Amour Sucré, remake 3V

Grim avait totalement occulté Allic, comme tout le reste. Il était entièrement plongé dans ses maths. Il essayait de comprendre et, pour une fois, il ne galérait pas trop. C'est pourquoi il sursauta lorsqu'il entendit la voix d'Ash. Apparemment, il n'était pas d'accord avec Alaric sur un point. Et il entreprit de lui montrer qu'il avait raison avec un calcul qu'il disait simple, couché sur une serviette beige. Ash, le fils prodige, le surdoué en maths. Il pourrait avoir son bac s'il le passait maintenant. Grim sourit, un éclat de fierté dans le regard. Il étouffa un petit rire quand Ash sourit à Alaric en lui disant que son comptable avait du se tromper. Dans le monde des adultes on n'appelait pas ça une erreur, mais un détournement de fond. Grim fit rouler sa chaise pour remplir les deux verres sur le comptoir, Alaric et Yvan. Elijah n'avait pas bu une seule goutte d'alcool depuis sa désintox. Pourtant il gérait un bar. Comme quoi, quand on veut, on peut. Le petit blond retourna ensuite de son coté du comptoir pour ranger ses affaires. Il finirait tout ça demain matin. De toute façon il était en avance. Montant à l'étage, il rangea tout ça dans son sac et rapporta le sien à Ash. Il était temps pour lui de rentrer à la maison. Il avait une dissertation pour dans deux jours et Ash n'avait jamais été doué avec les mots. Grim et Yvan assuraient le soir comme d'habitude. Elijah devait s'occuper de sa vie de famille. Yvan n'en avait jamais eu. Il avait eu un amant, longtemps auparavant mais on n'en avait plus entendu parler. S'il y avait bien une personne à laquelle Grim était vraiment attaché, c'était Yvan. Officiellement, Yvan était tavernier. Officieusement, il était chausseur de prime. C'était sous-entendu mais tout le monde savait qu'il travaillait pour Alaric. C'était comme un secret de famille. Personne ne devait le savoir à part eux. Même pas Lucie, même pas Ulrick. Elijah et Ash rentrèrent donc à la maison alors que les clients commençaient à affluer. Grim servait tous les clients avec aisance. Yvan et Alaric discutaient toujours à une table en haut et Allic faisait toujours ses devoirs comme un bon fils à Papa. Et puis, il arriva. Il avait bien du apprendre par Ash que Grim était de retour au bar. Le blond se mordit la lèvre alors qu'il passait derrière le comptoir.

"Tu peux prendre une pause trésor?"

Grim lui sourit, vérifiant qu'Yvan n'était pas descendu puis l'embrassa à pleine bouche. Kalem. Ils sortaient ensemble sans vraiment sortir ensemble. Yvan n'avait jamais apprécié que son jeune apprenti tourne autour de son neveu. Mais Grim trouvait juste Kalem irrésistible. Et ça faisait un bail qu'il ne l'avait plus vu. Le brun s'était vraiment attaché au petit blond. Malgré ça, Grim n'arrivait pas à se persuader de l'aimer. Kalem sembla remarquer Allic et afficha une moue de dégout en sentant son odeur chocolat. Le brun détestait tout ce qui était sucré. D'où le fait qu'il ne lui ai jamais rendu visite à la pâtisserie.

"C'est qui celui-là?
-Le fils d'un ami d'Yvan."

Voilà, Kalem détestait déjà Allic. Grim lui offrit un sourire et l'embrassa à nouveau.

"Je peux pas prendre de pause, Yvan est en haut. Aide moi plutôt à servir."

Grim n'avait aucun besoin d'aide. Mais c'était drôle de voir Kalem travailler avec lui, lui qui était plus habité à exploser la tête des gens plutôt que les aider à se saouler. Kalem semblait malgré tout intrigué par Allic. Grim lui expliqua que non, il ne lui servait pas de l'alcool parce qu'il n'avait dix huit ans et que oui, c'était son père qui l'avait trainé ici. Le brun se désintéressa ensuite totalement de l'autre pour se concentrer sur une chose: peloter Grim à chaque occasion. Un instant, Grim s'absenta pour aller chercher quelques bouteilles en bas. Quand il revint, la tension entre les deux était palpable. Kalem avait encore frappé. Ce mec avait le don incompréhensible de se mettre les gens à dos. Grim haussa les épaules et se remit à servir. Ca ne le regardait pas après tout.

Kalem du jour:

Spoiler:

Grim ne lui parla pas. Allic non plus ne parla pas. Il ne savait pas quoi dire. Ou plutôt, il avait envie de dire des choses qu'il ne pouvait pas se permettre en ces lieux. Il fut lent à travailler. Son attention ne cessait de voltiger du groupe d'hommes à Grim. Le blond semblait concentré sur ses devoirs. Que c'était mignon... Allic se haussa discrètement pour regarder ce qu'il notait. Trop facile. Intérieurement il ricana et un rictus moqueur étira ses lèvres. Quelle tête de nœud, avoir des difficultés là dessus. Il secoua doucement la tête et reparti dans sa biochimie d'université.

A un moment, Alaric et un des autres disparu à l'étage. La salle commençait effectivement à se remplir, avec des gens et du bruit. Et puis, il y eut ce mec. Allic le remarqua du coin de l'œil, quand il se mit à rouler une pelle à Grim. Là, Allic vit rouge. Encore ! Son crayon à papier se brisa en deux. Zut. Pas grave. Il pouvait le prendre plus bas.
Trois cassures de crayon plus tard, Allic n'essayait même plus de faire croire qu'il travaillait. De toute façon son père n'était pas là pour le surveiller. Le jeune homme fixait l'autre, celui qui se permettait de peloter son coup d'un soir. Jamais on avait autant manqué de respect à son égard. IL se faisait une ribambelle de mecs à sa guise. Les autres pleuraient. Il ne pouvait pas supporter l'idée de n'être qu'un de plus. Bordel, il était Allic Beackerman.

Grim finit par descendre faire il ne savait trop quoi et ce type s'approcha, la démarche assurée, l'air supérieur. Les envies de meurtre d'Allic le reprirent.

"Moi c'est Kalem."
"..."
"Okay... Alors on vient mâter les adultes ? Tu devrais retourner à tes vidéos pornos plutôt que de baver sur ma propriété."
"..."
"Pas la peine de me regarder comme ça petit con. Tu fais pas le poids."

Là dessus, Kalem le Gerbant prit une rasade d'alcool fort. Frimeur. S'il savait ce qu'Allic dégustait régulièrement chez lui. Et il ne fallait pas seulement parler en terme d'alcool. En tout cas, l'apprenti mafieux n'avait pas détaché son regard meurtrier de Kalem. Imperturbable. Le Gerbant s'accouda au bar, juste en face de lui, l'observant avec un petit sourire goguenard.

"Si tu veux j'peux t'enculer. Ce sera vite fait. Si ça peut soulager ta petite..."

Allic savait parfaitement que Grim était remonté mais il n'avait pas pu s'en empêcher. Le crayon avait filé droit dans la main posée à plat sur le comptoir. Le sang avait giclé mais, sans y prêter plus d'attention que ça, Allic rangea son livre, ferma son sac et se barra. Tant pis pour Alaric. Il allait prendre un bus de toute façon.
Ignorant les possibles murmures sur son passage, Allic sortit en brutalisant la porte et marcha à grandes enjambées jusqu'à l'arrêt de bus. Sauf qu'il ne prit pas celui pour la villa. Ce n'était pas une erreur. Aller direct pour le quartier des plaisirs.

C'était arrivé, il avait bien fallu. Kalem décidemment trop grande gueule. Grim aurait réagi comme Allic. Kalem ne poussa pas de cri de douleur, il se contenta d'un regard noir. Allic allait payer d'une façon où d'une autre. Mais encore une fois, ça n'était pas le problème de Grim. Il ne divulgua pas le nom d'Allic à Kalem, pour une raison que lui-même ne comprenait pas. Il finit son service alors que le brun se faisait panser la main par Yvan. Et puis, à vingt deux heures, Grim rentra chez lui. Kalem le suivit. Et ils baisèrent dans son lit. Deux fois. Kalem était bien le seul avec qui il pouvait coucher ET dormir. Il fallait dire qu'il n'était pas envahissant et qu'il faisait un bon coussin.

Le lendemain matin, c'est Kalem qui l'amena au lycée. Il tenta de l'embrasser alors qu'il sortait de la décapotable noire mais Grim le repoussa. 'Pas au lycée'. A peine la porte fut elle passée qu'un chien rentra dans Grim. Et laissa des poils sur son pantalon. Saloperie!

" Monsieur, pourquoi vous n'avez rien fait pour l'attraper !Mon petit Kiki, s'il se sauve se sera votre faute ! Vous en subirez les conséquences !"

La voix de la vieille peau de directrice le tira de son dépoilage. Sa faute? Elle parlait de quoi? Kiki? Le chien?

"Pardon mad…?
-Taisez vous ! Retrouvez Kiki et ses affaires, un point c'est tout , sinon !.."

Sur ce elle s'éloigna dans l'escalier. Grim était estomaqué par tant de … est-ce que c'était de la folie? Complètement barge. Grim haussa les épaules. En payer les conséquences? Et alors? Elle ne pouvait pas le faire exclure pour ne pas avoir retrouvé son clébard. Il partit donc en cours de façon tout à fait normale. Et à la cantine, à midi, il apprit que le chien avait été retrouvé en bouillie au milieu de la route. Bien fait, il avait failli bousiller son pantalon de velours! A la cantine, justement, il remarqua un intrus. Un intrus brun.

"Ca ne te dérange pas si je mange avec toi à midi trésor?"

Kalem, encore. Là, il commençait à devenir collant. Peut-être parce qu'il était jaloux. Ou bien il avait repéré la "menace" Allic. Quoiqu'il en soit, Grim lui demanda de rentrer chez lui, qu'il n'avait pas que ça à foutre. S'il voulait le voir, il n'avait qu'à venir au bar. Il s'installa donc à sa table habituelle, avec Castiel, Iris et Mei. Et là, ce fut la sortie théâtrale d'Allic, entouré de ses deux amis. Grim ne lui accorda pas un regard. Il ne voulait plus rien avoir à faire avec lui. Il avait compris la veille pourquoi il était si sur de lui. Plusieurs filles avaient soupiré d'admiration et de desespoir. Bande de cruches.

Une boîte de nuit. Une ruelle. Un coup à trois. Défoulé ? Pas tant que ça. L'un des deux voulu lui foutre un nouveau coup et s'en mordit les doigts. Enfin, pas seulement. Allic trancha sa gorge d'un geste ample et sans hésitation. Avant même que le corps ait touché le sol, il se barrait, son sac d'école sur l'épaule.

Allic arriva au lycée le lendemain selon ses horaires habituelles. Tout se déroula comme d'habitude. Même s'il ruminait un peu. Il avait également remarqué une certaine agitation, sans en connaître l'origine. Quoi ? Il avait déjà retrouvé le corps de Castiel ? Ah, non. Il ne l'avait pas encore tué. Et puis, tant qu'il ne le revoyait pas trainer avec Grim... Allic reposa sa fourchette dans son assiette. Merde. C'était quoi cette pensée ? Grim était mignon, attirant et un super coup mais... Ce n'était pas une raison pour être jaloux. Oui, voilà. De toute façon, il lui en voulait juste pour ne pas se pâmer devant lui, comme toutes ses admiratrices. Oh, justement... Qu'est ce qu'elles l'énervaient ! Et pourquoi Grim ne faisait pas pareil, hein ? HEIN ?

"On se casse."

Il se leva et Morgan engloutit son poisson pané en une fois. Ses joues gonflées le faisaient ressembler à un hamster, mais il était fidèle au poste. Quand il passa près de Grim, il le vit un peu plus loin. Kalem le Gerbant. La main bandée. 'tain de chiottes. Allic sentait l'énervement le gagner à nouveau.
Quand ils parvinrent dans le couloir, la directrice passa devant eux en pleurant, ce qui les stoppa net. Elle criait :

"KIKIIIIIIIIII ! Mon kikiiiiiiiiii !"

C'était particulièrement perturbant. Tous les trois haussèrent les épaules et poursuivirent leur chemin.

"Ah ! J'ai oublié un truc pour cette après midi dans mon casier. Je vous rejoins sous l'arbre."

Allic refermait son casier quand son frère arriva. Il semblait nerveux, ne cessait de se tordre les mains. L'apprenti mafieux le prit à part, soucieux. Cornélius était rarement dans cet état et Allic savait pourquoi. Néanmoins, il devait le lui demander à chaque fois.

"Tu as encore ce problème ?"

Voici l'un des seuls moments où Allic était prévenant avec son petit frère. Ce dernier hocha la tête, il avait les larmes aux yeux. Evidemment, ça pouvait lui faire faire des choses regrettables. Avec Allic, il n'y avait pas de problème.

"Viens, on va aller dans une salle de classe vide."

Allic conduisit Cornélius à l'étage et trouva une pièce libre. Il regrettait toujours qu'il n'y ait pas de serrure. Le jeune homme ferma tous les rideaux et fouilla dans le sac de Cornélius, jusqu'à trouver la longue boîte presque plate nécessaire à son traitement. Pendant ce temps, le "malade" faisait les cent pas autour du bureau. Allic sortit la seringue et la fiole, prépara le tout et invita son frère. La piqure fut rapide. Allic avait l'habitude.

"Tu vas mieux ?"

Cornélius fondit dans ses bras et Allic s'assit sur une des tables, l'attirant avec lui. Bien vite, il sentit une langue dans son cou, des baisers, jusqu'à sa bouche. C'était rapide cette fois. Allic se retrouva le pantalon aux chevilles, allongé sur la table, Cornélius le pénétrant en gémissant. Il crut entendre la porte s'ouvrir à un moment, mais ce n'était certainement qu'une impression. Si ça avait été le cas, on aurait hurlé au scandale.
L'affaire terminé, Allic resta un quart d'heure avec Cornélius pleurant dans ses bras. Enfin, l'étape de rhabillage. Là encore, Allic était obligé d'assister le plus jeune Beackerman. Il rouvrit les rideaux, vérifia qu'ils n'avaient rien oublié et après s'être assuré que personne ne stationnait dans le couloir, sortit. Il accompagna son frère jusqu'à sa salle et repartit vers la sienne. Trop tard pour rejoindre la cour.

