Le recrutement. S'il y avait bien une chose que Kate détestait, c'était ça. Dénicher des humains compétents pour la servir, et leur faire ensuite suffisamment peur pour les forcer à lui être fidèle. Elle avait très vite appris que le meilleur moyen était de menacer leur famille. Ça marchait encore mieux quand ils avaient des gosses. Elle aimait les gosses. C'était amusant à torturer, plus que les adultes.

Elle s'arrêta devant une porte. Mary lui avait indiqué qu'ici, elle pourrait trouver quelqu'un pour la remplacer. Elle ne s'était toujours pas remise de l'attaque d'Yvan. Et en attendant, elle avait un manoir à entretenir. Elle défonça la porte sans plus de cérémonie et pénétra dans l'espace réduit sur lequel il donnait.

Bonsoir. Je recherche une certaine... oh... comment est-ce déjà... ah oui... Anna.

Dans la pénombre, elle vit très distinctement une petite main disparaître sous un matelas. Mais ses yeux se reportèrent déjà sur le pieu qu'une autre main dirigeait droit sur elle. Elle attrapa son agresseur pour le poignet, maintenant sans effort son arme loin d'elle.

Petite note pour plus tard. Le pieu dans le cœur... ça fait mal. Mais ça m'aurait juste mise en colère.

Elle poussa la jeune femme à s'asseoir sur le lit et s'accroupit, la regardant dans les yeux.

Voilà ce qui va se passer. J'ai une petite course à faire. Mais quand je reviendrais au manoir MacMahon, tu y seras, prête à travailler. Sinon...

Elle se pencha sur elle, et murmura, ses lèvres toutes proches de son oreille :

Le gosse qu'il y a sous ce lit... je lui arrache chacun de ses doigts, phalange par phalange. Ensuite... je passerai... je ne sais pas... de l'acide sur ses blessures encore à vif. Et s'il est encore vivant -il a l'air assez jeune après tout- là je lui arracherai la tête.

Elle se recula, et se releva.

Mais je suis certaine de ne pas avoir besoin d'en arriver là. N'est-ce pas ?

Elle pivota avec élégance, et ressortit dans la rue. Bon... château von Dast... Elle fourra les mains dans ses poches pendant qu'elle avançait. Elle repensait à Arioch. Il la fascinait. Aucun vampire, humain ou hybride ne lui avait fait un tel effet.

Elle pénétra dans le château, les sens à l'écoute, histoire de repérer Yvan au plus vite.

Yvan mon Yvounet chériiiiiii chantonna-t-elle.

Elle adorait l'appeler comme ça. Principalement parce qu'il détestait ça. Elle était joueuse en ce moment...

As-tu besoin de moi aujourd'hui, prince noir de mes rêves ? se renseigna-t-elle en s'appuyant sur le chambranle de la porte.

Oui, merci lâcha Kate en pénétrant dans la pièce.

Elle retourna le verre que lui avait désigné Yvan, et fit tournoyer la carafe quelques secondes, juste pour le plaisir de voir les reflets rougeâtres du feu danser sur le récipient. Elle se servit, et trempa ses lèvres dans le liquide. Un peu trop chaud à son goût. Elle aimait le sang à température humaine. Elle se lécha les lèvres pour faire disparaître les quelques gouttes de sang qui auraient pu s'y accrocher.

Tant mieux tant mieux... j'ai des trucs à faire... Me trouver quelqu'un de... disons... doué au lit fait partie de mes priorités. Comme je ne peux pas faire payer à Kalingrad... il faut bien que je compense par d'autres moyens... dit-elle sur le ton de la conversation.

Elle pirouetta, son verra à moitié vidé dans la main. Son prince d'amouuuur -elle aimait bien l'appeler comme ça, même dans sa tête, elle avait l'impression de le faire enrager- ne semblait pas dans son assiette. Ou son verre. Enfin... tout récipient susceptible de recevoir du sang.

C'est Arioch qui te préoccupe à ce point ? Ne pas l'avoir dans ton champs de vision te perturbe ? Et ne dis pas le contraire mon Yvounet chéri. Malgré tous tes efforts pour demeurer inexpressif, tu as une petite ride juste là indiqua-t-elle en montrant son propre front.

Elle fit lentement le tour de la pièce, jetant des coups d'œil vaguement intéressé aux mobiliers, ou aux tentures qui ornaient les murs. Elle vida son verre et le posa sur un guéridon tout proche lorsqu'elle passa à côté.

En tout cas moi... je sais où il est...

Kate accepta l'offre. Yvan aurait préféré qu'elle s'en aille. Loin. Très loin. Le regard d'Yvan se fixa sur la carafe de sang, qui tournoyait légèrement. Qu'ils partent tous. Qu'ils le laissent en paix.

