Valérian émit encore un rire, moins distinct. L'autre lui annonçait des détails de sa vie sans importance aucune et espérait que ça justifierait sa présence et son Yvanisme. Juste avant de lui demander encore de décliner son identité. Le vampire secoua la tête et se retourna. Et jugeait bien qu'il était imprudent de tourner de dos à un homme armé d'une faux surtout qu'il avait abandonné la sienne à l'étage supérieur, derrière la table ou étaient encore étalés des livres. Quelle imprudence. Pourtant il avait bien un but. Remontant sur l'échelle, il emprunta l'escalier qui menait au plafond et alluma le lustre, bougie par bougie avec des allumettes de poches. Toujours perché sur le lustre, il fixa l'autre, étouffant un nouveau rire. Le Prince Noir, redouté de tous, louchait.

"Moi? Je ne suis qu'un pauvre Trader errant qui recherche des informations sur son passé. Je ne cherche pas à investir votre maison ou à m'approprier le trône, juste à lire quelques ouvrages sur mon cas. Quant à vous… vous dites que c'est chez vous mais si vous être un imposteur, théoriquement parlant, ce ne peut pas être chez vous, la théorie s'annule donc. Pour votre amour du violet, je n'en ai personnellement cure mais il est vrai qu'on dit que l'ancien Yvan n'avait pas l'amour inconditionnel pour le jaune qui occupait son petit frère. Et pour votre rejet des calices, je dois avouer être d'accord avec vous mais je ne vois pas ce que cela nous apporte. Tout ceci, vous auriez pu l'apprendre dans les livres ou les bouches de citoyens Gothik, comme moi. Votre faux, elle, est différente de celle que l'on vous voit porter sur les illustrations et vous êtes ridiculement nu, voilà ce que moi je vois. Et même si vous étiez le vrai Yvan, comment se pourrait-il que vous soyez en vie? Il a été prouvé que vous étiez mort. Et enterré, si l'on puis dire. A moins que vous n'ayez simulé votre mort comme l'ancien Comte, votre frère."

Ce temps de parlote avait permit à Chapelier, en marchant lentement de se rapprocher de sa faux. Au cas où l'autre serait un peu trop sanguin. Quoiqu'il en soit, il ne le laisserait pas lui reprendre le livre dans sa besace, au péril de sa vie. Le vampire enleva son long manteau et le laissa tomber au sol, à coté du prétendu prince.

"Vêtez-vous je vous prie, cela devient grotesque à la fin."

Valérian n'était ni gêné ni excité, mais il trouvait ridicule que sa première entrevue avec Yvan von Dast, s'il était bien Yvan von Dast, ne se déroule à nu, pour l'un d'entre eux. Son manteau était violet, il devrait lui plaire.

Le manteau

Spoiler:

Satan sortit ses mains aux longs ongles noirs de la lave en fusion et effectua une simple petite passe. Yvan se sentit aspiré ailleurs et l'environnement autour de lui s'affaissa comme un château de cartes. Avant que tout disparaisse, il vit un dernier sourire sur le visage du seigneur du Mal. Cela n'augurait rien de bon.

La douleur, tout d'abord. Atroce. Envahissante. Sans limite. Yvan ne pouvait pas crier. Il n'avait pas encore de corps. Et puis, il sentit des étirements, partout. La douleur était justifiée. Il sentit l'air autour de lui, qui battait sa chair toute neuve. Des picotements, alors que la peau se créait. Il entendit. Des craquements. Il eut la voix, enfin, et cria à en avoir mal à la gorge. Son cri, il put l'entendre quelques secondes après. Il retourna son corps toujours douloureux, se retrouva le nez dans la poussière alors qu'il prenait sa première inspiration. Il toussa, cracha sa salive terreuse. Quand il réussit à calmer les spasmes, il souleva ses paupières. Juste devant lui, à quelques mètres, il reconnut les portes de Gothik City.
Yvan se redressa un peu et essuya le filet de bave qui se balançait au coin de ses lèvres. Il avait toujours mal. De fines mèches noires le gênaient. Il se mit à genoux et posa sa main droite à côté de sa cuisse. Il ignorait qu'elle était là, pourtant il la trouva. Sa faux. Il la souleva. Ce n'était pas Lilith. Il connaissait son nom. Quarter Moon. Yvan leva son bras haut, puis réunit la longue masse de cheveux dans sa main libre. Il trancha net. Et se releva. Il avait retrouvé ses forces. Maintenant, il allait rentrer chez lui.