Le soir, Allic croisa Kalem. Ou plutôt, il tomba nez à nez avec lui dans le parking. Mais en fait ce fils de pute l'attendait ! Sa main estropiée ne lui suffisait pas ? Il voulait une burne en moins ?

"..."
"Tu saute ton propre frère."

Il ricana. Enflure.

"Si ça s'ébruitait... Je sais qui tu es Allic Beackerman. Je sais quelle est ta réputation. Et je connais aussi Cornélius. Tu vois, je sais tout. Et je peux te détruire. Ca serait une bonne punition pour ça, tu ne crois pas ?"

Il brandit sa main. Allic se contenta de le fusiller du regard. La vendetta ? Il était prêt à se jeter dedans. Ce serait sans fin et il foutrait un sacré bordel. Mais c'était tentant. Alors, sans rien dire toujours, il jeta son sac dans la décapotable et ouvrit la boîte à gants. Calmement, il sortit un joli flingue, le pointa sur Kalem et pressa la détente. L'autre esquiva. Allic garda son canon fumant pointé sur la raclure. Il n'y avait pas eu de gros bruit de coup de feu, grâce au silencieux. Mais il y eut un cri de douleur. Allic se retourna. La balle avait ricoché sur les murs. Et transpercé un corps. Un garçon. Un garçon normal. Il ne savait même pas qui c'était. Une mare de sang s'étendait. Allic se précipita et s'accroupit sans toucher l'élève. Un dernier souffle, et il mourut. Merde. Allic se redressa et sans vérifier si Kalem était toujours présent ou pas, dit :

"Il faut cacher le corps."

Peu importait que l'autre soit encore là ou pas, qu'il l'aide ou non. Il avait eu besoin de le dire. Pour lui même.

Grim ne vit plus aucun de deux bruns de la journée. Il en profita pour aller à son club, voir s'il y avait quelque chose à faire. Et le club état désert, les plantes se mourraient. Apparemment, Terence s'était fait passer à tabac par une bande de "délinquant". D'après les dires de Mei du moins. Maintenant, plus personne ne venait. Grim allait repartir quand il se fit interpellé par un mec aux cheveux flashy.

"Hé salut, est-ce que c'est toi qui est en charge du club de jardinage ? C'est lamentable, les fleurs sont en train de dépérir ! "

Grim jaugea le mec. Pas mal. Ce petit air indigné et ce tablier plein de terre lui allait à merveille.

"J'ai été exclu deux semaines en fait. Et apparemment, le responsable est plus en état. Mais si tu veux je peux t'aider, j'ai du temps à tuer.
-C'est vrai? Excuse-moi je suis un peu énervé. Je m'appelle Jade, je suis en alternance dans un lycée botanique. Je viens ici pour le travail de temps en temps pour ramener du terreau, des engrais et prendre soin des sols pour les élèves du club de jardinage."

Jade…Un prénom de fille. Mais qui lui allait à merveille. Presque aussi androgyne qu'Ash ce mec. Grim haussa les épaules et entama la restauration. Il passa des heures les mains dans la terre et vint le moment des plantations. Et là, ce fut le drame. Boite de graine disparue. Jade s'agita et se mit en colère. A coté de la remise, Grim trouva un petit mot laissé par Cornélius. Il sourit et annonça à Jade qu'il revenait vite. Plus qu'à trouver le cadet des Beackerman. Cherchant un peu partout, il tomba sur Allic, qui discutait avec quelqu'un. Il pourrait sans doute lui demander où était son frère. Détournant l'attention une seconde pour saluer quelqu'un, il entendit juste un coup de feu et un cri étouffé. Il eut l'instinct de se planquer derrière un mur. Une fusillade à Sweet Amoris? Dans son ancien lycée ça tenait debout mais pas ici, dans ce lycée huppé.

"Il faut cacher le corps."

Grim risqua un coup d'œil, reconnaissant la voix de son coup d'un soir. Allic… Il voulut s'enfuir mais sa raison lui disait qu'il devait sortir Allic de cette merde. Il s'avança rapidement vers le brun et lui fit lâcher son arme d'un coup sur le bras. Il la projeta dans la boite à gant et avisa l' "inconnu". Kalem. Les deux plus vieux se mirent d'accord d'un seul coup d'œil. Il leur fallait l'aide d'Yvan.

Deux heures plus tard, Ils étaient quatre dans le salon du grand appartement d'Yvan. Grim, Allic, Kalem et Cornélius. Le cadet des Beackerman avait assisté à la scène mais était resté sous le choc. A présent, il était remis. Et c'était au tour de Grim d'être prostré dans un fauteuil de son oncle. Le silence était pesant. Un bruit de clef qui tournait dans une serrure le brisa. Yvan pénétra dans le salon avec un regard sévère. Grim avait demandé à ce qu'Alaric ne sache pas et Yvan avait accédé à sa requête. Mais Allic et Kalem s'était quand même prit une bonne saucée de la part du trentenaire. L'arcade sourcilière du Beackerman en saignait encore. Cornélius accordait de petits sourires, comme pour détendre l'atmosphère mais de toute évidence c'était en vain. Grim fixait toujours le feu sans bouger.

"Tout est réglé. Ca semblera être un enlèvement, suivi d'un meurtre. L'arme a été cachée dans l'appartement d'un de mes contrats et les mobiles et autres preuves sont en place."

Yvan s'avança vers Grim et s'agenouilla devant lui. Mais le petit blond avait toujours le regard vide.

"Tu devrais rentrer. Lucie et Ulrick vont s'inquiéter."

Grim secoua juste négativement la tête. Il releva lentement les yeux vers l'assassin et lui envoya un regard empli de dégout.

"T'es complètement malade! Et si je ne m'étais pas arrêté pour saluer David? Si c'était moi que tu avais abattu par erreur? Tu aurais été aussi froid devant la mort? Tu es… "

Il ne pu finir sa phrase, une nausée le surprenant. Sa main devant la bouche, il partit dégueuler ses tripes dans les toilettes de chez Yvan. Pour lui, la mort n'avait été qu'une chose lointaine. Jusqu'à aujourd'hui. Ca lui rappelait vaguement quelque chose. Deux ans plus tôt. La balle qui avait atteint sa jambe gauche en premier. Il aurait pu y passer. Et aujourd'hui aussi. Quand il revint dans le salon, il était vide. Il s'écroula sur le canapé et s'endormit, enroulé dans le plaid.

Le lendemain, Grim n'alla pas en cours. Le surlendemain non plus. Vendredi, il eut le courage de se pointer au lycée. Repassant devant les lieux du crime, il eu un haut-le-cœur amis se maitrisa. C'était Yvan qui l'amenait ce jour là. Sur son mot d'absence, il était indiqué qu'il avait fait une intoxication. Surement à cause de la cantine. Ulrick s'était indigné sur ce point, ayant lui aussi droit à cette version de l'histoire. Tout rentrait dans l'ordre. A dix heures, il se pointa devant Allic et son frère. Mais ce n'était pas pour insulter Allic encore. Il fit même tout ce qui lui était possible pour ne pas croiser son regard.

"Dis Corn', t'aurais pas la boite de graine du club de jardinage?"

Le silence prit place. Quoi? Le châtain sourit ensuite et farfouilla dans son sac. Avec un rire gêné, il lui tendit la boite.

"Comme personne n'y allait plus et que le magasin était en rupture de stock je… je voulais planter des coquelicots dans le jardin de la villa. Mais ça n'a pas prit.
-Vraiment? Tu as du mal t'y prendre. Je pourrais te montrer si tu veux."

Le jeune Beackerman sauta presque au coup du petit blond. Apparemment, il ne rigolait pas quand on parlait de jardinage.

"Tu peux venir demain à la villa? Tu me montreras comme ça!"

Grim haussa les épaules. Il n'avait rien à faire ce week-end. Cornélius, tout heureux, lui fourra un papier dans la poche et s'enfuit vers sa salle de cours en sautillant. On aurait presque juré voir un fond rose brillant et des petites ailes dans son dos. Grim sourit aux trois élève restants et se dirigea vers sa salle de chimie avec un semi sourire. Il allait voir ou Allic habitait. Enfin… où Cornélius habitait, voilà.

Jade:

Spoiler:

Tenue du jour:

Spoiler:

Allic vit une petite chose claire se précipiter sur lui. Il n'eut pas le temps de réagir qu'une douleur le lança dans le bras et il fut forcé de lâcher son arme. La petite chose claire se jeta sur son flingue et se précipita à sa décapotable pour ranger l'arme à sa bonne place, dans la boîte à gants. Allic l'avait regardé faire, étonné. Comment avait il su... ? Non, c'était certainement le fruit du hasard. Grim... Grim l'avait vu. Il l'avait vu tuer quelqu'un. Il allait comprendre. Non. Ca pouvait tout foutre en l'air. Sa vie entière. Celle de sa famille. Kalem... Kalem savait déjà, ça n'avait aucune importance. Si ce mec savait, c'était qu'il connaissait aussi le code implicite de leur monde underground. Mais Grim... Au vu de sa réaction, il ne faisait pas partie du club. Pourtant, deux heures plus tard, il semblait que tout devait être réglé.

Cornélius avait été embarqué, car lui aussi témoin de l'acte de son frère. Allic ignorait s'il jouait la comédie ou s'il était réellement sensible à ce qui s'était passé, à cause de sa crise récente. Parce que son petit frère n'avait pas les mains immaculées non plus. Même s'il tuait ses victimes avec le sourire, il les tuait quand même. Kalem ne semblait pas heurté outre mesure, ce qui confirmait les premières suppositions d'Allic. En revanche, Grim était réellement choqué. Tout en lui le hurlait. La couleur de sa peau, les traits de son visage, ses mouvements... Allic ne connaissait que trop bien ce genre de comportement.
Yvan fit ensuite son entrée. Y'avait pas à dire, il avait la classe. Un adulte, un homme, un vrai. Il aurait préféré l'avoir lui comme père, et de loin. Surtout qu'il lui mit la raclée, comme tout bon padre Beackerman, mais sans l'envoyer à l'hôpital. Lui. Allic ne finit pas en larmes, il resta digne, même la tête baissée en signe de repentir, et il se surprit à espérer que ça avait plut à ce Yvan.
Grim fut moins classe et le cœur d'Allic se brisa quand il l'entendit prononcer ces mots. Pourtant, son visage resta dur. Le jeune mafieux ouvrit la bouche pour répondre quelque chose de cinglant ("De toute façon l'envie de te tuer me démange depuis un moment.") mais il n'en eut pas l'occasion car Grim fit volte face en plein milieu d'une phrase et disparut dans un couloir. A son teint légèrement verdâtre, Allic crut deviner ce qui se passait.
Yvan en profita pour tous les virer de chez lui et Allic rentra à la maison accompagné de Cornélius.

A la villa, ils ne virent pas leur père et ce fut tant mieux. Allic retourna à ses études du soir et tout se déroula normalement. Aucune remarque sur sa blessure à l'œil. Ce n'était pas une si petite coupure qui allait affoler la maisonnée Beackerman.

Deux jours passèrent au lycée sans qu'Allic n'ait vu Grim. Il le regrettait en un sens mais s'en sentait aussi soulagé. Il ignorait ce qui allait se passer quand ils seraient forcés de se reparler. Et ça allait fatalement arriver. Avec ce qu'ils avaient partagé (et il pensait au meurtre), impossible de s'ignorer indéfiniment. Allic restait aussi constamment avec son frère, Fry et Morgan depuis l'évènement. Ou plutôt, Cornélius le collait. Il l'attendait à la sortie des cours. Et ce n'était pas pour prendre soin de lui. Il avait peur et lui tenait la main. Allic savait pourquoi. Cornélius était aussi stressé que lui de voir leur secret de polichinelle dévoilé au grand jour, ce qui risquait d'entrainer des crises. Si Allic était apte à les soulager, sa présence seule suffisait à les étouffer dans l'œuf. Il ne repoussa donc pas son frère, malgré les haussements de sourcils agacés de Friedrich.

Grim finit par revenir le vendredi. Allic et sa clique étaient ensemble, en cercle, lorsqu'il se dirigea vers eux. Allic crut qu'il allait simplement dans leur direction puis bifurquerait pour trouver quelqu'un d'autre. Mais non. Il voulait voir Corn'. L'apprenti mafieux fronça les sourcils et s'éloigna un petit peu en compagnie des deux autres. Mais il restait à distance d'oreille. Il vit son frère sauter au cou de Grim et l'entendit l'inviter à la maison. Allic faillit s'étrangler avec sa gomme à mâcher en entendant ça. Il se retourna pour lancer un regard incendiaire aux deux, enlacés, qui ne lui prêtaient manifestement aucune attention. Mais Cornélius était malade ?! Inviter Grim à la villa ?! Il voulait provoquer le padre ou quoi ?!

Grim partit, Allic prit Cornélius à part pour lui faire la leçon.

"T'as perdu la tête ? Tu veux notre mort à tous les deux ? La fin de la famille ?"
"Allic... Lâche mon bras, tu me fais mal."
"... Désolé. Mais enfin, qu'est ce qui t'as pris ? Peu importe, ne réponds pas. Je veux que tu annule ça dans la journée ! Invente n'importe quoi mais il est hors de question que Grim, ou qui que ce soit d'ailleurs, passe la porte de la villa !"

Il tourna les talons et parti en cours avec Fry et Morgan. Avant de rentrer dans le bâtiment, il jeta un coup d'œil par dessus son épaule. Cornélius était debout dans l'herbe, à fixer cette dernière, tout fixe. Malheureux. Allic sentit son cœur se serrer.

A la fin de la journée, il retrouva Cornélius et à nouveau, le prit à part, dans les toilettes.

