Réglement de comptes.

Kalem se réveilla en souriant, visiblement de bonne humeur. En effet, aujourd'hui n'était pas un jour comme les autres, tous ses hommes de main étaient sur les nerfs. Le fils du boss était l'exception qui, lorsqu'il passait devant chacun, les étonnait de son assurance et son insouciance. Avait-il oublié ce qu'ils allaient faire aujourd'hui ? Ce que son père avait fait ordonner afin de retrouver son deuxième fils ? Et qu'Il était celui chargé de la mission ?

Le vampire commença son après-midi comme si de rien n'était, c'est-à-dire un verre de sa boisson préférée, ensuite direction la salle d'entrainement, au bout d'une heure, une douche fraiche, et pour terminer, le choix de sa tenue. Il mit plusieurs minutes à se décider, après tout, il recevait un invité bien plus important que tous ceux d'avant. Il opta pour quelque chose de chic, un costard à la Kalem, c'est à dire toute la tenue avec la veste laissée ouverte pour unique haut. Alors qu'il était en train de parfaire sa coupe de cheveux, son portable vibra. Le jeune homme alla le récupérer sur la table de nuit et décrocha.

"La cible se rend au point de rendez-vous. Seule."

"Hm."

Il raccrocha, pour l'instant tout se passait comme prévu, mais il se méfiait. Kalem avait fait rédiger une lettre à son invité, lui proposant une affaire intéressante et beaucoup d'argent à la clef sous le nom du maire. Lui ayant donné rendez-vous à 16 heures derrière l'usine de désinfection, l'un de ses hommes de main l'y attendait. D'autres étaient à l'intérieur de l'usine au cas où l'affaire tournerait mal, mais tout ce passerait bien, le jeune homme en était certain.

Kalem retira la boucle d'oreille qu'il ne quittait jamais à grand regret et à la place de celle-ci, en mit une toute simple composée de quatre lettres : Fuck. Et choisi de ne mettre aucun bijoux. Il alla ensuite vers une étagère dont il ouvrit le dernier tiroir et prit la boite en or qui était rangée, l'ouvrant, il récupéra le présent réservé à son invité de marque et l'admira quelques secondes, puis le rangea dans une mallette et descendit au sous-sol, allant chercher sa moto, il s'y installa, ressorti son téléphone et tapa un numéro. Un jeune homme décrocha immédiatement.

"La cible a été récupérée. Nous vous attendons au point de rendez vous."

Et le fils du boss raccrocha, il mit son casque, démarra le moteur et sortit de sa demeure. Il devait aller à l'est de la ville, à une vingtaine de kilomètres et arriva au bout de dix minutes. Il fit rugir le moteur, et une camionnette démarra pour le suivre. Ils roulèrent pendant une demi-heure, puis descendirent au sous-sol d'un appartement. Tous s'arrêtèrent sans couper les moteurs, Kalem descendit de sa moto sans retirer son casque puis alla ouvrir l'arrière de la camionnette. Deux hommes, l'un armé, l'autre attaché un hématome sur le crâne qui commençait à se réveiller, le mafieux lui tendit l'arme.

"Pour son poids il faut deux injections."

Ah, cette drogue qu'elle merveille ! Capable de vous endormir n'importe qui, suffisait de régler la dose pour que ça ne soit pas mortel. Kalem regarda l'homme gémir et le mit en joue, tirant quatre fois. Il avait déjà été en contact avec toutes les drogues possibles et pouvait être un habitué, or, il était tout simplement impossible que la mission échoue. Il jeta l'arme au mafieux, qui venait de prendre le corps inerte sur l'épaule, changement de camionnette. Celle-ci était plus grande, pour transporter la seconde moto. Le vampire y monta, un mafieux prit la sienne et parti dans une autre direction, suivit de l'ancienne camionnette, et ils sortirent du sous-sol.

Une heure après, il abandonna ses compagnons pour les rejoindre lorsqu'ils seraient au second point de rendez-vous. En attendant il irait vérifier qu'il n'y avait aucun problème chez lui.

Lorsque son téléphone sonna pour la troisième fois, il était en train de somnoler dans un fauteuil en cuir. Il refusa l'appel. C'était l'heure.