La vampire entama la conversation, mais le prince noir l'ignora. Il ne prêtait jamais aucune attention aux babillages d'une femme. Son oreille repérait aussitôt ces paroles sans importance, qui n'étaient pas prononcées sur le même ton. Oui, même chez Kate. Dès lors, son ouïe se fermait, imperméable à cette pollution.
Le sujet varia soudain, le ton de la voix se modifia. Yvan rabaissa le cristal de ses lèvres et leva les yeux sur Kate. Arioch...

"En réalité, marmonna Yvan, c'est plutôt de l'avoir sous le nez qui me dérange. Et je n'ai pas de ride. Je suis un vampire."

Tandis qu'il lui répondait sur un ton tranchant, Kate avait fait un petit tour de pièce. Lorsqu'elle eut terminé sa courte promenade, elle ajouta qu'elle savait où se trouvait Arioch. A ces mots, Yvan se redressa légèrement dans son fauteuil. Oh, vraiment ?

"Dans ce cas, dis moi où il se terre."

Ce qu'il désirait, c'était surtout éviter l'endroit où le démon se trouver. Pourvu qu'il puisse avoir la paix un peu plus longtemps.

A cet instant, le feu ronfla plus fort et une épaisse fumée surgit du foyer, emplissant le salon. Yvan toussa, car il avait inspiré une bouffée de cette épaisse grisaille. Il se releva, craignant un incendie. Mais la fumée tourbillonna, s'estompant pour se rassembler en une forme humaine. La forme devint chair et tissus. Un jeune homme, à la beauté sans pareille, se matérialisa.

"Mes oreilles ont sifflé, chantonna-t-il. Ah ! Que cette apparition fut longue. Je désirais tester cette forme, mais elle ne m'est pas du tout appropriée. Qu'en penses tu prince noir ?"

Yvan souleva un sourcil, refusant de répondre. Sans perdre son sourire lumineux, presque enfantin, Arioch se tourna vers Kate.

"Et toi, ma douce Katy, es tu d'accord avec moi ?"

Le prince se laissa retomber dans son fauteuil, bougon. Et il reprit son verre de sang.
Ce qu'il désirait réellement, ce n'était pas que tous s'en aillent. Non, il voulait mourir. Mourir et retourner à la paix.

C'est une ride de contrariété mon cœur répondit Kate aussitôt avec un sourire. Tout le monde en a. Surtout les von Dast d'après ce que j'en sais...

Elle sembla capter son attention lorsqu'elle mentionna qu'elle savait où se trouvait Arioch. Enfin... qu'elle savait où elle se trouvait il y a une heure ou deux. Elle pirouetta pour lui faire face. Et ce fut à peu près le moment qu'Arioch choisit pour apparaître au milieu de la cheminée, avec force fumée et craquement de bois. Elle lev les yeux au ciel, agitant vaguement la main devant son nez pour éloigner la fumée. Diable, Arioch aimait visiblement les entrées théâtrales. Un peu comme Yvan quoi.

Si tu veux tout savoir... je crois qu'il est juste sous ton nez lâcha-t-elle d'un ton léger, croisant les bras sur sa poitrine.

Il commença par s'adresser à Yvan. Et puis il se tourna vers elle et l'affubla de cet horrible surnom. Katy. Il n'y avait qu'une personne qu'elle avait jamais autorisé à l'appeler comme ça. Peut-être deux, à la rigueur.

Elle s'avança vers lui et lui pointa le doigt sur le front.

Ne t'avise pas de m'appeler comme ça encore une fois toi. Et arrête de t'inviter chez moi, par la même occasion.

Elle soutint sans faiblir le regard que le démon lui adressa en retour. Cela devait le chiffonner qu'elle ne soit ni terrifiée ni impressionnée ni même respectueuse. Elle était psychopathe, elle n'y pouvait rien. Elle ne pouvait pas avoir peur, c'était tout. Elle ressentait peut-être quelque chose en sa présence, mais elle n'était pas bien certaine de ce que c'était. A défaut d'un meilleur terme, elle appelait ça de la fascination.

Sur ce... amusez-vous bien... lâcha-t-elle en ajoutant un vague salut de la main à ses paroles lorsqu'elle franchit la porte du petit salon.

Kate leva les yeux au ciel en entendant la réflexion d'Arioch. En temps normal, elle n'aurait rien dit, rien fait. Pas bougé d'un cil. Mais c'était en même temps assez amusant d'entrer dans son jeu. Principalement parce que ça exaspérait Yvan.

Il alla même jusqu'à lui baiser la main. Enfin faire comme si. Quel comédien... pire qu'elle ! Ensuite il alla jouer à son jeu favori en ce moment. Embêter Yvan. Il prenait d'ailleurs assez mal le fait de se faire langoureusement léchouiller la mâchoire. Arioch ne devait pas être son genre...

Elle garda une expression neutre lorsqu'Yvan se leva d'un bond pour chasser Arioch de ses genoux. Elle n'en était pas certaine, mais visiblement, Yvan était à deux doigts de commettre un meurtre. C'était étrange, la façon dont son expression contrastait avec celle d'Arioch.