"Alors ?"
"J'ai pas pu."
"Corny... !"
"Mais... Mais Allic ! Il sait ! Même s'il ne connait pas les détails ! Et j'aimerai inviter un ami pour une fois ! Je les perds tous au bout d'un moment à cause de nous. S'il te plait ! Tu n'auras qu'à veiller à ce que rien ne se passe de mal !"

Il était gonflé. Allic croisa les bras. Merde alors. Il lui faisait son regard brillant et suppliant. Mais il devait tenir, être un rock.

"Bon, c'est d'accord. Mais t'as intérêt à te tenir à carreaux. Et tu auras mes devoirs à faire en plus. Sont trop chiants, ils m'ennuient."
"D'accord ! Merci Allic !"

Cornélius lui sauta au cou et s'en alla, tout guilleret. Comme quand Grim lui avait dit qu'il viendrait à la maison, juste avant qu'Allic ne le rattrape pour lui faire la leçon. Les faits étaient là. Grim le rendait heureux. C'était bien. Il avait un ami.

Il l'avait attendu. Et il avait bien fait. Allic chopa Grim à la sortie de son dernier cours et le prit à part de force, le trainant par un bras. Sans introduire son sujet, il lança :

"T'as pas intérêt à foutre tes pieds à la villa. Sinon il t'arrivera la même chose qu'à ce mec. T'as bien vu de quoi j'étais capable. Joue pas les malins."

Il fit aussitôt demi tour et se barra, encore. Une fois sur la route, cheveux aux vents, il se dit qu'il aurait du lui réclamer l'adresse. Andouille.
Le lendemain après midi, à la villa, Allic s'installa avec ses bouquins dans le salon, avec vue sur l'entrée. Sa jambe était agitée, signe de sa nervosité. Cornélius aussi trainait dans le coin en grignotant lait et biscuits au chocolat. L'un attendait Grim, l'autre voulait s'assurer que le blond ne pointerait pas le bout de son nez. Allic se sentit coupable d'avoir fait ce sale coup à son frère. Mais il devait le protéger, non ? C'était son rôle. Et parfois ça n'allait pas avec le bonheur complet.

Ash soupira. Voilà dix bonnes minutes qu'il attendait son frère devant la grille de ce lycée de malades. Il commençait à avoir mal à la tête à cause de ce soleil qui s'acharnait à taper. Et il n'avait aucun chapeau en plus. Il fallait l'avouer, Ash n'était pas quelqu'un de patient. Il vit le Beackerman passer devant lui, et pas le bon. Il avait bien entendu un éclat de voix. Jetant un regard noir à l'autre, il se dirigea vers le couloir, vide. Il retrouva son frère plaqué au mur, le souffle court. Grim ne répondit à aucune question et ils rentrèrent ensemble chez Ulrick. Ash passait de plus en plus de temps là-bas. Il fallait dire que c'était plus agréable que de rester tout seul devant la télé chez Elijah. Il avait même une chambre à lui. Et il était justement dans sa chambre à finir ses exos d'anglais quand son grand frère fit irruption.

"Tu peux me rendre un service?"

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Grim sourit à Mei. Il était sorti en ville avec elle pour se changer les idées. Ash devait aller à la villa et remettre les graines et les instructions à Cornélius, lui présentant ses excuses les plus sincères, prétendant que Mei lui avait fait une scène pour qu'ils aillent au café ensemble. Il était désolé. Il aimait sincèrement la compagnie de Corn'. Dommage que tout soit gaché par son frère. Allic… Oh il savait bien pourquoi il lui avait interdit de venir à la villa. Grim voulait pourtant sincèrement resserrer leurs liens. Et il voulait s'excuser pour les insultes proférées, pour avoir été aussi choqué. Ce n'était pas la mort d'un innocent qui l'avait chamboulé, c'était que ça aurait pu être lui, allongé sur le sol, le regard vide, se vidant de son sang. Mais Allic ne voulait pas revoir le bout de son nez. Tant pis. Là, il attendait Mei qui était allée faire il ne savait quel truc. Et il devait garder son sac. Bon, il n'avait qu'à se fumer une clope en patientant. Petit problème, son briquet était resté chez lui. Mei lui avait dit en avoir un. Sans gêne, le blond se mit à fouiller dans le sac. Il tomba sur un petit carnet rose. Son journal intime? Il n'y prêta pas d'attention jusqu'à ce qu'il tombe et s'ouvre sur une page ou on voyait une photo d'Allic et Cornélius, gribouillés. Retournant à la première page, il écarquilla les yeux. 'Plan machiavélique de la famille Tagliatelle pour détruire la famille Beackerman' A coté du dernier mot se trouvait un petit smiley qui se voulait maléfique. Elle était sérieuse? Il fallait qu'il récupère se carnet. Mais non, elle s'en apercevrait. Non, en fait, il fallait qu'elle se le fasse voler en rentrant chez elle. Voilà! Grim fit appel à un de ses amis. Tout était réglé.

Il devait être vingt heures et Grim courait comme un perdu, un sac fushia à la main. Il trébucha mais se releva aussitôt. Il avait fait la moitié de la ville en courant. Tout s'était bien passé, Joe lui avait apporté le sac vers sept heures. Maintenant, il devait prévenir Alaric. Alors il courait à travers les rues. Le soleil s'était couché depuis une petite demi-heure. Il arriva enfin à la villa, extenué. Il s'était perdu plusieurs fois il fallait dire. Son fabuleux sens de l'orientation avait frappé. Comme un possédé, il sonna à l'interphone, plusieurs fois. On le fit entrer, soulevé par un gorille, une arme dans le dos. Déjà qu'il était pas rassuré…Voilà qu'il était maintenant devant une table de salle à manger, devant les cinq Beackerman. Alaric, sa femme, Allic, Cornélius et une fille qu'il ne connaissait pas.

"Ce microbe dit qu'il veut vous parler.
-Grim? Faites le transporter dans mon bureau."

C'est avec un peu plus d'égard qu'on l'amena dans le bureau d'Alaric. Un grand bureau très chouette. De mafieux. Grim déglutit encore et Alaric entra, suivi d'Allic. Trois hommes du padre étaient dans la pièce.

"Que voulais-tu me dire?
-J'ai un truc à vous montrer."

Les trois hommes pointèrent leur arme sur lui quand il plongea sa main dans le sac et les baissèrent quand il sortit le petit carnet rose. D'abord, il lui raconta toute l'histoire. Puis il l'ouvrit et le tendit à Alaric. Alaric l'étudia, patiemment. Quelque fois, il proférait quelque chose en italien, parfois, il laissait échapper un petit rire amusé. Grim était toujours enfoncé dans son siège. Enfin, il referma le carnet.

"C'est son sac?"

Le blond hocha la tête et lui tendit. Un homme du padre le vida sur le bureau. Deux portefeuilles. Et deux cartes d'identité apparemment. L'une au nom de Mei Suzaki, 17 ans. L'autre au nom de, Pasta Tagliatelle, …

"Trente-six ans?!
-Eh oui. Elle est en infiltration. La famille Tagliatelle fait du trafic de pâtes. Et nous, avec nos trafics quelque peu plus agressifs, nous plombons leur affaire apparemment."

Grim soupira. Cool, il s'était encore empêtré dans une sale histoire. Bon maintenant, il allait peut-être pouvoir y aller. Avec un regard sympathique, il se leva…et fut aussitôt rassit par un des hommes du padre.

"Voyons Griméus, tu ne vas pas nous quitter si vite."

Le blond, à bout de nerf, soupira.

"Tu vas nous aider à éradiquer cette menace."

Bien sur, il s'attendait à ça. Mais, sans crainte, il tint tête à l'adulte. Il n'avait plus peur. Il était trop sous pression pour ça.

"Vous pouvez pas mettre Yvan sur le coup?
-Yvan est un peu trop âgé pour aller au lycée non? Tu ne crois pas?"

Nouveau soupir.

"Et comment je peux avoir l'assurance que vous ne me liquiderez pas une fois l'affaire finie?
-Te tuer ce serait me mettre Yvan à dos et c'est bien la dernière chose que je veux."

Grim se mit à réfléchir intensément. Que choisir? Ulrick disait toujours "Quand on rentre dans la mafia on n'en ressort que les pieds devant". Très rassurant.

"Hm…Et en admettant que j'accepte, je devrais faire quoi?
-Exécuter les ordres c'est tout. On ne te demandera pas de te salir les mains, mes hommes les feront pour toi. Comprends bien, tu sors avec elle. Tu es dans une position idéale pour obtenir des informations.
-En gros vous voulez une taupe.
-Tout à fait."

Grim leva les yeux au ciel. Et si il se faisait repérer c'était la mort. Mais si il refusait, il se ferait probablement liquider par Alaric. Alors à prendre…

"C'est d'accord.
-Parfait. Ton agent de liaison sera Allic. Il va falloir être souvent avec lui. Maintenant, écoute bien…"

Une heure plus tard, il ressortait du bureau. Un homme d'Alaric le ramena chez lui. A la maison, il se glissa directement dans la chambre d'Ash. Il avait demandé l'autorisation de lui en parler. Ash était un génie, en cas de tuile, il saurait le sortir du purin.

Le lundi matin, il descendit prendre son petit déjeuner. Ulrick lisait son journal habituel. En première page: 'Un étudiant assassiné par un dealer local retrouvé victime d'une overdose'. Ils avaient fait vite. Yvan était doué. Lorsqu'il sortit, il découvrit qu'à cause d'un putain d'anticyclone, les températures avaient baissé de dix bons degrés. Il rentra donc vite fait se chercher un manteau. Au lycée, il retrouva Mei qui lui raconta sa mésaventure. La pauvre…Grim jouait la comédie à merveille. Un vrai comédien de renom. A midi, ce fut l'entrée d'Allic. Cornélius vint se poser à la table de Grim sans que le blond n'ai prévu. Allic, lui, s'attabla à l'endroit ordinaire. Grim discuta avec Cornélius un bon moment et Mei feint la sympathie. Quelle sale petite pute. Trente-six ans! Mais c'était super vieux! Et dire qu'il se tapait une vieille!

Ash du Samedi:

Spoiler:

Grim du Samedi:

Spoiler:

Grim du Lundi:

Spoiler:

Alice Nine ♪ Cross Game

Repas de famille. La tante Madge était à l'hôpital pour une chirurgie faciale. Alaric et Athanasie avaient donc pu sans crainte faire venir la fille de cette dernière, Hedwige. Allic l'aimait beaucoup, même si elle était plus âgé que lui et jouait tout le temps les petits chefs. Il était déjà tard et leurs parents les enverraient coucher dans la salle de jeu, sous une tente. Ils n'avaient que 17 et 19 ans après tout... Ils étaient encore des enfants. Cela exaspérait assez Allic, qui commençait à être trop grand pour cette foutue tente, mais sa mère était un petit peu hystérique et enjouée quand il s'agissait de ses gosses. Alaric ne disait rien, il aimait beaucoup trop sa femme, à qui il cédait chaque caprice. L'apprenti mafieux savait bien comment ça allait se terminer tout ça. Hedwige et lui parleraient, elle déclarerait avant lui qu'elle se faisait chier, ils iraient dans le jardin, elle salirait sa robe, ils prendraient un bain dans la piscine, s'embrasseraient, se caresseraient... Ils retourneraient dans la tente, coucheraient, puis déclareraient que c'était toujours aussi nul quand ils le faisaient tous les deux. Mais à dix sept et dix neuf ans, homo ou pas...

"Tu me passe une part de calzione ?"

Allic récupéra le plat des mains d'Hedwige et commença à badigeonner d'huile pimentée quand il y eut une irruption dans la salle à manger. Tout le monde se tourna vers les mafieux avec surprise et interrogation, Cornélius fit un "bah ?" stupide mais tellement adapté à la situation. Allic, lui, resta à fixer l'intrus la bouche ouverte, son filet d'huile commençait à former une petite mare dans son assiette.

Quelques minutes plus tard, Allic était avec Alaric, une bande de mafieux et Grim dans le bureau du Parrain. Alors le blond avait trouvé des trucs. Pour eux. Sur son frère et lui. Allic ne resituait pas bien cette Mei, mais un sourire narquois étira ses lèvres devant la tête que tira Grim à propos de l'âge de la "lycéenne". Il n'était cependant pas très en vue, s'était retiré dans un coin d'ombre. Et le plan qu'exposa son père ne lui plaisait pas du tout. Il était parfaitement capable de le mener à bien, Cornélius aussi. Les Tagliatelle étaient des bouffons. Alaric pouvait parfaitement se passer de l'aide de Grim, c'était n'importe quoi ! Ils n'avaient pas besoin d'un externe dans les pattes.

Grim partit, Allic attendit que tous les hommes de son père soient partis et ferma la porte du bureau. Puis, il fit face à son paternel.

"On n'a pas besoin de lui. Il va tout faire foirer alors que c'est une affaire dont on ne devrait même pas se préoccuper !"
Il haussait déjà le ton. Mais il était énervé.
"C'est ce que tu dis, fils. Mais je n'ai jamais négligé les Tagliatelle. Et sur ce coup, c'est ma progéniture, l'avenir de la famille qui est en danger."
"Mais pourquoi LUI ?"
"Ca te dérange ?"
"... OUI !"
"Alors tant pis. Peu importe tes raisons. Tu vas devoir faire avec. Je te rappelle que tu es le subordonné dont je ne peux tolérer aucun échec."

Allic lança son poing dans la figure de son père, qui atteignit sa cible, puis il se prit un coup dans l'estomac et tomba face contre la moquette. Il rageait, serrait les dents. Et pleurait. Il ne voulait pas que Grim... Il ne savait même pas pourquoi. Puisqu'il n'en avait rien à foutre de sa gueule. Alaric sortit du bureau sans une parole supplémentaire pour son fils et laissa la porte entrouverte.