La réponse que lui offrit l'intrus ne satisfaisait pas du tout notre prince. Un Trader errant à la quête d'informations ? Et bien, il n'avait toujours rien à faire ici. Quel dommage pour lui. Cela devait faire des lustres que cet endroit était vide d'un quelconque gardiennage digne de ce nom et il avait eu la malchance de se rendre à la bibliothèque le jour de la résurrection d'Yvan.
Le prince n'en avait que faire du blablatage de l'autre vampire, qu'il n'écouta que d'une oreille peu attentive, ses ongles terreux tapotant le bois de son arme. Il eut un regain d'attention lorsque l'autre évoqua sa nudité et son changement d'arme. Il fronça les sourcils et, alors que son invité non désiré continuait à déambuler dans les hauteurs, répondit :

"Je ne simule jamais, sachez le. Je n'ai pas la lâcheté d'Ulrick. Quant à mon arme, s'il me chante d'en changer, c'est là mon affaire."

En vérité, il n'avait rien décidé du tout. Mais il était décidé à ne montrer aucune faiblesse devant lui. Même s'il était nu. D'ailleurs, l'inconnu, bien qu'il soit étranger à ces lieux et dérangeait prodigieusement Yvan de par sa seule existence, fit voler un manteau qui atterrit lourdement tout à côté du Prince Noir. Ce dernier y jeta un coup d’œil rapide avant de revenir sur le vampire. Difficile d'avoir confiance, cela pouvait être une diversion. Sans lâcher l'inconnu du regard, Yvan plia les genoux et saisit le vêtement d'une main puis, avec l'habileté propre à sa race, se couvrit les épaules. Il prit soin de couvrir son entrejambe en refermant deux boutons. La pudeur était acte de civilité.
Désormais, Yvan ne tenait sa faux que d'une main. Il montrait ainsi un peu moins d'hostilité envers ce vampire qui lui avait fait le maigre don d'une pièce de vêtement. Il n'en était cependant pas moins méfiant et c'est avec prudence qu'il commence à gravir les marches en colimaçon menant à l'étage. Il préférait un face à face.

"Si vous avez trouvé ce que vous cherchiez, je vous saurai gré de vous en allez. Sinon, communiquez moi au moins votre nom. Vous n'êtes pas humain et ne puez pas la modernité de nos voisins, ou le métal rouillé de nos encore plus lointain voisins. Il doit donc avoir son importance, ici. Même si vous êtes un Trader. Et si cela est vrai."

Il n'avançait pas vite, peut être un peu plus rapidement que l'aurait fait un humain, et avec bien plus de grâce. Cet homme, il lui trouvait désormais un intérêt. Pourquoi ? Il n'était pas le malotru qu'il avait d'abord supposé. Son langage et ses manières témoignaient pour Yvan d'un être respectable. Un minimum. Les informations à son sujet devenaient donc plus cruciales. Quand il fut parvenu au sommet de l'escalier, Yvan se figea. Il devait avoir une allure morbide, ainsi vêtu, tenant sa faux droite à son côté. Un air de Mort venue chercher ses âmes.

[ navré de vous interrompre, mais surtout continuer comme si je n’était pas là, mais après tout, il le fallait bien...Vous êtes sur le territoire de l'élevage d'araignée de Faust. Et en plus j'ai passé mon temps de midi a faire un espèce de brouillon de ce rp...ce qui est tout à fait exceptionnel ]

Quelques couloirs plus loin, quelques volée de marche plus haut, quelques centaines de toiles d'araignée plus à gauche et quelques taches de sangs plus au sud, Faust sortait d'un placard. C'était un modeste placard qui appartenait à la seule chambre que le Fou avait bien voulu considérer comme apte à être fréquentée de manière assidue. C'était une pièce de vaste dimension, mais elle était d'une décoration plus sobre et plus sombre que la plus part des autre chambres. Bien entendu depuis que l'hybride y avait élus domicile elle s'était embélie de toiles d’araignée et de leurs tisseuse, d'une épaisse et moltoneuse couche de poussière argentée et même d'un gros rat brun grisâtre que l'hybride semblait trouvé amicale depuis que le rongeur lui avait mordus le doigts. Ainsi ils étaient quitte ! Faust avait coupé la queue de "Brun-gris" et ce dernier avait eu l'immense privilège de rester en vie.