Le fils du boss, qui n'était au courant de rien, repartit avec l'un des mafieux, ils descendirent devant un hôtel hors de prix. S'embrassant, promenant ses mains sur le corps de l'autre, ils se précipitèrent dans le hall pour demander une chambre. La jeune femme qui vit la barre dans le pantalon du plus âgé (le mafieux) rougit et leur donna la clef sans même demander leur nom. Ils montèrent la main dans la main, et se séparèrent juste devant la chambre. Kalem, continua tout droit, et prit d'autres escaliers afin de descendre au sous-sol. Un garçon âgé de dix ans fumait devant la porte de la pièce d'alimentation, lorsqu'il vit le petit boss, il se leva et lui tendit une paire de gants en cuir qu'il enfila. Il ne devait avoir absolument aucun contact peau à peau avec l'autre, le gosse ouvrit la porte, il n'y avait que quelques machines dont deux panneaux d'alimentation, l'enfant appuya sur trois boutons différents après que Kalem ait tourné la tête pour ne pas voir le code et il s'ouvrit sur un couloir sombre. Le petit boss sortit un billet de cinquante et le tendit au gamin, lui disant d'aller se payer un verre. Là aussi tout était prévu, il devait prendre un verre d'une boisson gazeuse si Kalem était arrivé à destination, et un verre d'eau plate si il y avait un problème. Afin de rassurer les deux autres, une femme et un homme, qui eux prenaient l'apéro en amoureux. L'enfant s'éloigna, Kalem entra dans le couloir et le panneau se referma derrière lui, il fit une dizaine de mètres avant d'entrer dans une pièce presque vide. Il n'y avait qu'une chaise, et une lumière éblouissante éclairant le corps de son invité qui avait eu les yeux bandés et pieds et mains liés.

Un frisson d'excitation le traversa en imaginant le visage de celui-ci lorsqu'il lui retirerait son bandeau, il posa sa mallette au fond de la pièce, attrapa la chaise et s'y assit en attendant que la belle au bois dormant se réveille.

Cela aurait dût être une journée ordinaire. Une journée à glander, à s'ennuyer. Alors, c'était peut être la raison pour laquelle les évènements avaient tourné de cette manière.

Lorsque Tony lui remit la lettre qu'un messager était venu apporter, Allic sauta de joie intérieurement. L'affaire ne semblait pas passionnante, mais nécessitait son intervention personnelle. Il se leva de son fauteuil et dit :

« Je sors. »

Tony s'interposa, demandant des comptes. Allic ne pouvait pas le lui reprocher, il ne faisait que son boulot, pourtant il lui répondit sur un ton agacé.

« J'ai une affaire à régler. Il y a pas mal d'argent à se faire. Et nos comptes commencent à être bien moins glorieux, avec la politique de clémence que doivent appliquer les parrains.
-Certainement, Allic, mais ne pars pas tout seul comme ça. Mouloud et moi, on t'accompagne. Laisses moi le temps de le pré...
-Inutile. J'y vais seul.
-T'es dingue. Par les temps qui courent...
-Désolé, Tony. Je sais que tu veux bien faire. Mais ce n'est qu'une question de marchandage. Et puis... Ne le prend pas mal, mais j'en ai assez de vous voir.
-Je comprends. Fais gaffe quand même. N'oublies pas les SM. »

Lorsqu'il s'éloigna du salon, Allic savait que Tony regardait son dos avec inquiétude. Il n'avait pas tort. Mais le mafieux n'était pas un bleu sur le terrain, loin de là.

Il parvint au point de rendez vous un peu avant seize heures, armé de Sodome et Gomorrhe dans leur holster, sous sa veste en jean cuivrée, ainsi que d'un couteau à cran d'arrêt situé dans sa poche de poitrine. Il le sentait mal sur ce coup et commençait à se dire qu'il aurait dû venir accompagné. Mais sa petite fierté et les longs jours d'enfermement le dissuadèrent de demander de l'aide par téléphone. De toute façon, ils arrivaient.
Allic se présenta à eux les bras croisés et les jambes écartées, les jaugeant dans toute sa splendeur. L'un d'eux portait une valise à la largeur conséquente. Ils ne plaisantaient pas. Et puis, le mafieux sentit une présence dans son dos. Il commença à pivoter en portant la main à Sodome, mais trop tard. Un choc à la tête l'étourdit, un deuxième lui fit perdre connaissance avant même qu'il ne puisse prendre conscience de sa chute.

Allic commença à se réveiller dans une atmosphère sombre et renfermée. Soudain, un rai de lumière, pourtant faible, agressa sa rétine derrière ses paupières closes. Il plissa les yeux, sentant que les muscles de son visage étaient raides. Il remuait et les souvenirs arrivaient tout juste à sa conscience qu'il sentit des piqûres au niveau de sa poitrine. Deux... peut être plus. Il sombra à nouveau, sa tête s'abaissant contre son torse.