Je vais finir par croire que les démons peuvent tomber amoureux... lâcha-t-elle d'un ton neutre lorsque le démon se tourna vers elle. Tu essaies trop de me plaire.

Elle jeta un dernier coup d'œil à Yvan, trouvant étrange qu'il n'ait pas déjà explosé de rage -au sens strict du terme. Et puis elle se détourna pour de bon.

Soyez sages les enfants lança-t-elle vaguement par-dessus son épaule.

A ce qu'elle en savait, elle avait toujours des choses à faire. Se trouver quelqu'un de potable avec qui coucher était décidément en haut de la liste. Elle était en manque. Tellement en manque que si l'heureux élu n'était pas à la hauteur... elle lui arracherait la tête. Au mieux. Comment s'appelait-il déjà... ce type qui n'avait cessé de lui adresser des lettres d'amour niaises et larmoyantes pendant qu'elle était avec Kalingrad ? Impossible de s'en souvenir... Elle allait devoir repasser au manoir vérifier ça. Elle en profiterait pour voir où en était sa nouvelle recrue. Si elle tenait à la vie de son gosse, elle serait déjà en train d'astiquer le crâne de Nich. Peu importe lequel des deux Nich d'ailleurs...

Elle atteignit enfin la porte d'entrée du château, et elle s'arrêta sur le seuil, humant l'air une seconde. Pas grand chose à se mettre sous la dent, heureusement qu'elle n'avait pas faim. Elle sortit un paquet de cigarette de sa poche, et en alluma une qu'elle glissa entre ses lèvres. Pendant qu'elle marchait, elle inspecta l'état de ses ongles. Ah zut... une petite fêlure sur le majeur. Il fallait qu'elle corrige ça. Au cas où elle devrait tuer le gosse...

Alors qu'Yvan bouillonnait de rage, qu'il était plus qu'évident qu'il avait besoin de son soutien face à Arioch, Kate s'esquiva, après avoir signalé à Arioch que pour montrer une telle attitude, c'est qu'il devait éprouver de tendres sentiments à son égard. Cela faisait bien rire Yvan, mais seulement intérieurement et très profondément, sous une épaisse couche de noire colère. Qu'un démon, qu'Arioch, puisse être sujet à l'amour était sous simplement ridicule et incroyablement risible. Malheureusement, le prince noir n'avait absolument aucune envie d'être d'humeur cabotine. Contrairement au démon qui le collait comme un jouvenceau son maître.

"Arioch, cesse cela !"

Mais il n'eut aucun résultat positif. Au contraire, le démon s'accrocha à son bras et le gratifia d'un regard de merlan frit croisé avec un chien battu et un amoureux transi. Lorsque la dame eut disparut, Arioch murmura d'une voix douce et plaintive :

"M'aideras-tu à la conquérir, mon infidèle sorcier ?"

Yvan jeta aussitôt sur le démon un regard violet comme un ciel d'orage, nuageux et déchiré d'éclairs. Ils avait exactement à quoi Arioch faisait référence. Sa dangereuse infidélité à Satan. Le risque énorme qu'il avait pris en invoquant le fils bannit du grand seigneur de Mal. Ce n'était pas seulement une maigre punition qu'il risquait, mais sa vie et une malédiction des plus infâmes sur toute sa famille.

"Jamais de la vie ! cracha-t-il avec acidité.
-Et dans la mort ?"

Arioch avait étréci les yeux, une lueur de malice avait empli ses prunelles sans âge. Yvan le repoussa brutalement et le démon se laissa faire, reculant de quelques pas sans avoir l'air de perdre l'équilibre.
Yvan se dirigea vers la sortie du salon, furieux que cet être ait souillé cette pièce qui lui était si chère. Avant de fermer la porte sur lui, il se retourna et leva les yeux vers Arioch. Ce dernier était en train de disparaitre, se fondant dans les ombres. Son sourire et ses yeux restèrent en dernier. Ils étaient effrayant, promesse d'épreuves pleines de sadisme.

Le prince noir récupéra sa cape, étalée sur la rampe de l'escalier, puis sortit. A l'entrée, il trouva Kate, en train de fumer une cigarette. Son cœur se serra. Ulrick, son frère, avait les mêmes. Après une légère hésitation, il tendit les doigts pour demander le droit à une petite bouffée.

Kate s'était décidée à s'en aller. Elle allait d'ailleurs dévaler les quelques marches du perron du château von Dast lorsque quelque chose la fit rester. Ooooooh l'adorable démarche de son Yvounet chéri lui parvenait aux oreilles. Elle écrasa son mégot et en alluma une autre en attendant qu'il la rejoigne.

Lorsqu'il arriva, elle ne dit pas un mot, se contenta de tirer une bouffée de sa cigarette, s'amusant à en faire des ronds de fumée. Du coin de l'œil, elle aperçut son hésitation, juste avant qu'il ne tende presque timidement les doigts vers elle. Elle lui tendit sa cigarette.