Gris-brun ou Brun-gris - tout dépend des reflet et de la façon de le regarder (si on regarde les yeux fermé il deviens même boire)- avait, quand à lui, élus domicile au plein milieu du vaste lit à baldaquin, puisque l'autre locataire de la chambre préférait au luxe vétuste de la pièce...le placard.

D'ailleurs, Faust s'y sentait aussi douillettement installé que dans son nid sous les prison du château. Pourquoi, diable, hommes et vampires avait-il besoin de temps de place inutile...


A présent réveillé l'hybride jeta un coup d'oeil à l'infime partie de son royaume qui se trouvait dans son champ de vision, tout en veillant à l'état impeccable de ses adorables griffes - ce qui faut l'avouer était bien plus cruciale que quelques royaume que ce soit.
Parcourant la pièce, son regard gris mercure butta sur son pic nique de la veille qui jonchait toujours le sol dans la même pause atypique.
Meli-mèlo de cheveux blond surmonté de dentelles à peine froissées, le tout accompagné de sa sauce hémoglobine à laquel le Fou n'avait même pas touché.

Le Fou s'approcha d'un pas presque hésitant vers la "chose"avant d'attraper avec résolution un des morceaux qui dépassait des jupons et qui s'avéra être un bras, il le souleva d'une dizaine de centimètre avant de le laisser retomber, ce qui émis un bruit entre le "poc" et le "pfog". Bruit caractéristique d'un morceaux de viande morte.

Ce n'était plus frai ! Cette déduction valut une grimace de la part d'Azrael qui plissa même le nez.

La chose qui la veille avait encore été une "innocente" demoiselle se retrouva balancer par la fenêtre du troisième étage d'ou elle fit une chute vertigineuse sous le regard attentif du Fou. Mais, comme pour les précédente expérience le Fou fut déçus, aucun ange ne devait se précipitait pour éviter au pétunias de se faire écraser par le corps démembré. Le monde était injuste...(pauvres et innocents pétunias, rien n'est plus innocents qu'un pétunia- sauf en période de pleine pollinisation, alors les pétunias se rebelle et crache leurs pollen sur le premier venu ! )

Un léger frisson secoua les grelots qui ornaient avec témérités et bravoure le couvre chef du Fou. Les heures qui avait précédés le sommeil de Sir Pendragon le troublait encore.
C'était arrivé au moment même ou tel un funambule il parcourait l'arrête du toit au pas de course, à la poursuite du Chat.
Ca avait d'abord été un petit picotement dans le bas du corps, puis tel un courant électrique cette radiation était remontée le long de son échine dorsale. Et il avait sû. Il avait sus que son prinçounet s'en était allé.
Il avait cligné des yeux avant d'incliner la tête de coté face à...ce drame.
Son Prinçounet à lui. Il était furieux, c'était lui qui aurait dus recueillir son dernier souffle, voire son dernier frémissement, apercevoir ce petit éclat au fond de ses pupilles.

Une colère sourde s'était dressée en lui contre celui qui lui avait volé cette naissance à la mort.

Mais quelques chose devait contrer cette rage. Quelques chose qui fit peur au Fou. Un truc humide coulait de ses yeux alors qu'un bruit semblable à un gémissement venait de sortir de sa bouche.
Le Fou connaissait bien ce genre de gémissement, c'était celui de ses victimes, celui qu'il recueillait de leurs lèvres lorsque ses griffes s'enfonçait dans la douce chaleur de leurs corps.
Azrael enfonça ses griffes dans son propre abdomen, faisant taire cette étrange chose qui le faisait trembler et gémir. Ce ne fut que lorsque le rouge colora sa chemise qu'il se sentit mieux.