Le lendemain, Allic dut aller au lycée selon ses horaires habituelles, afin de ne pas éveiller le moindre soupçon. Cornélius devait utiliser son amitié flagrante avec Grim pour rester avec lui autant que possible. Allic, lui, paraitrait suspect. Cornélius, contrairement à lui, semblait l'innocence même. Semblait.
A la cafétéria, Allic faisait semblant de tenir la conversation avec ses amis, mais le plus gros de son attention était centré sur la table de Grim. Il mangeait vaguement. Et cette Mei. C'était donc elle. Elle devait être douée en maquillage. Il était toujours en pleine concentration et étude visuelle lorsqu'une tornade lui sauta sur les genoux et l'embrassa sur la bouche, vite fait. Hedwige. La jeune fille lui fit un petit clin d'œil et lui murmura :

"Je dois jouer la petite amie. Ordre d'Alaric."

Allic se demandait bien pourquoi mais il était inutile de demander des explications à sa demi sœur. Sûrement pour l'aider à feindre le désintérêt total pour Grim. Quelque chose dans ce goût là. Il ignorait si même avec ce joker de taille, il y parviendrait. Hedwige passait en tout cas pour un mec. Elle avait des fringues larges qui masquaient sa poitrine et une casquette pour retenir ses cheveux. Un mec. Au visage androgyne. Pour qui ne la connaissait pas, ça pouvait passer.
Avant de devoir affronter tout un tas de questions et une attitude qui pouvait s'avérer gênante devant Mei de la part de Friedrich, Allic se leva et entraina Hed' par la main. Quand il passa près de Grim, elle ralentit un peu, curieuse sans doute, et il la rappela vite :

"Viens ma chérie."

Une marque d'affection dont il usait continuellement. Une fois dans le couloir, il entraina Hedwige dans un cagibis pour lui demander de plus amples explications. On ne savait jamais. Peut être Alaric avait il, pour une fois, pris cette peine. Ils étaient plongés dans le noir et Allic était en train de chercher de quoi allumer dans son sac lorsqu'un bruit très reconnaissable retentit dans le placard. Tous les deux se figèrent et Hedwige s'excita sur la poignée. Rien à faire. On venait de les enfermer.

"Chier. Ca ne sert à rien de crier. Personne ne passe jamais ici. Pas avant la fin des cours en tout cas. J'imagine que la femme de ménage va nous trouver là ce soir."

Ils auraient l'air fin, tiens.

Grim releva la tête quand il entendit des cris hystériques de jeunes filles. Quoi? Castiel et Nathaniel se roulaient des pelles en pleine cafet? Nan, pire. Allic venait de se faire sauter dessus par quelque chose. Quelqu'un en fait. Une petite amie? Vu la tenue c'était plutôt, un petit ami. Lorsque le couple passa devant lui, Grim failli recracher son flan à la pistache. C'était cette fille, la sœur d'Allic. Mais qu'est-ce qu'elle foutait là? Son nom…Grim n'arrivait pas à s'en souvenir. Mais peu importait. Grim n'avait pas à être jaloux de toute façon. Il détourna le regard et se reconcentra sur Corn'. En rentrant chez lui, il entendit dire qu'Allic et sa petite amie avaient été retrouvés dans un placard à balai. Quelle classe, baiser sa sœur dans un placard à balai. Allic décevait de plus en plus le blond. Avant de rentrer, il passa par le club jardinage. Il n'avait pas eu le temps de passer depuis…l'incident.

"Te revoilà, tu as la boîte ?
-Oui… la voilà. Désolé pour l'autre fois, j'ai fait une subite crise de-"
-J'en ai entendu parler. Tu vas mieux? Tu veux bien m'aider?"

Grim sourit à son presqu'ami et accepta de bonne grâce de l'aider. Il passa une demi-heure les mains dans la terre et commençait à s'amuser quand le vigile leur indiqua qu'il serait temps de partir. Avant de partir, Jade et Grim partirent prendre une douche dans les vestiaires du gymnase, ils ne pouvaient pas rentrer comme ça. Le blond avait toujours des affaires de rechange sur lui, il en prêta à Jade, qui, heureusement faisait environ la même taille que lui. Quand ils ressortirent, le club de basket était déjà en place et s'entrainait. Grim cru reconnaitre Allic mais il l'ignora délibérément, comme prévu. Ses cheveux mouillés qui trempaient le dos de son t-shirt jusqu'au rein attirèrent l'attention de quelques joueurs mais Allic ne montra aucune émotion. Efficace.

Samedi matin. Grim était invité chez Mei à midi pour manger. Alaric lui avait demandé de récupérer tout ce qu'il pouvait. La semaine avait été ennuyeuse, il n'avait presque pas parlé à Allic. Non, ce n'était pas pour ça qu'elle avait été ennuyeuse. Pas du tout. Il secoua la tête et s'extirpa de son lit, en baillant. Vers onze heures, il se pointa à la villa des Tagliatelle. Mei avait une charmante robe fushia à nounours roses aujourd'hui. Sa mère était encore bien pour son âge et son père faisait penser au stéréotype du chef mafieux, bedonnant qui parle fort en italien. Le repas fut agréable et Grim se surprit à se sentir bien, mais il avait une mission. Avant le dessert, il monta "aux toilettes". Rapidement, il bifurqua dans le bureau du padre. Une clef USB fut branchée sur son ordinateur et Grim exécuta le transfert de tous les fichiers. Il partit, laissant la clef faire tout son travail. Et quand vint l'heure de partir, à quinze heures, il remonta pour la récupérer. Tout était rentré, parfait. Il partit donc de la villa de l'ennemi, le ventre rempli et les informations en poche. Yvan vint le récupérer comme convenu mais en plein milieu du trajet, Grim commença à avoir la nausée. Et arrivé à la maison, il gerba ses trips dans le vase XII ème siècle d'Ulrick. Yvan l'alita aussitôt et Lucie se mit à jouer les mères poules. Dire que l'autre connard était censé venir le voir ce soir pour un débriefing. Yvan lui avait expliqué que la mère Tagliatelle était connue pour sa cuisine bonne sur le coup, mais toxique quelques heures après. Lorsque Grim entendit sonner, il avait fini de gerber ses tripes mais il était encore pâle et était toujours alité. Lucie avait bien insisté sur ce fait, il ne quitterait pas le lit tant que sa fièvre ne serait pas redescendue. Il entendit sa mère dire au jeune mafieux qu'il ne devait pas trop épuiser Grim et la poignée tourna. Il avait les yeux fermé, comme s'il dormait, le corps totalement détendu. Il voulait saisir cette occasion pour discuter mais il n'osait pas mettre les pieds dans le plat. Sans ouvrir les yeux, il désigna son sac.

"La clef USB est dans la première poche. Le repas s'est bien passé, ils ne se sont doutés de rien. Même si la bouffe m'a rendu malade."

Voilà, débriefing rapide et clair. Il n'avait rien de plus à dire. En revanche, il se redressa un peu et ouvrit les yeux. La lumière de la chambre l'aveuglait et il tapa dans ses mains deux fois pour l'éteindre. Ils n'étaient éclairés que par la lune qui venait de se lever et les lampadaires de la rue. Beaucoup mieux. Enfin, Grim sauta à l'eau d'une voix qu'il aurait voulue plus forte et indifférente. Résultat, elle était rauque et on sentait sa fatigue.

"Allic, j'aimerais savoir…Tu me déteste? Ca t'emmerde de me voir?"

Comme si de rien n'était, il se saisit de la plaquette de chocolat sur sa table de chevet et mordit dedans, une nouvelle fois.

Et en effet, le soir venu, la femme de ménage leur ouvrit. Du moins, Allic le supposa. La clef tourna dans la serrure, les libérant. La porte s'entrouvrit. Mais quand ils sortirent, personne. Pas trop rassuré, les deux Beackerman rejoignirent le parking et Allic démarra en vitesse. Il malmena son embrayage et faillit caler. Il laissa quelques traces sur la route en tournant et se fit klaxonner. Mais merde ! Il avait horreur des trucs bizarres de ce genre !

A mi-chemin, Allic s'était calmé. Il raccompagna Hedwige chez ses parents adoptifs et rentra tranquillement. A la maison, il retrouva directement son père qui lui rappela qu'il devait se rendre samedi chez Grim pour récupérer les informations récupérées au déjeuner Tagliatelle.

Le samedi se déroula dans la nervosité. Allic n'arriva à rien avec ses précepteurs, qui se fâchèrent, qu'il envoya chier. Il ne voulait pas se rendre chez Grim. Et en même temps il avait hâte. Ce qu'il ne comprenait pas. Ou plutôt si, il comprenait. Mais il ne voulait pas. Il refusait d'être obsédé par qui que ce soit. Et surtout pas un petit con. Petit con ? Sur la route, la question se posa sérieusement à lui. Vraiment ? Un petit con ? Superficiel, matérialiste au possible, c'était l'impression qu'il dégageait au premier abord. Mais Allic l'avait vu. Ce mec avait des couilles. Au sens figuré. Propre aussi. Mais là, ce qui était important, c'était le figuré.
Allic se gara dans un dérapage contrôlé et sortit en sautant par dessus la portière. Il se mira dans le rétroviseur. Parfait. Les cheveux rebiqués élégamment sur les côtés, ondulés, magnifiques. Veste classe, chemise classe, jean moulant, santiags... Dans les tons marron-rouge. Ouais, perfecto.

"Mais qu'est ce que je fais ?"

Furax, il donna un coup de poing dans son rétro. Non mais n'importe quoi. Pourquoi il s'était bien fringué aussi ce matin ? On n'avait pas idée.

Allic alla sonner, un bouquet de fleurs à la main. Chance, ce fut la mère qui ouvrit. Il se présenta poliment, lui rappelant qui il était, puis se laissa indiquer le chemin jusqu'à la chambre de Grim bien qu'il s'en rappelât. Il promit également de ne pas rester trop longtemps puisque son camarade était fatigué.
Allic s'offrit une seconde d'hésitation avant de pénétrer les lieux.

"Salut."

En effet, Grim ne semblait pas aller très bien. Sitôt que l'endroit de la clef USB lui fut indiqué, il se précipita sur le sac et chercha l'objet, vite récupéré. Le jeune homme tourna aussitôt les talons, prêt à repartir. Mais il hésita au niveau du pied du lit. Il pourrait peut être en profiter pour... Pour discuter. Et s'il s'excusait ? Soudain, deux claquements. Allic tourna la tête vers Grim, mais il ne le voyait plus. La lumière était éteinte. Ce serait si facile. Il avait l'air un peu dans les vapes. Mais ce fut le blond qui introduisit le sujet. Allic resta coi quelques secondes.

"... Non. C'est pas ça."

Tiens, il allait omettre le "je veux te buter", ce n'était plus tellement d'actualité depuis cette affaire de pâtes.

"Mais j'aimerai bien savoir pourquoi tu as envoyé ton frère à la villa. Je voulais protéger ma famille. Lui ou toi, c'était la même chose."

Il se rapprocha. Une odeur de chocolat émanait du lit, au lieu de lui même. Allic se pencha, comme attiré. Il rencontra les lèvres de Grim et les embrassa, délicatement, ainsi qu'il l'avait voulu dès qu'il avait passé le seuil de cette chambre. Cela ne dura guère longtemps et Allic ne s'attarda pas plus avant. Il recula. Mais il ne voulait pas vraiment partir. Il avait une chance de rétablir un dialogue cohérent avec Grim. Et comme ils devaient bosser ensemble, tout ça...

"Ca se passe bien avec Mei ?"

Grim secoua la tête. Allic avait pensé avant tout à sa famille, pas à l'éloigner. Et puis il ne le détestait pas. Ca rendait Grim un peu heureux. Un peu seulement, fallait pas pousser Yvan dans les orties. Le baiser vint. Grim ne s'y attendait pas du tout, mais il en profita, refermant les yeux. Allic se recula trop vite. Grim en voulait encore, de l'affection, de la tendresse. Quand il était malade, Grim était très câlin. Du repos et de la tendresse, voilà ce dont il avait besoin pour guérir. A la question du brun il ne savait que répondre. C'était un peu étrange. Il avait l'impression de tromper Allic avec Mei, alors que ça aurait du être le contraire, même s'il ne trompait pas littéralement sa petite amie. Et puis sa question pouvait avoir plusieurs sens.

"Comment ç-"

Il fut interrompu par trois coups à la porte. Lucie? Déjà? Ils avaient à peine eu le temps de discuter. Il pourrait toujours demander à Lucie de le laisser dormir ici avec de grands yeux, elle ne saurait refuser. Mais ce furent trois hommes qui rentrèrent, enfin deux hommes et demi. Tybalt, Valérian et Aloïs, le dernier constituant le demi en question. Valérian était toujours fringué aussi provoquant et Aloïs était toujours…égal à lui-même. Timidement, il fit coucou à Grim et Allic alors que Tybalt et Valérian prenaient possession des deux chaises de la chambre, s'asseyant à coté du lit. Tybalt, au passage, avait allumé la grosse lampe halogène du bureau de Grim.

"Alors comme ça on est malade?"
"On a mangé trop de chocolat petit Grim?"
"C'est dommage."
"Mais je le savais."
"Le chocolat c'est le mal."
"Eh mais on dérange petit Grim en plein rencard."
"Si Lucie savait ce que tu fais sous son toit."
"C'est honteux."
"Désastreux."
"J'ai honte tu sais."
"Moi aussi."
"Mais présente nous au moins petit Grim!"
"Comme c'est chou!"
"Il rougit!"

En effet, Grim rougissait. Mais pas de honte, au contraire. Il se leva et agrippa Tybalt et Valérian pour leur cogner la tête l'un contre l'autre. Etrangement, il en ressortit un bruit creux. Grim ne portait qu'un boxer noir et un sweat à capuche ce qui fit rougir violemment Aloïs.

"Dites bande de glands, vous êtes pas au courant qu'un malade ça a besoin de repos?! Dégagez de ma chambre!"

Lucie, alertée par ces cris, vint récupérer les deux débiles et le pauvre Aloïs et s'excusa, proposant à Allic de dormir ici. De toute façon, Yvan avait déjà appelé Alaric qui avait accepté, voilà c'était torché. Elle partit en coup de vent avant qu'aucun des deux garçons n'aient eu le temps de dire quelque chose. Grim se rallongea dans son lit et soupira.