J'en ai tout un paquet si tu veux... marmonna-t-elle.

Elle le laissa tirer quelques bouffées, sans rien dire. Elle avait bien vu qu'Arioch lui tapait singulièrement sur les nerfs, alors elle serait une gentille petite psychopathe et elle n'aggraverait pas les choses. Elle n'avait pas envie de perdre son boulot. Parce que c'était un boulot fun. Tuer des gens, c'était son trip. Alors si en plus elle avait la bénédiction du chef de la ville... que demander de plus ?

Il t'énerve à ce point Arioch ? J'ai jamais réussi à te faire avoir cette expression-là. Et c'est pas faute d'essayer.

En même temps... il y avait probablement de multiples raisons de ne pas aimer Arioch. Le côté démon manipulateur, entre autre.

Kate fit en sorte que son cerveau imagine une petite danse de la victoire en voyant Yvan réagir à ses propos. Il était tellement inexpressif que le levage de sourcil était une victoire personnelle à chaque fois. Kate MacMahon, Main du Diable, leveuse officielle de sourcil d'Yvan von Dast. Jolie ligne à ajouter à son CV.

Mais ce qu'il dit ensuite l'intrigua. Son Yvounet chéri avait des faiblesses, vraiment ? Non pas qu'elle était curieuse, nan. Juste que c'était un détail intéressant. Si un jour, elle avait envie de jouer les vicieuses. Et puis elle se sentit flatté par le petit côté « atout majeur ». Moins par le côté « ne me déçois pas » certes. On ne pouvait pas tout avoir dans la vie.

J'ai déjà mangé répondit Kate à sa proposition de chasse. Mais il faut que je rentre au manoir. J'ai une nouvelle recrue à terroriser. En plus elle a un gosse... la plaie... Fin... on peut faire un bout de chemin ensemble...

Elle dévala les marches.

J'te la filerai bien pour qu'elle s'occupe du château... c'est pas que c'est dans un état lamentable, mais quand même... lâcha-t-elle comme en aparté. Mais Mary ne s'est toujours pas remise de la dernière fois où tu l'as approché et... Arioch risque de faire des bêtises avec elle. Ça m'ennuierait...

Elle continua à avancer jusqu'aux grilles, sans trop vérifier où il était.

T'es sûr que t'as personne à terroriser ou éliminer ? J'm'ennuie... Sinon on peut se lancer dans une séance de psychanalyse où tu me confieras tous tes traumatismes d'enfances et tes peurs les plus profondes...

Elle avait déjà mangé. Fort bien. Lui aussi cela dit. Il souhaitait juste éprouver l'excitation de la chasse. Et passer un moment loin du château, loin d'Arioch. Il soupçonnait le démon de ne pouvoir s'éloigner des murs de la demeure Von Dast, à moins qu'Yvan ne lui en donne l'ordre, comme lors de l'expédition chez les Kalingrad. Cependant, c'était une hypothèse douteuse et le prince n'irait certainement pas demander confirmation à l'intéressé.

"Faisons cela."

Maintenant qu'ils descendaient les marches pour se diriger vers la grande grille, Yvan éprouvait le désir de se retrouver seul. Il était finalement heureux que Kate ne puisse rester à ses côtés.
Et puis, alors qu'ils écrasaient le gravier de l'allée, elle se mit à lui déballer les détails de sa vie au manoir, ce qu'il trouva singulier et inutile. Le prince savait que la plupart des gens badinaient ainsi pour nouer des liens sociaux, mais Yvan n'avait jamais ressenti ce besoin et il avait cru que Kate était faite du même bois que lui. De toute évidence, il s'était trompé à son sujet.

"Il n'y aura aucun humain servant au château, ainsi qu'il en a toujours été," répliqua Yvan sur un ton tranchant. "C'est de tradition familiale, nous n'accordons qu'une confiance trop minime aux humains. Si un de ces êtres traine au château, c'est qu'il sert de calice à l'un des résidents. Il n'y a pas d'autre possibilité."

Evidemment, le nom d'Arioch avait aidé à ramener Yvan vers sa mauvaise humeur habituelle.
Ils allaient franchir les grilles lorsque Kate lança une autre proposition, qui glaça les sangs d'Yvan. Ce dernier continua cependant à avancer et passa l'entrée.

"Non, je n'ai aucun travail à te confier pour le moment. Je fais mariner la noblesse. Les rumeurs vont bientôt courir, couler à flots. Elles me rendront service. Et le moment venu, je réapparaitrais."

Il ne dit rien sur sa confession. C'était une idée qu'il préférait effacer de son esprit, beaucoup trop effrayante.

Une fois dans le cœur des rues, nauséabondes à souhait, Yvan décida d'échapper à ce fumet et escalada un toit, agile et rapide. Au sommet de la toiture, il épia les alentours. Pas un humain, pas un chat. La population était réduite et les humains trainaient rarement dehors la nuit. Il n'y avait même pas le marché pour les appâter. Il devrait donc vandaliser une maison.