Le voici de retour dans sa ville. Et quelle ville ! Un tombeau ! Le cimetière du château était plus joyeux. Yvan déambula dans les rues, de plus en plus tenaillé par la faim. Il venait de renaître, cela il l'avait bien compris. Et apparemment, cela réclamait de l'énergie. Il avait besoin de se sustenter. De toute urgence. Avant d'être trop faible pour écorcher un bébé. Il huma attentivement l'atmosphère, tendit l'oreille, scruta chaque coin d'ombre. Jusqu'à obtenir ce qu'il cherchait et désirait. La proie se manifesta d'abord par ses pleurs, puis par son odeur chaude. Yvan rejoignit le porche sous lequel la pauvre jeune femme était prostrée. Pauvre, plus pour longtemps.
La femme leva les yeux vers Yvan alors qu'il s'approchait. Son regard sombre s'illumina.

"Oh... Monsieur... Je vous en supplies, ma sœur, ma pauvre sœur ! Ce monstre l'a prise !"

Elle agrippa sa jambe nue, le fixant comme s'il était un chevalier noble, dédié à sa cause. Il était vrai qu'Yvan avait une allure pleine de noblesse, malgré la noirceur évidente de son apparence. Le Prince Noir n'en fut pas perturbé. Il ignorait qui était le monstre en question, sans doute un vampire quelconque. Il la souleva par le bras et lui arracha la gorge d'un coup de dent, mettant rapidement fin à ses jérémiades. Puis, il but tout son content.
Lorsque le corps inerte retomba sur le sol, Yvan observa le château qui paraissait au dessus des toits. C'était là son prochain objectif.


Valérian. En effet, ce nom ne lui disait absolument rien. Yvan n'eut aucune réaction et écouta ledit Valérian demander du temps, quelques heures - toutes de trop - pour terminer ses recherches. Le Prince Noir décida d'être clément. Après tout, il lui avait offert un peu de dignité et ne l'avait nullement agressé. Ce serait bien entendu différent lorsqu'il aurait retrouvé toute sa puissance, mais en attendant... Il allait lui même profiter de la bibliothèque. Il devait se mettre un peu au courant de ce qui s'était passé pendant sa mort. Et il ne désirait pas le demander à Valérian. Question de fierté. Le garder sous la main pouvait cependant s'avérer intelligent. Pour un éventuel combat aussi. S'il avait bien compris, toute autorité Von Dast s'était envolée. Et cela, il le savait, provoquait des choses. Des choses sataniques.

Yvan s'éloigna dans les rayonnages de l'étage, de façon à garder un œil sur Valérian. Il se méfiait prodigieusement de la bibliothèque. Il avait déjà entendu des histoires. Et y croyait. Des histoires de déformation spatiales. D'ouverture sur les profondeurs infernales. Tout le toutim habituel.
Le Prince Noir étudiait les titres des ouvrages, sans rien trouver d'intéressant - la bibliothèque n'avait jamais été son domaine - lorsque Valérian l'interpela. Yvan ne comprit pas.

"Quoi donc ? fit-il en se rapprochant et en fouillant le rez-de-chaussée de sa vision abimée. Je n'ai rien entendu."

S'il devait voir quelque chose, c'était mal parti. Il espérait donc qu'il s'agissait d'autre chose.

Ce fut vers la fenêtre que se tourna Valérian et Yvan le regarda alors qu'il épiait à travers la vitre. Lui-même ne voyait que le haut des maisons et autres bâtiments. Il n'avait pas entendu ce qui avait alerté Valérian, pourtant il perçut parfaitement le cri et rejoignit l'autre vampire. Baissant les yeux, il découvrit un cadavre entouré de vivants. L'analyse fut vite faite. Le corps provenait du château. Et encore, de sa propre chambre ! Valérian avait raison. Ils n'étaient pas seuls. Les sourcils du prince se froncèrent plus durement, ses dents se serrèrent, sa mâchoire se crispa. Il y avait un intrus et cet intrus avait investi sa propre chambre ! Peut-être, depuis sa mort, avait-elle habitée par quelqu'un d'autre. Mais l'affront était tout de même là. Encore quelque chose à faire payer.