"Le grand blond c'était Valérian mon cousin et le petit c'était Tybalt, mon frère..."

Il avait mal à la tête. Sans un mot, il glissa Allic sous ses draps et s'en servit comme doudou, l'embrassant tendrement de temps à autres.

"On en était où…? Ah oui, Mei. Ben en plus d'être vieille, elle est même pas douée au lit. Au final, je suis perdant sur tous les tableaux. Heureusement que je suis sorti avec elle uniquement pour faire plaisir à Lucie…"

Les mains de Grim, qui avaient jeté la veste du mafieux sur la chaise, passaient à présent sous la chemise de celui-ci, caressant la peau brulante. Ses mains avaient toujours été froides. En total contraste avec le reste de son corps qui était brulant en ce moment. Pourquoi? Il faisait chaud sous cette couette c'était tout. Voilà, c'était tout.

Valérian du jour:

Spoiler:

Tybalt du jour :

Spoiler:

Il l'avait embrassé. Pourquoi ? Il en avait eu envie. Voilà tout. Allic rougit de honte. Il n'aurait pas du. Pour des tas de raisons. Pinçant les lèvres, il se prépara à partir quand Grim commença une phrase. Et fut interrompu par une entrée presqu'en fanfare de trois gais lurons. Ou plutôt deux gais et un mec invisible de la personnalité.
Le reste, Allic ne le comprit pas bien. Il était aveuglé et perturbé par la situation. C'était qui ceux là ? Qu'est ce qu'ils voulaient ? Est ce qu'il devrait avoir envie de se tirer ? Les mains sur les hanches, la bouche en "O", la porte se referma sur eux avant qu'il ait pu décider de la réaction à avoir. Et se sentit attiré sur le côté. Quand il comprit ce que voulait Grim, il se dégagea de son étreinte faiblarde et alla éteindre la lampe, trop forte à son goût, puis rejoignit le petit blond sous les draps. Il se retrouva enlacé, embrassé, déshabillé. Allic rendait chaque baiser, gémissait doucement à chaque caresse. Ses doigts fouillaient la chevelure blonde, son autre bras s'occupait à serrer le corps de Grim contre lui. Plus de question. C'était trop chiant. Il était bien là. Allic se souvint que la mère de Grim lui avait annoncé qu'il dormirait là, puisque tout était réglé avec son père. Le jeune homme se demanda quel diable avait pu convaincre Alaric Beackerman d'une telle chose. Enfin, c'était Alaric ! Le coincé de l'emploi du temps ! Mais comme Allic avait sa langue dans la bouche de Grim au moment où il se posait cette question, il oublia d'y réfléchir et repris ses attentions. Grim avait les mains froides, mais lui avait chaud. Et le front du blondinet était brûlant. Ses joues aussi. Ses bras. Son dos. Son ventre. Son torse.

Alors Mei... Oh, il ne demandait pas de nouvelle de son couple. C'était juste pour parler boulot, trouver un sujet de conversation. Il aurait aussi bien pu causer du temps qu'il faisait. En tout cas, ici, ça commençait à devenir amazonien. De style forêt. Chaud et humide. En tout cas, pas une fois il ne s'était senti jaloux vis à vis de Mei. Enfin, soyons sérieux ! Elle était une Tagliatelle ! C'était risible !

"Hein hein..." répondit Allic sans grande motivation, trop concentré sur les lèvres de Grim.

Pas de confusion, il n'était pas excité. Juste échaudé. Il n'avait pas envie de baiser pour le moment. Allic renversa un peu Grim, le mettant complètement sur le dos, et l'enlaça de façon à ce que les bras du blond s'enroulent autour de son cou. Il avait une jambe entre les genoux de Grim, prenait garde à ne pas l'écraser tout en le collant de son corps. Il avait chaud, c'était douillet. Que demande le peuple ?!
Allic décolla se slèvres de celles de Grim et murmura, front contre front :

"Tu devrais dormir. Je te tiendrai chaud pour que tu guérisse plus vite."

Quand il se rendit compte de ce qu'il venait de dire, Allic se figea et rougit (ça ne se voyait pas, fort heureusement). Voilà qu'il se mettait au romantisme. C'était venu comme ça, il ne l'avait pas cherché. La honte. Lui, l'apprenti mafieux. Si Tony l'avait entendu...

Allic fut très réactif à ses caresses et autres baisers. Grim était assez content, il lui faisait de l'effet, même quand on ne parlait pas de sexe à proprement parler. Là, il ne comptait pas aller bien loin. Il était trop crevé de toute façon. Il était trop bien aussi pour gâcher ça avec quelque chose de violent. Il avait l'impression d'être une masse de guimauve brulante qui voulait des câlins. Comme l'héroïne des contes que Lucie lui racontait le soir quand il était petit. Il était Guigui la guimauve, version salope. Il se retrouva ensuite sur le dos, Allic sur lui. Oh! Une bouillote! Ses mains passèrent sur ses reins. Allic vint coller son front au sien et lui murmura de dormir. C'était effroyablement mignon! C'était Allic Beackerman quand même. Mais Grim rougit. Parce qu'il faisait chaud voilà. Il sourit doucement et répondit de sa voix éraillée.

"Après tout c'est la moindre des choses, c'est de ta faute que je suis tombé malade. C'est bien pour te protéger que je fais tout ça."

Il ferma donc les yeux, se laissant bercer par la douce chaleur (irradiante) de son coup d'un soir. Qu'y avait-il de mal à dormir avec un mafieux qui avait menacé de vous tuer?

Le lendemain quand il se réveilla, Allic était à moitié sur lui. Les doigts de Grim caressèrent délicatement son visage endormi et détendu. Puis ils descendirent le long de son cou, de son épaule, de son torse. Grim avisa le miroir près du bureau. Et ce fut le choc. Il avait un putain de sourire tendre à la con. Il sortit du lit tout en discrétion et descendit à la cuisine ou Yvan buvait un café. Lucie et Ulrick étaient partis tôt ce matin, ce n'était rien. Mais pourquoi Yvan était là, ça c'était un mystère.

"Ce serait pas mon neveu préféré?
-Ca dépend de qui est ton neveu préféré…
-Lucie m'a appelé en urgence. Elle a dit que son doudou d'amour serait peut-être encore malade ce matin."

Mystère résolu. Le Professeur Layton n'aurait pas fait mieux. Grim secoua la tête en souriant.

"T'en fais pas, tu peux retourner tuer des gens, je vais super bien. Je vais faire des muffins."

Meilleur moyen de faire fuir Yvan: lui parler de gâteaux. Il détestait ça. Qui plus est ce n'était pas "viril". Quand Yvan eut décollé, Grim sauta dans la douche et descendit faire ses muffins. Alors qu'Allic tardait à se lever, le blond se rendit compte qu'il avait enfilé la même tenue que la fois où il avait baisé avec Allic. Inconscient sexuel à la con. Freud quand tu nous tiens…Alors que les muffins venaient d'être sortis et embaumaient la maison, il monta pour réveiller Allic. Il entra dans la chambre toujours plongée dans le noir et s'assit sur le lit. Il se retint de toucher encore le mafieux et se racla la gorge.

"Eh Allic, debout…"

[super court parce que j'ai été tout le temps interrompue]

Sa faute ? Pour le protéger ? Avec son père et ses foutus ordres, Allic avait un peu oublié cet aspect des choses, qui n'était pas complètement faux. Il était à dix lieues d'admettre que Grim avait raison mais... Quand même.
Ce dernier finit par s'endormir et Allic l'embrassa une ultime fois sur les lèvres. Il aimait beaucoup ça. Se tenir tout près de lui, l'enlacer, lui transmettre la chaleur de son corps. Bizarre. Grim devait avoir un parfum spécial, comme dans les publicités. Allic fronça les sourcils et s'occupa à se déshabiller. Il n'aimait pas dormir avec ses fringues de la journée. Il se contenta de garder son sous vêtement et se coucha sur le ventre. Après quelques minutes d'hésitation, il posa sa main sur le ventre de Grim. Il était censé lui procurer de la chaleur après tout.

Allic s'éveilla à moitié à cause de quelque chose qui avait perturbé son environnement. Il sentit le lit bouger, entendit de vagues bruits, puis plus rien. Il se rendormit.
Ensuite, ce fut une voix qui le tira du sommeil. Il entrouvrit les yeux et remonta la tête, l'air encore bien endormit. Il avait les paupières un peu collées et se frotta les yeux pour tenter d'y voir moins flou. Oh, Grim. Allic s'assit dans le lit et passa sa main dans ses cheveux. Oh naaan... Il avait des nœuds. Il se traina jusqu'au bord et posa ses pieds à terre. Oh naaan... Il avait les jambes lourdes. Puis, Allic réussit à se redresser pour se tenir debout. Oh naaan... Il avait la tête dans le cul, mais bien. Il ne dormait pas bien dans le lit de Grim. Sans un mot, il sortit de la chambre et descendit les escaliers. Attiré par une odeur, il trouva la cuisine, ainsi que les muffins. Il avait faim. Le jeune mafieux s'empara d'un des gâteaux et remonta. De retour dans la chambre, il se recoucha, tira les couvertures sur lui et mordit dans le muffin, sans prêter attention aux miettes qui tombaient sur le drap.

"Haan... s'exclama-t-il comme un vieil escargot d'une voix très éraillée. C'est bon."

Grim sourit en voyant Allic se lever, la tête dans le cul. Mais il perdit son sourire quand il vit l'autre descendre sans un mot, revenir avec SES muffins et foutre plein de miettes dans SON lit. Il se mordit la lèvre. Il allait tuer cet enfoiré. Il l'arracha à son lit et le traina par l'épaule jusque dehors, lui jetant ses fringues au visage. Il claqua la porte puis ressortit, pour reprendre son muffin tout frais.

"Et ne remets plus les pieds ic-"

Il fut interrompu par un raclement de gorge. Tournant la tête à sa droite, il hoqueta. Il avait devant lui sa copie conforme, en un chouilla plus grand et en moins punk aussi. Un jean simple, des chaussures vernies, une chemise blanche et un gilet. Un parent éloigné? Il se mordait la lèvre et jetait un regard inquiet à Grim. A coté de lui se tenait un homme qui ressemblait vaguement à Allic et qui haussait un sourcil. Lui-même clignait des yeux.

"Hum si vous cherchez Ulrick ou Lucie ils sont-
-Tu vois je t'avais dit qu'on était paumé Allic! C'est ta faute à ne jamais vouloir demander ton chemin!"

Allic?! Le blond le plus vieux avait demandé ça à l'autre sans prêter attention à lui. Ca ne l'enchantait pas plus que ça. Et puis il se rendit compte que le blond tenait la main du brun. Quoi? Ils étaient ensemble? Grim ne comprenait plus rien. Il passa sa min dans ses cheveux et ferma les yeux. Ca devait être un rêve.

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Grim était furieux. Plus que furieux. Ils étaient censés faire des courses à la base et Allic avait voulu éprouver la vitesse de sa nouvelle voiture. Un éclair et pouf, ils avaient atterri dans un champ. C'était bien leur veine! Mais bordel de merde où étaient-ils? Ils étaient allés voir en ville, abandonnant la voiture et voilà qu'ils tombaient sur des gens qui leur ressemblaient. Enfin, surtout le blond qui apparemment avait fait une teinture ratée puisqu'on voyait bien les mèches blondes dans le noir qui dominait. Grim soupira. Il aurait du prendre son chapeau, le soleil tapait et il commençait à avoir mal aux yeux. Après avoir réprimandé son mari, il serra sa main plus fort et passa sa main dans ses cheveux au même moment que l'autre. Après un léger baiser sur les lèvres du mafieux, il apostropha les deux jeunes.

"Pardon de vous déranger dans votre dispute de couple mais on est où au juste?"

Grim vieux du jour:

Spoiler:

Allic n'était toujours pas bien réveillé quand Grim l'eut foutu à la porte. Un vent un peu frais le fit frissonner et il reçut un tas de tissus dans les bras. Mais il se passait quoi au juste ? Et où était son muffin ? Et... Il entendit Grim l'invectiver après plusieurs claquements de porte et se força à voir clairement. Grim. Oui, c'était bien Grim. Mais pourquoi s'était il arrêté de crier ? Et à qui il parlait ? De toute évidence, ce n'était pas à lui. Mais enfin, il n'avait pourtant pas pris d'herbe, comment ça se faisait qu'il était aussi mou ?
Et là... Le choc ! Allic s'en trouva aussitôt tout bien réveillé. Les yeux agrandis par la surprise et l'incompréhension, il se serait pris un seau d'eau froide sur la tête que ça n'aurait pas eu un meilleur effet. L'apprenti mafieux fit plusieurs fois l'aller retour entre Grim et lui et... Eux. Grim et Allic ? Ils étaient devant des miroirs vieillissants ? Ca existait les miroirs vieillissants ?

"Heu... Z'êtes qui ?"

La question qui tue.

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La question qui tue. Comment ça, QUI ? Ca se voyait non ? Des gens paumés ! Qui avaient besoin d'aide. Heureusement, son chéri d'amour était là pour remédier à la situation. Même si son chéri d'amour avait eu tendance à l'énerver aujourd'hui. Oui, il avait voulu tester le moteur de sa dernière acquisition parce que pour une fois la grande rue était parfaitement vide ! Mais tout était de la faute de Grim ! S'il avait daigné remettre de l'essence après qu'il lui ait gracieusement prêté, jamais tout ça ne serait arrivé ! Ils seraient peut être perdus ici, certes. Mais ils n'auraient pas eu à faire tout ce chemin à pieds. Là, ils perdaient du temps. Et il y avait des surgelés dans le coffre. Allic répliqua tout ça avant de se recevoir un baiser quelque peu apaisant. Grim avait le chic pour obtenir ce qu'il voulait.
Son sosie adolescent répondu à la question de son vampire, non sans une certaine retenue. Ce devait être troublant de voir son avenir. Mais Allic, lui, était plutôt calme face à cette situation. Il avait vu de ces trucs dans sa vie que plus rien ne l'étonnait. Et il n'avait même pas besoin de sortir de chez lui pour cela.