L'homme reprit à nouveau connaissance dans un endroit sombre et renfermé, en plus il était humide. Allic sentait un bandeau lui couvrir les yeux. Il tenta tout de même de soulever les paupières, sans succès. L'endroit où il se trouvait devait vraiment être obscur.
Première analyse de la situation : il était assis par terre contre un mur, pieds et poings liés. Un enlèvement. Que voulait on de lui ? Certainement de l'argent. Il avait vraiment été très imprudent. Cela tenait de la stupidité. Sa vie allait être foutue en l'air, ainsi que celle de toute ses familles, pour une après midi de liberté. Oui, vraiment stupide. Allic s'en voulait atrocement, surtout par égard pour Grim, qui avait déjà fait tant de sacrifices pour lui.
Allic entendit du mouvement, mais ne bougea pas, prétextant le sommeil. Si cette personne le touchait, il pourrait le contrôler avec son pouvoir. Sa peau était recouverte d'une fine pellicule de sueur malgré la fraîcheur de l'endroit, une sueur due aux drogues qui empoisonnaient son corps et lui donnait une horrible migraine.

Comme rien ne venait, il décida de jouer celui qui se réveillait tout juste. Il grogna et bougea, murmurant des « Où suis je ? » tout juste audibles. Il avait vraiment la bouche pâteuse et des difficultés à articuler des sons, il semblait que ses muscles avaient été longtemps figés. Son petit cinéma devrait donc être convaincant.

Quand on retira le bandeau de ses yeux, Allic souleva aussitôt les paupières. Il avait senti l'odeur du cuir et espérait s'être trompé. Il voyait flou, d'autant plus qu'il baignait dans une lumière violente, mais assez bien pour confirmer ses craintes. Ses ennemis savaient qu'il pouvait contrôler les gens par le contact. A moins que ce ne fut un pur hasard. Mais de toutes façons, l'homme qui se tenait devant lui avait les mains gantées. Et c'était bien tout ce qu'il pouvait dire sur lui, parce qu'à cause de l'éclairage et de sa vue rendue basse par les drogues, il lui était impossible de discerner les traits de son visage.

Tony était loyal, mais moins que Mouloud. Il avait donc suivi Allic de loin, empruntant les toits de sa façon athlétique. Au début, tout semblait bien se dérouler. Les contacts arrivaient avec de l'argent dans une mallette. Au début. Et puis, Tony vit un homme s'approcher d'Allic par derrière. Son réflexe premier fut de sortir son flingue et d'abattre l'agresseur. Mais il était plus malin que ça. Et puis, ça donnerait une bonne leçon à Allic. Tony connaissait bien son boss. Il savait que son ami d'enfance n'aurait de cesse de traquer ces enfoirés tant qu'il ne les aurait pas retrouvé. Autant les laisser les mener à eux donc. De plus, le mafieux était seul et il y avait peut être d'autres hommes, armés, postés alentours. Il laissa donc les ravisseurs opérer et enregistra la plaque d'immatriculation de la camionnette. Il la suivit quelques temps, histoire d'avoir une idée de la direction, puis repartit à la villa. Il ne pouvait pas sauver Allic seul. Il avait besoin de Grim. Car il n'y avait pas d'autre vampire dans la Famille. Et aucun n'aurait de toute façon été aussi habile que le fiancé pour flairer la trace du big boss.

Deux heures, la belle au bois dormant resta endormie deux heures. Et pendant tout ce temps, Kalem n'avait pas bougé d'un centimètre, assit au milieu de la pièce, il n'avait pas quitté son invité des yeux. Détaillant ses moindres traits, se concentrant en particulier sur sa respiration extrêmement lente, avec la dose qu'il lui avait injecté plus tôt, c'était tout à fait normal. Lorsque celle-ci fut plus rapide et régulière, il comprit qu'Allic était réveillé, et pourtant il ne bougeait pas. Kalem se leva de sa chaise et croisa les bras, les jambes légèrement écartées, attendant que le mafieux est terminé de faire semblant, et lui laissant le temps de prendre conscience de ce qui lui arrivait. Après un quart d'heure d'attente, il se mit enfin à bouger. Le vampire se mordit la lèvre inférieur, cette situation était des plus excitantes, l'homme qu'il avait toujours voulu rencontrer était à sa merci. Il ne manquait qu'une seule personne pour compléter son bonheur.