Valérian se plongea encore dans ses livres, absorbé et concentré. Quand Yvan fut certain qu'il ne faisait plus attention à lui, il s'éclipsa de la bibliothèque et rejoignit ce qui avait été ses appartements. La première chose qu'il remarqua fut l'odeur entêtante et répugnante qui y régnait. Un mélange de poussière, de moisissure et... de mort. Yvan plaqua la main sur son nez, balaya la pièce de son regard dégoûté, puis fit demi-tour. Il claqua la porte derrière lui et rejoignit la balustrade, l'agrippant en fixant le hall sombre et crasseux. Avant, cet endroit était si lumineux, plein de prestance. Il avait du mal à le reconnaitre.
Le prince visita les autres chambres proches, tombant sur des pièces certes moins pires que son ancienne chambre, mais guère habitables. Il ne croisa pas âme qui vive. Pourtant, ce château était gardé. Pour qui ? Qui faisait même fuir ses soldats de l'intérieur ? Qui laissait un tel endroit aussi sale ? Qui... lui portait outrage et méritait la mort de sa main ? Yvan reprit sa faux qu'il avait laissée contre un mur et retourna dans la bibliothèque. Il ignorait combien de temps il s'était absenté, en tout cas il n'avait pas réussi à dénicher un seul vêtement portable. Et Valérian feuilletait un livre, un sac ouvert devant lui. Oh ça non. Yvan ne le laisserait pas emporter le patrimoine culturel de sa ville déjà trop dépouillée par ailleurs. Il allait intervenir lorsque le vampire se mit à frapper quelque chose. Quelque chose qui glissa jusqu'à lui. Yvan reconnut un crâne, brisé. Tiens donc...

La suite, Valérian le géra seul et Yvan le laissa faire. Sa vue brouillée le déstabilisait et il ressentait une certaine fatigue physique, sans doute due à sa récente résurrection, qui entrainait sa lassitude. Comme aurait dit un Modernis : "il n'avait pas envie d'en branler une."
Il se retrouva avec des vêtements sous le nez, des beaux vêtements, enfin, simples, mais qui lui iraient puisqu'ils étaient dans son style. Il commença à enfiler le pantalon, gardant le manteau dans un semblant de pudeur. Il n'était pas très à cheval sur le sujet, il vivait dans une société où la nudité était familière, même s'il était outrageant de se balader sans rien sur le corps.
L'accompagner dans les souterrains ?

"Bien entendu."

Il s'agissait de son château, Yvan avait bien l'intention de découvrir tous les problèmes qu'il devait régler. Et savoir si oui ou non, le système de défense mystique s'était déclenché. S'il existait vraiment ou si ça n'avait jamais été que des histoires. Il mit la veste sur ses épaules, enfila les bottines. Ca lui allait presque.

"Merci." marmonna-t-il.

Il n'avait pas l'habitude d'être ainsi aidé et le supportait difficilement. Mais il n'était pas encore temps de faire la fine bouche.
Il suivit Valérian à l'intérieur du souterrain, tous deux armés de leur faux respective.

Au début, tout était normal. Humidité ambiante, pas qui résonnaient, respirations audibles, vieille odeur, petit courant d'air. Et puis, bien sûr, au fur et à mesure qu'ils s'enfonçaient, l'atmosphère se fit plus renfermée et ils ne sentirent plus le courant d'air. Ils n'avaient pas de lumière, cela contrariait Yvan qui n'y voyait pas grand chose. Il parvenait à distinguer la silhouette de Valérian, qu'il suivait. Ou du moins, qu'il croyait suivre. Parce que d'un coup d'un seul, son repère disparut. Yvan tendit le bras, courut quelques mètres. Rien. Il n'entendait plus les pas de son compagnon, ni sa respiration.

"... Valérian ?"

Il était étrange d'appeler quelqu'un ainsi, sans titre, alors qu'il lui témoignait une certaine forme de respect. Yvan fit quelques pas, balayant l'air de ses bras pour éviter de se cogner quelque part. Il était même incapable de dire d'où il venait. Et il y avait une odeur étrange. Une odeur de framboise et de menthe. Une odeur qui n'avait absolument rien à faire dans un endroit pareil. Une odeur qui témoignait de magie.