"Pars de ton côté lorsque tu le désires. Inutile de me prévenir. Retrouves moi demain à minuit sonnantes dans le salon."

Tu veux que j'te trouve un serviteur vampire mignon tout plein ? proposa-t-elle distraitement en réponse au refus d'Yvan.

Elle remarqua un espèce d'infime tressaillement lorsqu'elle lui proposa de se confier. Une personne normal ne l'aurait sans doute pas remarqué, mais elle avait passé quoi... sept siècles à étudier les comportements humains ? Quel âge avait-elle déjà ? Elle compta rapidement dans sa tête. Au moins 720... Ça la rajeunissait pas tout ça... Fin... elle n'était pas non plus grabataire...

En parlant de rumeurs... j'en ai entendu une sur Kalingrad. Comme quoi tu l'aurais dépouillé de sa virilité, quelque chose comme ça...

Mais il avait déjà grimpé sur un toit en quête d'une proie. Elle le laissa donc faire. Et puis il l'autorisa à prendre congé jusqu'au lendemain. Top.

A plus Yvounet le salua-t-elle avec un signe de la main en pirouettant pour se diriger vers le manoir.

Et puis au détour d'une ruelle, elle le sentit. Une odeur qu'elle prenait soin d'éviter. Tout simplement parce que c'était celle de son P.C (comprendre Prétendant Collant). Elle s'arrêta, se retourna, et le vit là, dans la rue, les bras ballants. Allons bon... C'était pour quoi cette fois ? Il lui avait écrit tellement souvent... peut-être qu'il voulait enfin une réponse... Elle s'avança vers lui, soupira pour lui faire comprendre qu'elle n'avait pas que ça à faire et qu'il devait faire vite et se planta devant lui.

Katherine... commença-t-il. Kate se rectifia-t-il de lui-même, comme s'il l'avait entendue penser.

Oh non... elle lui avait pourtant dit mille fois de l'appeler Kate, comme tout le monde. Il n'allait quand même pas lui sortir son nom complet, si ? Elle-même ne se souvenait pas toujours de son troisième prénom...

Vous vous souvenez de moi ?

Oui oui, Jacob, celui applaudit l'éventrage et l'accrochage au lustre et qui écrit des lettres tous les jours lâcha-t-elle avec un vague geste de la main.

Euh... bien bien dit-il en rougissant. Je crois qu'il est temps pour moi de... de te renouveler l'expression des sentiments qui m'habitent te concernant. Je trouve que...

Elle perdit le fil à ce moment-là. Lorsqu'il commença à lui parler de ses yeux magnifiques et de ses cheveux soyeux. C'est pour mieux te charmer et te briser le cœur ensuite mon enfant... songea-t-elle. Quand allait-il finir ? Parce que... ça devenait lourd. Et elle n'avait pas que ça à faire. Elle avait tout essayé avec lui. Elle lui avait répondu une fois ou deux, et dans ses lettres, elle l'avait envoyé promener, plus ou moins gentiment, elle lui avait fait peur, elle l'avait même menacé de mort, et rien n'y faisait. Il ne lui restait donc plus qu'une seule solution. Mis à part le meurtre...

Elle prit donc une profonde inspiration genre « je suis désolée de devoir te briser le cœur mais je te respecte trop pour te faire souffrir ». Oui, Kate était perfectionniste, elle voulait faire ça dans les règles en était le plus crédible possible et puis elle se lança.

Je suis déjà avec quelqu'un avoua-t-elle de but en blanc.

Son P.C palit brusquement à cette nouvelle. Il déglutit nerveusement, et il lui donna même l'impression qu'il venait purement et simplement d'arrêter de respirer. Il sembla réussir à respirer de nouveau, puis il repoussa les quelques mèches qui lui étaient tombées sur le front, tout en essuyant les quelques gouttes de sueurs qui perlaient sur son visage d'un revers de manche. Lorsqu'il eut repris un peu de contenance, il demanda d'une voix dont il essayait de maitriser le tremblement :

Qui... qui est-ce ?

Oups. Elle n'avait pas réfléchit jusque là. Elle qui avait pensé qu'il s'effondrerait aussitôt en sanglots, qu'elle n'aurait qu'à s'excuser faussement et à s'enfuir ensuite... Elle l'avait sous-estimé... Hum... Allez Kate, réfléchis, tu n'as pas que ça à faire. Et soudain ce fut l'illumination.

Yvan von Dastavoua-t-elle.

Même à elle ça lui semblait peu crédible, même si elle y avait mis le ton « j'ai pas envie de te le dire mais je te le dis quand même ». Non, il fallait qu'elle insiste, pour que ça rentre bien.