"On est... A Los Angeles."

Los... en gelée ? Allic haussa les épaules.

"Jamais entendu parler. Et toi, le petit blond, tu dois bien connaitre le chemin pour Modernis State, n'est ce pas ?"

Allic fixa le jeune Grim, les sourcils froncés, dans son costume de mafieux de la dernière collection. Il avait chaud oui, mais il refusait d'enlever quoique ce soit. Une fille en bikini et rollers passa sur le trottoir d'en face. Ils s'habillaient tous comme ça à Los en gelée ?

Grim commençait à avoir mal à la tête. Qui étaient ces gens? Ces gens qui leur ressemblaient étrangement. Mais le plus troublant c'était qu'ils semblaient ensemble. Un remake de Retour vers le Futur? Grim se mordit la lèvre quand le vieux Allic sembla ne pas comprendre la réponse du jeune Allic. Il était paumé. Et puis le mec qui ressemblait à un parrain s'adressa à lui. Il ne trouva rien d'autre à lui répondre qu'un faible secouement de tête de droit à gauche. Modernis State? C'était quoi ce truc? Un nouveau quartier de la ville? Il vivait à L-A depuis tout petit et jamais de sa vie il n'avait entendu parler de Modernis State. Et puis pourquoi il ville s'appellerait "State"? C'était débile. Il rentra se chercher une aspirine. Au passage, il donna un coup de pied à Allic jeune lui disant de se fringuer, c'était vrai, il avait l'air con. Quand il revint, il surprit encore un baiser du "couple". Le bordel.

"Vous êtes… qui bordel de putain de chier?"

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Grim haussa un sourcil. L'autre se montrait vulgaire! Il soupira et s'avança vers son double. Aucun doute possible. C'était bien ce qu'il pensait. Il se tourna vers son mari et le fixa.

"On est dans une fuckin' dimension parallèle Allic. Celui là ça doit être moi et la larve là ça semble être toi. Je savais bien que conduire aussi vite avec une Delorean…"

Le soleil commençait vraiment à lui taper sur les nerfs putain. Il demanda la permission d'entrer et l'autre lui accorda d'un signe de tête. La cuisine était la même que celle de la maison LaPluie, chose flippante et le salon était presque tout comme, la cheminée, les fauteuils…Il avait entrainé son homme avec lui et un chat passa à coté de lui.

"Cruel?"

Il l'aurait reconnu entre mille. Ju l'avait laissé, même après son départ.

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Le blond avait suivi le couple et entrainé le brun à sa suite. L'autre sembla reconnaitre son chat. Sa théorie lui semblait vaseuse mais comme c'était surement un rêve, Grim laissa faire.

"Vous avez un Cruel vous aussi?
-Oui c'est le chat du petit ami de notre fils."

Grim buta. Leur fils? Mais…

"Vous avez quel âge?!
-Cinquante-six pourquoi?
-…
-Ah mais ça se voit pas je suis un vampire"

Grim s'écroula dans un fauteuil. C'était forcement un rêve. Enfin, non un cauchemar. La faute à la fièvre!

Allic était incroyablement choqué. Certes, il avait un mec qui lui ressemblait beaucoup trop en vieux avec des rides et des cheveux blancs et ça, c'était vraiment horrible. Mais ce n'était pas le pire. Non. Le pire, c'était que ce même homme, qui avait donc fatalement un lien avec lui, de près ou de loin et qui semblait avoir un sens de l'esthétisme au moins aussi élevé que le sien (bien qu'il aurait forcé un peu plus sur les crèmes anti rides et les teintures), ne connaissait pas L.A. ! C'était... Non, c'était impossible ! Même les bouseux des pays pauvres connaissaient forcément Los Angeles, même uniquement de nom ! Oui, Allic était catastrophé. Et le coup de pied de Grim le tirait de cet état assez brutalement, il en poussa un grognement fâché et enfila son pantalon et le reste dans une anarchie et un empressement qui lui valurent bien quelques mouvements ridicules. Et puis, Grim revint. Allic le vit revenir en tout cas, même s'il ne s'était pas aperçut de son départ. En fait, il avait du mal à détacher son regard de son vieux lui. Qui semblait si intime avec le vieux Grim. Pourquoi Grim vieillissait il beaucoup mieux que lui ? C'était injuste !
Allic avait un air inquiet, parce que ces messieurs n'avaient pas l'air décidés à partir. Et le fait qu'ils soient passés dans une dimension parallèle ne semblait pas les choquer outre mesure. Eux !

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Une dimension parallèle ? Allic voulait bien, mais il y avait un truc qui clochait. Une dimension parallèle différait au niveau des évènements, ou au niveau du temps, ou au niveau du lieu. Mais là, ça semblait être les trois à la fois ! C'était tout bonnement n'importe quoi !

"Fucking, ça je veux bien. Mais surveille ton langage et donne un meilleur exemple à ton... Ton toi, là, il a déjà la langue bien fourchue si tu veux mon avis."

Pas qu'il soit d'ordinaire à cheval sur la politesse à ce point là, mais le jeune Grim allait fatalement se marier avec son jeune lui, dimension parallèle ou pas. Son sens de la famille l'obligeait à réclamer le meilleur du meilleur ! Au moins, le jeune Grim avait le sens de l'hospitalité et Allic se retrouva bientôt embarqué à l'intérieur.
Au passage, il flanqua une tape à l'arrière du crâne du jeune Allic, qui était fringué comme un sac. Une fois dans le hall, il le retint un peu alors que les deux blonds partaient plus loin et, le tenant fermement par le bras, lui murmura :

"T'as intérêt à être plus présentable ! Grim mérite mieux !"
"... Pourquoi ?"
"Pourquoi ? POURQUOI ? POUR-QUOI ? MAIS C'EST GRIM ESPECE DE DEBILE !"

Il laissa son double du passé d'une réalité alternative d'un lieu alternatif planté là et rejoignit son vampire pour lui prendre délicatement la main. D'ailleurs, il venait de proférer la petite révélation sur sa nature, provoquant le dépit chez son jeune lui qui s'affala dans son fauteuil. Il espérait que le jeune Allic réagirait mieux que ça. Il le chercha des yeux mais fit choux blanc.

"Où est passé le débile ?"

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Un vampire ? Allic, resté dans le hall, sentit son cœur s'affoler. Ces gens étaient des malades évadés de l'asile, c'était certain. Mais ils avaient l'air vachement en forme, ils étaient peut être dangereux. Il devrait peut être appeler Tony.
Le jeune homme fonça à l'étage pour chercher son téléphone portable. Il mit un certain temps et quand il l'eut en main une tape habile et précise sur son poignet le lui fit lâcher. Il regarda par dessus son épaule, apercevant le vieux lui qui le fixait avec une sévérité presque paternelle.

"Qu'est ce que t'allais faire au juste ?"

Il parlait comme le père quand il cuisinait un traitre ! C'était mauvais signe. Mais en fait, ce n'était qu'un petit mauvais signe. Parce que le fait que le vieux le prenne par le col et le plaque au mur en le soulevant de dix bons centimètres, c'était un très gros mauvais signe.

"Même si tu es plus ou moins moi, je n'hésiterai pas à te tuer si jamais tu menace la vie de mon amour."

Allic crut qu'il allait mourir, parce que son vieux lui arborait vraiment un regard terrifiant, mais il n'en fut rien. Il retrouva le sol et la respiration.

"Maintenant tu vas aimer ton Grim et prendre soin de lui, jusqu'à pouvoir mourir pour lui. Tu va te marier avec et lui faire des enfants. Et vous serez heureux jusqu'à la fin de vos jours !"

C'était dit sur un ton quelque peu menaçant mais Allic ne subit aucun mal. Le vieux remit même ses vêtements en ordre en soupirant d'exaspération puis l'obligea sans douceur à retourner au rez de chaussée. Quand même, se marier avec Grim ? C'était pas trop possible en Californie, ni nulle part ailleurs au passage. A sa connaissance. Pas selon le saint sacrement en tout cas.

Grim remarqua qu'Allic n'était plus dans la pièce quand le vieux Allic le fit remarquer. Il retira le bras qui couvrait ses yeux. Tiens c'était vrai il était où le petit mafieux? Grim fit mine de se lever mais le vieux partit d'abord alors que son "mari" s'attaquait à une grappe de raisins posée sur le bar de la cuisine dans un panier à fruit. Il s'était assis sur un tabouret et avait assuré à Grim qu'il ne resterait pas longtemps. Il devait juste attendre un peu que l'effet du soleil se dissipe, ça tapait dur. Grim lui suggéra un chapeau qui appartenait à Ulrick et le vieux blond s'étouffa avec son grain de raisin. Grim dut raconter sa vie à l'autre qui ricanait ou faisait une moue à chaque nom prononcé. Quand il eut fini, il demanda au "vampire" de lui rendre la pareille. Entre temps, il avait mit une musique d'ambiance (celle-ci) et ils s'étaient installé sur la balancelle du salon, juste en dessous de la grande fenêtre. Le plus vieux cependant refusa de lui raconter quoique ce soit. Grim cependant refusa de lâcher prise. Et ce qui devait arriver arriva.

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Grim sourit, laissant bien entrevoir ses dents pointues. Le jeune n'avait de cesse de vouloir connaitre sa vie. Pourtant il ne pouvait pas…Quand il entrevit son amour transporter le jeune Allic par le col, juste derrière le petit Grim, il sortit Cloud. Dirigeant le canon vers lui, il la mit dans la main de son cadet.

"Il s'appelle Cloud, sers t'en pour éliminer tes ennemis. C'est un cadeau de moi à moi dirons-nous."

Lentement, il se rapprocha et agrippa la nuque du plus jeune pour l'attirer à lui et lui chuchoter à l'oreille, juste assez for pour que les deux mafieux entendent.

"Tout ce que tu dois savoir c'est qu'Allic et moi sommes les pires créatures que les trois cités aient jamais porté. Pire que les souverains de la City, pire qu'Alaric ne le fut, pire même que la Tour Noire. Nous sommes les plaies les plus persistantes. Nous avons du sang sur les mains, nous nous complaisons dans la débauche et la mort. Ne devenez pas comme nous."

Sur ce, il se leva et prit la main de son mari, qu'il entraina dehors sans autre adieu. Tout n'était pas vrai mais son coté comédien avait prit le dessus. Et ça claquait carrément!

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Grim écarquilla les yeux. Cloud. De toute la tirade de l'autre, il ne bougea pas un cil. Et quand le couple fut parti, il s'autorisa enfin à respirer. Alors il était ça dans un autre plan? Il était…Sans réfléchir, il se précipita en haut, montant les escaliers quatre à quatre. Arrivé dans sa chambre, il enferma l'arme à clef dans son bureau. C'était vraiment trop flippant. Il n'était que onze heures du matin et il avait déjà envie de se recoucher. Dire qu'il devait aller chez Elijah. Il devait appeler pour annuler. Mais d'abord il devait s'assurer d'une chose. Il rouvrit lentement le tiroir et soupira. Cloud avait disparu.

Grim, Grim, Grim... Discrètement, en tout cas assez discret pour ne pas être vu des deux deux gamins, Allic leva les yeux au ciel. Il ne pouvait pas s'empêcher d'en rajouter trois couches quand ça le prenait celui là ! Et... C'était amusant. Aussi, il se prit au jeu et jeta au jeune Allic un regard des plus sombres, agrémenté d'un sourire de sadique. Mais un sadique prêt à être affectueux.

"Il est temps d'y aller. Nous avons d'autres choses à faire."

D'autres choses, sous-entendu des choses que les pires créatures du monde puisse faire. Comme coller des gâteaux apéritifs sur les murs avec de la sauce béarnaise.
Allic exerça une dernière pression sur l'épaule de son double et saisit la main de Grim. Sans se retourner, il franchit la porte, qu'il laissa claquer derrière lui. La classe.
Quand ils furent hors de vue, Allic se tourna vers Grim.

"Tu es un monstre~ Leur faire peur comme ça."

Allic lui déroba un baiser (si on pouvait réellement voler quelque chose à un vampire), la main au creux de ses reins, et entreprit de rejoindre la station service la plus proche. Ils pourraient brutaliser quelqu'un et lui piquer sa voiture. Ensuite... Bah ensuite, ils aviseraient. Mais Allic ne pouvait pas admettre le fait de ne pas avoir de voiture.

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Allic était en état de choc. Il détestait tout ce qui était du domaine de l'irréel. Tout ce qui était incompréhensible, incontrôlable, qui ne pouvait pas se résoudre avec une pluie de balles. Et là il était plongé en plein épisode de Stargate SG-1. Inutile de préciser qu'il détestait cette série.
Grim s'éclipsa et Allic s'affala dans un fauteuil, tout flagada. La City ? Il parlait d'une ville des Etats-Unis ? Salt Lake City ? Non, Allic savait bien que ce n'était pas ça. La Tour noire ? Il ne voyait pas. Et puis, les trois cités ? Au final, ce qui l'avait le plus heurté, c'était quelque chose de rationnel. Quelque chose qu'il comprenait. Alaric. Ce faux Grim avait parlé de son père. Comme s'il le connaissait, comme s'il savait quel monstre il était. Mais c'était impossible. Grim, même dans une autre réalité, ne pouvait pas connaitre son père. Son combat personnel. Il leva les yeux vers les escaliers. Est ce qu'il devait lui en parler ? Pour lui dire quoi ? "Mon père me bat" ? Et après ? Il trouvait ça normal. C'était pour le fortifier. C'était un défi pour lui, parvenir au final à se défendre seul. Bien sûr, ça l'engageait à haïr Alaric plus que jamais. Non, c'était un secret qu'il devait garder. Un souci qu'il devait résoudre seul. Parce qu'il était un Beackerman.

Allic, revigoré, finit par se lever et rejoignit la chambre de Grim. Froid comme la pierre, il lança en rassemblant ses affaires :

"Je vais y aller. J'ai des choses à faire. On se voit au lycée."