Tu comprends, nous nous côtoyons sans cesse à cause du... du... travail lâcha-t-elle enfin, trouvant que c'était le seul mot suffisamment édulcorée pour qualifier ce qu'elle faisait pour Yvan. Au fil du temps, nous pouvons dire que... notre relation s'est... intensifiée. Et puis j'ai toujours aimé les hommes de pouvoirs... Je pense que dans le fond, il m'a toujours attiré. C'est pour cela que je t'ai toujours repoussé, et que je te repousserais toujours.

Eh bien, c'était la première fois qu'elle arrachait un cœur pour le piétiner, et elle se trouvait plutôt douée. Enfin... la première fois... métaphoriquement parlant. Après tout, la flopée de maris qu'elle s'était trainée au fil des siècles l'avaient tous aimée. Mais eux, elle leur avait arraché le cœur de manière littéral. Comme beaucoup d'autres gens. Kate, arracheuse de cœur. Autre ligne de son CV.

Mais il était temps de l'achever, alors elle ajouta, après avoir pris une inspiration dramatique et théâtrale :

Je l'aime (risible songea-t-elle) et je sais qu'il m'aime aussi (encore plus!).

Elle se concentra de nouveau sur son P.C (là, c'était plutôt un Parfait Crétin...). Il avait l'air à deux doigts de défaillir. Mais il trouva quand même la force de lui poser une autre question. Kate se fit la réflexion que décidément, cette conversation ne se finissait pas.

Est-ce qu'il... te rend heureuse ?

Par le Diable, mais il ne marchait pas... il courait! Comment avait-elle pu seulement oser douter de la crédibilité de son mensonge, et surtout, de ses talents de menteuse ?

Oh oui, nous sommes parfaitement heureux assura-t-elle vivement.

Enfin... autant que pouvait l'être un faux couple de vampires comptant un psychopathe et un autre avec un balai dans le cul songea-t-elle. Cette pensée l'amusa. Mais c'est qu'elle était diablement drôle !

Je... tant mieux. Si tu es heureuse, je pense pouvoir vivre en te sachant avec un autre.

… Qu'est-ce que c'était niais... L'amour, c'était vraiment pour les nazes... Hum... elle pouvait peut-être s'éclipser sans que ça ne paraisse malpoli à présent.

Enfin bref... Je dois y aller. J'ai beaucoup de choses à faire et... Yvan m'attend.

Mais Kate... commença à dire son P.C (Tiens, il redevenait son Pot-de-Colle...).

Mais elle ne l'écouta pas, et pirouetta pour se retourner. Pas que ça a faire, OH ! Déjà, elle avait eu la gentillesse de lui faire la conversation, ça virait à la charité. Elle se détourna pour rentrer chez elle, et un sourire s'accrocha à ses lèvres.

Yvan, accroche-toi, tu vas rire marmonna-t-elle pour elle-même.

Franchement là, elle voulait au moins levage simultané des sourcils.

Yvan avait pénétré dans une maison qui contenait une famille d'humains. Seul petit problème : quand il avait déniché les enfants cachés sous leur lit, il comprit trop tard que ce n'était pas à cause de lui qu'ils avaient fini là.

Le vampire passa par une fenêtre et vola quelques secondes parmi les débris de verre. La chute lui parut plus courte, pourtant il heurta le pavé très durement et roula sur plusieurs mètres. Lorsqu'il se stabilisa, il sentit le sang couler de son front, recouvrir l'arrête de son nez et perler au bout. Il passa la main pour s'essuyer et se redressa. Le prince noir avait prévu un affrontement visuel avec celui qui avait osé le devancer dans sa chasse, mais il devina que le vampire adverse avait fuit.

"Ssshhhh..." souffla-t-il.

Yvan se retourna et se retrouva alors face à un homme. Humant rapidement l'air, il perçut une odeur tiède, une odeur de transpiration. Etrange... Il ne sentait pas vraiment comme un humain. En plus, il était vêtu avec luxe. Le prince noir se dit qu'il s'agissait certainement d'un hybride et se décida à passer son chemin. Malheureusement, il le retint.
L'homme le rattrapa au petit trot et se planta devant lui, la haine dans le regard. Qu'avait il à lui reprocher ? Cette nuit était désastreuse. Le petit homme, qu'il surplombait largement, ôta alors son gant et le fit claquer sur la joue d'Yvan. S'il n'y avait eut le léger "clac", le prince noir n'aurait jamais deviné que le tissu avait atteint sa peau.

"Que voulez vous ?! s'énerva Yvan, plus agacé qu'en colère.
-J... Je veux défendre l'honneur de ma dame et les droits de mon coeur !
-Vous pouvez traduire ?
-... Hu... Je vous défies en duel !
-A mort j'espère, je n'ai pas envie de m'attarder.
-B... Bien sûr à mort ! Au nom de Kate MacMahon, Yvan von Dast, vous ne l'emporterez pas au Paradis !"

Les portes du manoir MacMahon furent brutalement repoussées par un prince noir exaspéré. D'une main, il tenait le col d'un hybride assommé, trempé par la pluie qui venait de commencer à tomber, par seaux pleins semblait il. Yvan pénétra dans l'entrée de la demeure et laissa tomber son paquet sur le carrelage.

"Kate ! Je crois que j'ai quelque chose qui t'appartiens."

Kate s'était installée à son piano. Elle se sentait d'humeur à composer. Une petite sérénade pour son petit cœur d'Yvounet chériiii. Rien que d'y penser... diable... à s'en rouler par terre. Elle fit jouer quelques notes, les ajouta sur la partition, et recommença son morceau depuis le début. Elle n'eut pas le loisir d'admirer son œuvre puisque le bruit sonore que produisit la porte d'entrée en claquant contre le mur couvrit la mélodie.

Elle tourna sur son siège, se leva et jaillit aussitôt de sa bibliothèque.

Oh Yvounet mon cœur, je te manquais ? lança-t-elle en reconnaissant la douce voix d'Yvan.

Elle s'arrêta en haut des marches, reconnut le tas vaguement humain à ses pieds, mais ne se décida à descendre l'escalier qu'au bout de quelques secondes.

Tu exagères, mes humains viennent de nettoyer... Papa, Nick, vous vous souvenez d'Yvan ? Le Prince noir, etc...

Elle lui passa devant sans lui accorder un regard, récupéra le tas que constituait Jacob et le remis soigneusement dehors, derrière la porte qu'elle referma ensuite. Puis elle pirouetta vers Yvan.

Je sais. J'ai été très vilaine... lâcha-t-elle en se doutant que s'il avait rencontré Jacob, il savait déjà ce qu'elle lui avait raconté. Mais que veux-tu... il est impossible de te résister mon cœur...

Ses doigts effleurèrent la mâchoire d'Yvan lorsqu'elle passa près de lui pour rejoindre les escaliers.

Désolé mon yvounet chéri chantonna-t-elle.

Elle eut à peine le temps de monter quelques marches qu'elle se retrouva plaquée au sol par un Yvan très -hum... ce n'était pas vraiment de la colère, plutôt de l'agacement-, un de ses genoux entre ses cuisses. Elle essaya de prendre au moins un air intéressé pendant qu'il la disputait sur le terme de « oooh c'est pas bien ce que tu as fait, je veux pas jouer avec toi ! ». Est-ce que quelqu'un d'autre qu'elle s'était un jour préoccupé du balai qu'il avait dans le cul ? Il n'avait vraiment au-cun-hu-mour.

Il l'abandonna ensuite dans les escaliers, se dirigeant vivement vers la sortie. Ça serait bien s'il pouvait quand même piétiner Jacob au passage.... Elle se redressa, comme si de rien n'était, et épousseta le haut noir et le short qu'elle portait. Et encore une fois, elle n'eut pas le temps de monter l'escalier qu'elle se retrouva plaquée contre lui.

Pendant une demi-seconde, elle crut à une agression. Peut-être qu'il voulait se défouler en se battant contre quelqu'un après tout... Et puis il l'embrassa, mordillant à demi sa lèvre sur la fin, juste pour l'égratigner. Ah, d'accord. Ce genre de défoulement. Ça tombait bien, aux dernières nouvelles, elle était toujours affreusement en manque. Et il lui proposait même d'énerver Jacob. Dommage qu'il soit assommé et en train de mouiller devant la porte d'entrée, il allait louper quelque chose....

Ooooh... il a osé te gifler ? Je devrais peut-être le tuer...

Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle ne l'avait pas encore fait. En même temps, elle ne pouvait pas le tuer sur le coup de la colère. Et puis un hybride, ce n'était pas aussi résistant qu'un vampire. Là, elle avait plus envie d'arracher des organes à quelqu'un qui pourrait le sentir et que ça ne tuerait pas. Peut-être même qu'elle lui mettrait sous le nez, dans des petits bocaux pleins de formol. Pensée plaisante. Mais pour l'instant, elle devrait se contenter de son Yvounet chériiii.

Elle s'amusa à lui embrasser légèrement les lèvres tout en les mordillant. Ce soir allait peut-être un grand soir. Le soir où Yvan von Dast, prince noir de la ville, allait perdre le balai qu'il avait dans le cul.

Kate se sentit basculer en avant et atterrir un peu durement sur le sol. Wow, mais il en était presque passionné dis donc. Il avait déjà enlevé son balai ? N'empêche... un jour, il faudrait quand même qu'elle vérifie si ce n'était pas plus qu'une métaphore, au cas où...

Bon, il était mignon hein, mais elle se prenait ses lunettes dans le nez à chaque fois qu'il faisait un mouvement. Pendant qu'il était occupé à lui suçoter le sang en se frottant à elle, elle fit décoller ses lunettes de son nez, enfouissant une main dans ses cheveux, pendant que l'objet atterrissait en douceur sur le sol.