Il ne se voyait pas roucouler dans les bras de Grim après ce qui venait de se passer. Et puis, voir un futur possible comme ça... Mariés. Non, il n'avait que 17 ans. Il ne pouvait pas penser à ça maintenant. C'était trop effrayant.

Et Allic quitta la villa. Il avait été glacial mais Grim n'en avait pas prit ombrage. Il savait juste qu'Allic ne remettrait plus les pieds ici. Il passa le reste de la matinée à étudier et il était près de quatorze heures quand Lucie et Ulrick rentrèrent. Yvan fut invité à prendre le café de l'après-midi. Et Ulrick parla encore travail à table alors que Lucie soupirait. Apparemment un certain Tony Dillinger, délinquant juvénile, avait été attrapé par la police et Ulrick tenait particulièrement à le mettre derrière les barreaux jusqu'à ses quarante cinq ans au moins. Une chose était sure, Grim n'aurait pas aimé être ce Tony Dillinger. Mais Yvan se mordait la lèvre. Il n'était pas quelqu'un d'expressif en général et le fait qu'il se mordille la lèvre était bien le signe que quelque chose n'allait pas. Peut-être que ce Tony était lié à la Famille. Et puis merde ça ne le regardait pas. Une fois qu'Ulrick eut passé la conversation aux courses hippiques du jour, Grim fut attiré par son oncle dans le petit cellier.

"Il va falloir que tu m'aides."

--------------

Vers six heures du soir, il était allongé dans un divan du premier salon de la villa Beackerman, un sac de glace sur l'œil droit et un paquet de petits pois surgelés sur l'épaule gauche. Yvan le regardait d'un œil moqueur alors qu'un sous-fifre de la Famille s'affairait sur l'affaire Dillinger. Tony serait envoyé en Suede pour un temps et reviendrait quand l'affaire se serait tassée dans un ou deux ans. Yvan avait trainé son neveu au palais de Justice ou Tony était enfermé et devait être jugé de lendemain. Ils l'avaient fait évadé. Et un garde avait malencontreusement vu le visage de Grim, lui arrachant sa capuche. Le blond avait eu beau se défendre, l'autre l'avait bien amoché. Et le garde avait fini une balle entre les deux yeux. Yvan n'avait pas décoché un mot du retour. Grim l'avait déçu, une erreur comme ça aurait été fatale dans d'autres circonstances. Mais le lycéen n'en avait, pour ainsi dire, rien à carrer. Il n'avait rien à faire avec eux. Le grand brun s'approcha de son neveu pour enlever les sacs de glaces. Il lui avait remboité l'épaule sitôt arrivé et Grim n'avait presque plus mal. En revanche son œil…Même du fond de teint appliqué à la pelleteuse ne cacherait pas cet œil au beurre noir. Et Lucie serait furax. Heureusement, Yvan avait le bon alibi. Il avait voulu enseigner l'art du combat à son cher neveu et y était allé un peu fort, voilà tout. Il était temps de rentrer. Il ne comprit pas bien pourquoi toute la famille Beackerman le raccompagnait chez lui mais pendant tout le trajet il ne cessa d'écouter Cornélius déblatérer sur des sujets divers et variés, ignorant le plus possible Allic. Il mordilla sa lèvre fendue de temps en temps mais sa douleur l'en dissuadait. Il n'était masochiste que dans le cadre sexuel. Enfin, ils arrivèrent et Lucie vint les accueillir. Et bien sur, tout prit son sens. Elle les avait invités à diner. La joie. Grim fut envoyé dans sa chambre pour mieux s'habiller et maquiller ce coquard disgracieux. Cornélius le suivit bien sur. A deux, ils réussirent à camoufler à peu près le bleu qui avait déjà tourné au violet. Et Grim mit son costume les grands jours, celui blanc rayé noir. Ce n'est qu'en descendant les marches qu'il réalisa qu'il était fringué comme un mafieux. Tant pis, ce costume le mettait en valeur. En bas, dans la cuisine, les "grands" prenaient un verre de vin blanc, Lucie se plaignait d'avoir autant de fils à la mère d'Allic et Alaric et Ulrick parlaient d'une obscure histoire de chute de dominos. Grim rejoignit ses frères et sa sœur sur les sofas blancs du salon. Ash et An Jyu étaient collés comme d'habitude, en tenue classe, Tybalt fumait une clope les jambes croisées et Liam lisait un livre. Lucie avait peut-être un peu poussé le repas officiel en invitant tout le monde. De l'autre coté de la pièce, sur les sofas beiges, Allic et la fille dont il ignorait toujours le nom que Cornélius alla naturellement rejoindre. Le blond sortit son portable de la poche intérieure de sa veste, jeta un œil au message de Castiel et fixa l'écran qui indiquait l'heure pendant trente bonnes secondes. La soirée allait être longue.

LOST IN RE:BIRTH ♫ d'espairsray

Dès qu'Allic eut posé son sac de cours dans sa chambre, il n'avait plus qu'une envie : s'allonger sur son lit et dormir. Quand il se réveillerait, tout ça serait relégué au rang de rêve. Mais sa mère ne le lui permit pas. Elle toqua légèrement à sa porte et entra en trombe, dans une robe du soir toute dorée qui mettait en valeur sa poitrine. Trop en valeur. Allic détourna les yeux en rougissant.

« Oh Allic, tu es rentré !
De toute évidence, songea l'adolescent en hochant distraitement la tête.
-Raconte moi ! C'était bien ? Comment est Grim ? Il paraît que c'est un garçon très bien. »

Allic regarda sa mère dans les yeux. Oh merde. Elle lui refaisait le coup.

« Maman, je n'ai que dix sept ans ! Arrête de vouloir me caser avec tous les petits blonds « très bien ».
-Et bien je serai toi, j'en profiterai ! Parce que quand tu seras adulte, tu devras te marier et adieu les hommes. »

Allic alla s'asseoir sur son lit.

« Je l'ai baisé.
-Ooooh ! Merveilleux ! Tu as enfin un petit ami ! »

Allic baissa la tête, prêt à démentir furieusement. Mais sa mère était déjà partie, toute guillerette. Au moins, son père ne l'ennuierait pas avec ça. Il n'était même pas au courant de son homosexualité. Pourquoi lui aurait il dit d'ailleurs ? Et sa mère gardait bien le secret, elle avait l'air d'apprécier cette complicité avec son fils.

Le jeune homme ne dormit pas. A la place il alla traîner du côté du bureau du padre, histoire de savoir pourquoi sa mère portait une robe de soirée. Il eut la confirmation qu'ils allaient dîner quelque part, pas seulement ses parents mais les enfants aussi, ce qui incluait Hedwige. Allic se trouva en joie, avec sa demi-sœur n'importe lequel de ces ennuyeux restaurants chics devenait agréable à fréquenter. Mais alors où... ? Cela resta un mystère et lui sortit complètement de la tête quand il entendit que Tony était au palais de justice.
Allic franchit le seuil du bureau de son père, affolé. Il exigea une explication, qui lui fut fournie avec une engueulade et l'assurance que quelqu'un était déjà sur le coup. Allic n'en fut pas plus rassuré. Il aurait aimé s'en occuper lui même, bien que la personne en question devait être plus qualifié. Mais Tony était Tony. Il resta des heures dans le couloir, laissant traîner son oreille partout.

Le soir, Allic ignorait tout de l'heure, mais le ciel s'était assombri, il apprit que l'opération avait réussi et que Tony allait bientôt arriver. Allic se mit à tourner en rond dans le salon et finit par craquer. Il devait vider sa vessie. Quand il revint, il entendit des voix dans le couloir. Dont celle de Tony. Il cavala jusqu'au seuil du salon et reconnut Grim. Putain ! Mais qu'est ce qu'il foutait là celui ci ? Allic se sentit en colère, sans savoir exactement pourquoi. Mais il avait le sentiment qu'on s'en était pris à son territoire. Grim n'avait pas à s'occuper de telles affaires, en particulier quand lui ne pouvait pas, qui était certainement bien plus à même de réussir !
Le jeune homme attendit que Tony sorte et attira son attention, en le prenant dans ses bras. Tony était plus grand que lui, mais il le rattraperait bientôt, il en était certain. Les deux amis échangèrent quelques paroles mêlant réconfort et provocation, puis Tony se rendit dans la grande salle à manger pour préparer son voyage. En Suède. Allic était malheureux.
Son père passa à côté de lui et Allic lui demanda tout de go :

«Qu'est ce qu'il fout là ? Qu'est ce que Grim fout là ? »

Son père ne lui répondit même pas, se contenta de lui donner des ordres :

« Vas t'habiller, nous allons dîner chez les LaPluie. »

Allic sentit son monde s'effondrer. Des larmes de rage humidifièrent ses yeux mais pour ne pas que son père se méprenne, il fit volte face et monta dans sa chambre. L'apprenti mafieux enfila son costume noir à fines rayures blanches, ses santiags foncées et un chapeau dans le plus pur style mafieux de couleur noir. Il se maquilla légèrement et sortit rejoindre le petit salon. Il remarqua que Grim était blessé, mais ne lui adressa pas la parole. Ca lui faisait plaisir qu'il soit blessé.

Quand sa mère fit son apparition, Allic fut soulagé. Elle avait renoncé à sa robe provocante pour un fourreau. De plus, son mari recouvrit délicatement ses épaules d'un châle, avant de l'embrasser légèrement. Et ce fut le départ.
Le voyage dans la limousine douze places se déroula dans le plus grand silence, dans la partie où Grim, Cornélius, Hedwige et lui avaient été parqués. Hedwige s'occupait à parfaire son maquillage, Cornélius regardait par la fenêtre ouverte. Allic boudait. Et puis, ils se garèrent, mais dans un parking souterrain par manque de place ailleurs, certainement. On leur ouvrit les portières et le babillage du frère d'Allic commença. La jalousie assombri ses traits. Cornélius était SON frère ! Comment pouvait il lui faire une chose pareille ? L'ignorer ? Allic saisit la main d'Hedwige et avança plus loin, se rapprochant des adultes. C'est là qu'il remarqua l'horreur. Sa mère avait un putain de décolleté dans le dos, qui laissait voir la naissance de ses fesses. Il se mit bien devant pour que Grim ne puisse pas mâter. C'était atrocement gênant !

Une fois parvenus chez les LaPluie, Allic se montra charmant avec toute la famille de Grim, sauf Grim. Il fit des efforts particuliers envers Lucie, qu'il complimenta sur de multiples tableaux, et Ulrick, dont il n'ignorait pas l'identité. Et puis il rejoignit les autres ados dans le salon, après avoir ingurgité un verre de vin sur l'insistance d'Ulrick, prétextant qu'il n'avait vraiment pas l'habitude et récoltant un « ah, il y a des jeunes qui sont quand même bien de nos jours, ça fait plaisir. »
Grim finit par apparaître et Allic laissa Hedwige et Cornélius pour s'approcher de An Jyu la groupie et d'Ash. Il en voulait toujours à son frère.
Le voilà qui se mit à faire la causette à An Jyu, qui avait l'air d'apprécier. Allic ne délaissait pas Ash non plus. Il parlait d'un peu de tout et de n'importe quoi, se plaignant des profs du lycée, de l'administration du lycée et du lycée. Il exposa aussi son programme un peu particulier, transformant les cours de tir et de lutte made in mafia en de simples cours de sport extra scolaire. Et ces études avancées en chimie, avec des précepteurs particuliers, par des cours du soir lui permettant de garder un niveau légèrement supérieur à la moyenne des premières scientifiques. Il voulait impressionner sans être suspect. Et de temps à autre, il lançait des coups d’œil à ce traître de Cornélius. Hedwige baillait. Elle ne semblait vraiment pas en forme.

Empty ~ JYJ (DJ Eon Remix)

Ash et An Jyu trouvaient Allic "vraiment trop cool". Forcement, il se montrait sous son meilleur jour. Cornélius ne cessait son babillage. Grim y faisait très attention et ne se souciait guère des regards de Tybalt. Des regards qui disaient "Il faut qu'on parle." IL avait surement eu vent de l'intention d'Elijah de cesser de payer la pension alimentaire. Grim le comprenait parfaitement. Lucie et les enfants ne manquaient de rien et lui avait parfois du mal à finir ses mois. Le blond essayait souvent de le raisonner. "Emprunte à Lucie et Ulrick." Non, rien n'y faisait. Il avait sa saloperie de fierté. Embrassant la tempe de Cornélius, il s'excusa et remonta à l'étage. Il avait une furieuse envie de pisser. Mais cela ne loupa pas, Tybalt l'attendait à sa sortie des toilettes.

"Je peux me laver les mains avant que tu commences à me prendre la tête?"

Sans attendre la réponse, il se dirigea vers la somptueuse salle de bain à coté. Décorée en bleu, blanc et or, très classe. Alors qu'il ouvrait le robinet d'eau chaude en marbre, son frère se pointa à ses cotés.

"Je sais ce que tu as fait avec Yvan cet après-midi."

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Grim était de retour dans le salon. Il avait laissé sa veste en haut et avait ouvert deux boutons de sa chemise noire. A coté, Cornélius continuait son babillage incessant. Mais Grim ne l'écoutait plus. Tybalt lui avait fait un coup de flip. En réalité, il pensait qu'ils étaient allés se frotter à un gang qui avait provoqué Grim en duel deux jours plus tôt. Le blond avait démenti en riant et avait enjoint Tybalt à aller se rasseoir. Mais quelque chose préoccupait encore plus Grim. Il n'aurait pas hésité à mentir à son frère, son modèle de vie, s'il le fallait pour protéger la Famille. Il fallait qu'il arrête de fréquenter les Beackerman, sitôt la mission Tagliatelle finie. Ils passèrent enfin à table. Grim ne fit même pas attention au plat, il mangea, point. Il s'efforçait d'être sociable. Jusqu'au mauvais moment. Celui où Ulrick s'insurgeait de la criminalité. Toujours entre le fromage et le dessert. Grim avait espéré mais non, ça n'avait pas raté.