Elle laissa couler ses doigts dans son cou pendant qu'il continuait fougueusement à lui sucer le sang. L'autre s'insinua sous sa chemise. Il avait la peau froide et humide à cause de la pluie. Elle le repoussa pour qu'il arrête avec le peu de sang qui coulait de ses lèvres et le fit se retourner sur le dos, à califourchon sur lui. Avec adresse, elle déboutonna sa chemise, faisant couler ses mains sur son torse pendant que sa langue s'insinuait entre ses lèvres pour jouer avec la sienne.

Elle s'allongea un peu plus contre lui dès qu'elle parvint à repousser suffisamment les pans de sa chemise. Elle abandonna ses lèvres et glissa sa langue dans son cou, mordillant sa peau de temps à autre. Elle descendit sur son torse, baladant sa langue de droite à gauche, déposant parfois un baiser. Puis elle remonta pour plaquer un baiser sur ses lèvres, se frottant contre lui. Surtout, se concentrer. Ne pas l'appeler « Yvounet » dans un moment de faiblesse, il y avait de quoi gâcher la situation...

Elle sentait les mains d'Yvan sur ses cuisses. Sur ses fesses aussi. Il eut l'air d'avoir quelques difficultés au moment de lui retirer son corset en revanche, ce qu'il fit quand même en moins d'une minute. Mais il était doué avec sa langue, plus qu'elle ne le pensait en tout cas, ça compensait. Parce qu'honnêtement, elle s'était souvent demandée s'il n'était puceau tellement il avait l'air coincé.

Elle sentit l'excitation de son amant du soir entre ses cuisses, et puis il la repoussa en arrière, pour qu'elle soit assise. Elle lâcha un soupir lorsqu'elle sentit sa langue chatouiller sa peau, juste après qu'il l'ait embrassée. Eh mais... et son balai dans le cul alors, envolé ? La vache, elle était douée. Ou alors il était vraiment super frustré à cause d'Arioch. Ou alors, troisième hypothèse, parce qu'il lui pelotait les seins. Ou un peu tout ça à la fois. Probablement tout ça à la fois.

Elle lui releva le visage pour l'embrasser et mordiller sa lèvre et sa langue pendant qu'elle finissait de lui enlever sa chemise. Elle n'avait pas vraiment eu cette intention au début. Mais bon... c'était un peu la fête aujourd'hui, tout le monde tout nu. Elle enfouit ses doigts dans ses cheveux pendant qu'elle s'occupait de ses lèvres, et l'autre se glissa contre son entrejambe, le caressant au travers du tissu de son pantalon. Elle s'amusa juste une seconde avec son oreille, mordillant son lobe jusqu'au sang, sans vraiment le vouloir. Puis, elle rouvrit les yeux lorsqu'il fit un mouvement -elle ne se souvenait même plus les avoir fermé- et son regard tomba sur les bras tatoués du Prince. Mais elle ne dit pas un mot. Elle était occupée là. Les tatouages bizarres attendraient un autre jour.

Elle laissa échapper un autre soupir, plus un gémissement d'ailleurs. Elle était vraiment en manque pour partir si vite. Elle lécha les quelques traces de sang sur l'oreille d'Yvan, laissa trainer la pointe de sa langue sur le lobe, puis laissa un filet de salive sur la courbe de sa mâchoire. Elle glissa sa main dans son pantalon, fourrant ses lèvres dans son cou pour l'y mordiller autant que l'embrasser. Comment en étaient-ils arrivés là déjà ? Ah oui... Jacob. Ou Arioch... L'un des deux quoi. Peu importait songea-t-elle en le mordant un peu plus fort dans le cou.

Elle lâcha un gémissement dans le cou d'Yvan, cessant de le mordre pour une seconde à peine, lorsqu'il planta ses dents dans son propre cou, et que sa main se glissa vers son entrejambe. Lui aussi gémissait d'ailleurs. Et puis il lui demanda quelque chose. La question mit un peu de temps à atteindre son cerveau. Est-ce qu'elle voulait bouger ? Elle n'était pas sûre. Déjà parce que ça impliquait de se déplacer, et que là, tout de suite, sa chambre, ou même n'importe quelle chambre lui semblait étonnamment loin. Et le pied des escaliers c'était... inattendu. Original aussi. Autant en profiter.

Non souffla-t-elle.

Elle fourra sa main libre dans les cheveux d'Yvan, remontant son visage pour l'y embrasser, glissant sa langue entre ses lèvres. Il avait encore son propre sang sur la langue. Le mélange avec le sang d'Yvan encore sur sa propre langue était assez étrange, pas désagréable.

Elle ne décrocha pas de ses lèvres, pas tout de suite. Elle s'amusa à les mordiller, pendant que sa main se faisait plus ferme sur son entrejambe. Elle fit remonter cette main là le long de son ventre, puis de son torse, sans se presser, effleurant sa peau, jusqu'à son cou, encore un peu poisseux de sang.

Elle se frotta contre lui, embrassant ses lèvres, les mordillant, lâchant un soupir de temps à autre. Elle commençait néanmoins à se dire que tout ça manquait un peu d'action.