"C'est dingue quand même, nous prendre un prisonnier à la barbe et à l'œil du palais de Justice."

Grim était naturel mais intérieurement il rageait. Son père était humilié et seule la moitié des convives le savait. Cornélius et Hedwige souriaient. Faux-cul. Grim se leva en marmonnant qu'il allait préparer la crème pour le gâteau. Lucie le remercia. 'Adorable', disait-elle. Que penserait-elle si elle savait? Lucie vint le trouver, rapportant les assiettes à fromage. Le gâteau au café était prêt. Un délice, bien sur il était fait par Liam. L'autre blond avait d'ailleurs déserté la table discrètement depuis le plat principal. Le gâteau fut accueilli avec plaisir et Grim demanda à parler à Alaric avant le café. Il avait quelque chose à lui demander, d'urgence.

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De nouveau de retour à table, le blond sourit à sa mère qui lui tendait un café noir, sans sucre. Il était satisfait. Il avait demandé à ne plus rien avoir à faire avec la Famille après cette affaire. Il ne voulait pas qu'on l'ennuie d'une quelconque façon. Et pour ce qui était d'Allic, il avait sa petite idée. Tout devait se terminer. Évitant les regards interrogateurs de ses frères, il occulta ce souci de ses pensées. Juste avant le départ des Beackerman, Grim entraina Allic dans sa chambre. Fouillant dans sa bibliothèque, il retira un petit volume. Le livre que lui avait offert Allic. Lui tendant, il détourna les yeux.

"Je l'ai pas fini, c'était plat, sans intérêt."

Il l'avait lu jusqu'au bout. Trois fois. Il avait adoré chaque scène. En rendant ce livre, il était sur de l'oublier. Sur le bureau, un formulaire de changement d'établissement, rempli à son nom et signé, rempli entre le dessert et le café.

Allic poursuivait son petit manège. Il faisait exprès de faire de grands mouvements, effleurant Ash et An Jyu parfaitement consciemment, mais mine de rien. Ca faisait partie du charme. Il savait aussi que par là, il éventait son odeur de chocolat. Le jeune homme paraissait complètement lancé dans la conversation, il accumulait les blagues. Et ça avait de l'effet. Il rêvait où An Jyu lui faisait les yeux doux ? Son petit stratagème fonctionnait bien et il commençait à se demander s'il n'allait pas s'occuper personnellement de Ash. A part ça, il avait parfaitement remarqué que Grim s'était éclipsé. Il ressentit l'envie d'arrêter là son petit manège, mais ça aurait été parfaitement stupide.

Le temps passa, Grim revint. Et évidemment, Allic ne put que remarquer son accoutrement. Ce n'était certes pas grand chose, mais ça suffit à provoquer une courte accélération cardiaque. Il était si tentant. Allic se passa brièvement la langue sur la lèvre, alors qu'il faisait toujours semblant de ne pas du tout s'intéresser au blond. Il avait envie de cette petite surface de peau nouvellement mise à nu. C'était complètement stupide. Et il devait arrêter d'y penser avant de bander.
Heureusement, la mère LaPluie vint à leur rescousse, demandant à ce que tout le monde passe à table. Le repas se déroula sans grand évènement pour Allic. Ce dernier faisait la conversation poliment, mais sans vraiment s'intéresser à quoi que ce soit. Il prenait grand soin de ne pas regarder Grim directement mais, dès qu'il en l'occasion, que ce soit pour attraper l'eau ou du pain, il laissait son regard glisser sur ce petit bout de peau qui l'obsédait soudainement.
Le jeune homme ne fit même pas attention à ce qui se passait lorsqu'Ulrick, le député, parla de l'affaire Dilinger. Trop occupé à observer Grim à travers son verre levé pendant qu'il buvait.

Enfin, le dessert arriva. Allic enfourna son gâteau proprement, mais sans prendre son temps. Il savait bien que ça ne les ferait pas partir plus vite, son père mettait toujours un temps fou. Mais il n'y pouvait rien. Il avait envie de se barrer. Hedwige lui jeta un regard éloquent et passa discrètement sa main devant sa poitrine. Elle avait envie. Allic non. Enfin, pas avec elle. Mais s'il n'avait que ça sous la main. Le jeune homme hocha brièvement la tête pour lui signifier qu'il avait compris et baissa les yeux sur son assiette. Lentement, il se mit à racler, sans bruit, les restes de gâteau.

Il en était à se piquer la langue avec sa fourchette à desserts quand Grim se leva et demanda à son propre père de le suivre pour lui parler en privé. Allic n'essaya même pas de cacher son intérêt. Il fronça les sourcils en suivant Grim du regard. Il était impliqué dans le sauvetage de Tony et parlait à son père en privé ! Mais pour qui est ce qu'il se prenait ? Le plus grand mafieux de la terre ? Il n'était même pas un réel indépendant. Cela irritait grandement Allic qui oublia de répondre joyeusement à An et l'envoya bouler avec un "oui, oui".

Café. Enfin. Le moment préféré d'Allic. D'abord, parce qu'il adorait avoir son petit cappuccino. Et il se trouvait que Lucie le lui servit. Il la remercia chaleureusement et attendit, les mains sur la tasse chaude, que tout le monde soit servi. L'odeur lui faisait déjà oublier sa mauvaise humeur et il entama une conversation avec Ash et Cornélius, alors que les filles débattaient sur un sujet important de maquillage. Grim revint, il le remarqua, mais ça ne le troublait plus. Tout le temps qu'il mit pour boire son cappuccino, son esprit fut libéré. Mais une minute après, tout lui revenait. Y compris son obsession ridicule.

Les parents discutaient avec les LaPluie, sur le départ. Donc, ils avaient encore dix bonnes minutes au minimum avant de sortir. Evidemment, maman signala aux ados de se préparer. Allic enfila ferma sa veste pour lui faire comprendre qu'il avait entendu et se posa sur l'accoudoir d'un fauteuil. Mais Grim vint le chercher. Allic faillit lui sourire, oubliant qu'il était censé être fâché. Il se rattrapa à temps et suivit le blond jusque dans sa chambre. Allic croisa les bras, prenant un air boudeur, et attendit.

"Qu'est ce que tu veux encore ?"

Et là, ce fut le drame.

Allic se retrouvait avec son cadeau dans les mains. Et une excuse de merde. Ca lui faisait atrocement mal, d'autant plus qu'il lui avait donné son propre exemplaire, dans lequel il lui était arrivé de dessiner dans les marges. Il serra un peu fortement la couverture chérie, mais ne se départit pas de son visage impassible. Il haussa même les épaules.

"C'était un cadeau. Si tu n'en veux pas, jette-le simplement."

Et il se tourna vers le bureau pour lancer le livre dans la poubelle. Un crève-cœur. Ce faisant, Allic découvrit le formulaire rempli. Il eut un moment d'arrêt, tout comme son cœur. Mais se reprit et fit à nouveau face à Grim. Cette peau.

"Alors, tu t'en vas ? Bon débarras. Le lycée va retrouver sa tranquillité."

Il sourit en coin, d'une manière cruelle. Mais ce corps... ! Allic s'approcha et posa ses doigts sur le torse de Grim, touchant sciemment sa peau. Il continuait à sourire, mais son expression s'était radoucie. Il respirait l'odeur de Grim, ses cheveux blonds effleuraient son visage alors qu'il se penchait au dessus de lui, sans que ça puisse paraitre pour une volonté de l'embrasser. Et il le poussa, avec fermeté mais sans brutalité, jusqu'à ce qu'il touche un mur. Et là, il fit descendre ses lèvres sur son cou. Il l'embrassa légèrement et descendit, alors que ses doigts défaisaient un à un les autres boutons de sa chemise. Sa bouche suivait, embrassant. Il n'avait pas l'intention de s'expliquer, mais ça pouvait passer pour un dernier coup avant la séparation définitive.

Allic était tout à fait impassible. Il allait jeter ce cadeau chéri devant ses yeux? Bien, Grim avait juste besoin de dix petites secondes pour s'y préparer. Ensuite, il récupérerait l'exemplaire et le cacherait dans son oreiller. Il le relirait chaque soir. Oui, il en devenait obsessionnel. Trop obsédé par les lèvres d'Allic, il remarqua à peine qu'il jetait le volume dans la poubelle. Il s'en voulait atrocement d'avoir mangé une pomme juteuse et un yaourt avant de partir ce matin. Puisqu'il avait jeté les déchets dans sa poubelle et que, fatalement, le livre allait être sali. Grim faillit se trahir quand Allic eut un petit sourire satisfait en lui disant qu'il était content qu'il parte. Baissant les yeux, il se mit à s'intéresser subitement au plancher. Cependant, quand Allic vint se coller à lui, il se résista pas à l'attirer un peu plus contre lui. Ensemble, ils touchèrent le mur et Grim le colla un peu plus à lui. Ses lèvres dans son cou, délicieuses. Alors qu'Allic arrivait enfin à son nombril, la porte s'ouvrit sur Tybalt et An Jyu. La plus jeune eut une moue défaite genre "Mais le voulais!" et Tybalt eut une expression exaspérée. Il traina Allic dehors par le col en lui sifflant une phrase que Grim ne put comprendre. Grim, encore sonné saisit le livre dans la poubelle et le serra contre lui alors qu'Allic disparaissait emporté par son frère. An Jyu s'accroupit vers lui en lui demandant si ça allait aller. Merde.

Le soir, il apprit que Tybalt avait mis en garde Allic. Il ne supportait pas qu'un gosse de riche touche à son frère, il se doutait bien de l'effet qu'avait Allic sur Grim. Mais ça aurait pu être bien pire. Il aurait pu savoir pour la mafia, l'assassinat involontaire ou le renvoi. Grim dormit avec Ash cette nuit là, il était un rien secoué. Quand Kalem l'appela à deux heures trente du matin – Kalem dormait essentiellement le jour- il ignora son appel. Hors de question de le voir. Il n'était même plus attiré par lui.

Le lendemain, Grim fut surpris par la baisse phénoménale de température. Mais on arrivait à la mi-Octobre alors ce n'était pas très inattendu. Sauf pour Grim. Il avait donc un peu froid quand il se pointa au lycée avec Ash. Cornélius lui sauta d'office dessus mais ils furent interpellés tous les deux par un grand mec avec des lunettes.

"Mademoiselle ! Vous êtes bien une élève ici ?"

Grim n'y fit pas attention au premier abord mais si, il parlait bien à lui. Désespérant!

"C'est monsieur en fait. Et là j'ai cours dans dix minutes.
-Je suis le nouveau professeur d'histoire, je suis un peu en retard et je ne connais pas bien l'établissement. J’aurai besoin qu'on me le montre."

Boh, il n'allait pas mourir s'il ratait quelques minutes de physique.

"Okay. Si vous me faites un mot. A plus, Corn'."

Ainsi, ils commencèrent par la salle des délégués. Et bien sur, Nath la potiche était là. Un sourire de potiche aux lèvres.

"Grim, qui est avec toi? Ton père?
-T'as vu jouer où que mon père était censé être aussi laid?"

Petit moment de flottement. Le prof ne semblait même pas avoir entendu, absorbé par la contemplation du tableau.

"Nan en fait c'est un nouveau prof, je lui fais visiter. Si ça peut m'éviter de voir cette peau de vache de Copper!"

Nathaniel, saisi de fauxculisme aigue, se remit la mèche derrière l'oreille et fit un sourire Colgate au prof qui s'intéressait à nouveau à eux.

"Donc ici c'est la salle des délégués. Si vous avez besoin d'aide la prochaine fois, je vous conseille de demander à Nath, il est prêt à tout pour bien se faire voir.
-Quoi ?! Mais non ce n'est pas comme ça..."

Un petit ricanement plus tard, Grim sortit, suivi du prof qui avait un air confus. Ensuite, direction la cour.

"He c'est qui ça ?
-Salut Castiel, moi ça va bien et toi?"

Castiel leva les yeux au ciel alors qu'il maugréait un "salut Grim" et réclamait encore une réponse.

"C'est monsieur Todd, un prof d'histoire qui vient de débarquer. J'lui fais visiter. Bon donc là c'est la cour mais vous n'avez rien à faire ici, c'est plutôt le territoire de Castiel et sa bande, entre autres."

Ils passèrent à quelques autres endroits avant de retourner au couloir principal.

"Merci beaucoup mademoiselle, ça devrait aller maintenant. Je visiterais le reste moi même plus tard."

Grim n'eut pas le temps de répliquer que l'autre lui glissait un mot dans la main et partait. C'est donc dans le vide qu'il répliqua.

"C'est MONSIEUR bordel de merde!"

Il se dirigea ensuite vers le deuxième étage. Copper accepta son mot avec un sale regard pernicieux et il put s'asseoir à coté d'Iris comme de Chris qui lui résuma le début du cours. A midi, ils partirent déjeuner et Mei lui sauta dessus. Grim la repoussa, prétextant qu'il ne se sentait pas bien et préféra manger avec Ash, Castiel et Chris qui ne comptait pas vraiment pour une fille. A l'autre bout de la cafet', Iris et Tifanny consolaient Mei qui ne semblait pas dans son assiette? Ça allait, il ne l'avait pas quitté non plus. Il entamait à peine sa salade trop sèche que l'un des trois hommes du lycée rentra avec sa bande à entendre les murmures de jeunes filles. Vu que Castiel mangeait son steak saignant devant lui, ça ne pouvait être que Nathaniel ou Allic. Pour la première fois de sa vie, il pria pour voir un Ken en plastique devant lui. Quand il releva les yeux, il soupira. Eh merde. Cornélius vint les rejoindre dès qu'il eut prit son plateau. Il s'était complété greffé au trio Grim-Ash-Castiel. Et là, il lui apprit une nouvelle qui apporta à Grim son premier sourire de la journée. Il avait déniché des bulbes ce matin au marché avant les cours. Ils allaient pouvoir jardiner. Peut-être même que Jade serait là!

Mr Todd, il est le premier laid qui m'est venu en tête.

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Tenue du jour:

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