Il décida qu'il était temps de défaire son bandeau, les pupilles de sa victime étaient totalement dilatées malgré la lumière puissante, et bien qu'il regarda dans sa direction, Kalem savait très bien qu'il ne voyait quasiment rien. Oh oui la drogue était toujours bien présente, et la lumière aveuglante n'aidait pas l'humain. Le jeune homme éteignit la lumière, les plongeant dans le noir et le silence total, il attrapa la lampe et l'éloigna du visage du mafieux. Il referma sa veste par précaution, Allic ne devait pas avoir l'occasion de toucher une seule parcelle de sa peau, il prenait déjà des risque en lui laissant voir son visage. Il resta silencieux pendant quelques minutes, faisant languir son invité, puis retourna vers la lampe qu'il alluma, toujours dirigée vers l'humain. Kalem lui laissa le temps de se réhabituer à la lumière et sa voix s'éleva dans l'obscurité :

"Allic Salazar Beackerman."

Il sortit de l'ombre, s'approchant du mafieux avec nonchalance. S'arrêtant à deux mètres de lui, il s'accroupit. Bon sang, qu'il était excitant comme ça ! Allic semblait si étonné. Il ne devait pas s'attendre à le voir, lui. C'en était presque jouissif, dans d'autres conditions, le vampire se serait probablement jeté dessus. Mais l'heure n'était pas à l'amusement, il était là pour une affaire cruciale, il pencha légèrement la tête, un sourire amusé s'étira sur ses lèvres tandis qu'une lueur étrange traversait son regard.

"Tu te rappelle de moi ?" dit-il à voix basse pour éviter d'agresser les tympans du drogué.

Kalem le regarda droit dans les yeux pendant plusieurs secondes, il se redressa et lui tourna le dos, allant se placer en face de la lampe. Tout se passait à merveille, plusieurs hommes surveillaient l'environ, et malgré tout ça, il avait prévu autre chose. Il resta pensif un instant, et après avoir pris une grande inspiration dans le simple but de prouver qu'il avait, comme tout être humain qui se respecte, le besoin vital de respirer, il se tourna à nouveau vers lui. Il revint vers lui, gardant toujours une distance de sécurité. Il sortit une photo d'une poche de sa veste, et la montra à son prisonnier, on y voyait clairement Aless en compagnie d'un autre garçon à proximité d'une villa. Et il savait que le garçon en question était un proche d'Allic. Il rangea ensuite la photo et fixa à nouveau l'homme.

"On m'a envoyé pour récupérer cet homme."

En effet, la seule information qu'il avait obtenu sur son partenaire depuis sa disparition, c'était cette photo et les dires d'un de ses hommes comme quoi Aless serait entré chez lui. Et connaissant Allic, en tout bon mafieux qu'il était, il était impossible qu'il l'ai laissé s'échapper. Kalem restait dans le rôle du vulgaire pion au service de son boss et fidèle comme un bon chien. Son visage était impassible, sa poitrine se soulevait fréquemment, aucune pointe d'émotion dans sa voix, et son petit sourire perpétuel était bien présent.

L'homme gardait le silence. Il ne semblait pas pressé d'arriver au fait. Quelque part, cela arrangeait Allic, puisque cela lui laissait le temps de se reprendre un peu. L'effet de la drogue finirait bien par se dissiper après tout.

Le noir se fit alors. Bien joué. Il n'y voyait vraiment plus rien maintenant. N'y avait il pas un juste milieu entre l'aveuglement et le noir total ? Si. La lampe fut rallumée mais elle ne l'aveuglait plus. Allic leva les yeux vers le visage de son ravisseur. Bien que celui ci lui paraisse encore flou, il ne put que le reconnaitre. Et ceci pour la bonne raison qu'il avait consulté son dossier quelques jours plus tôt. Il avait eu des doutes sur ce Caem, le "vieux pote" de Julian. Car Aless, il l'avait croisé. Bien que ce dernier ne s'en souvenait peut être pas, car cette fois là il était lui même incognito. Oh, le jeune homme avait le visage masqué mais... Un regard comme ça, ça ne s'oublie pas. Il n'avait cependant pas retrouvé la même lueur chez Caem. Aujourd'hui encore, il doutait. Il ne pouvait pas incriminer quelqu'un sur une simple intuition. Pas comme ça.

Donc le voilà. Lui. Kalem. Allic ne put empêcher la surprise de peindre une expression sur son visage. Une expression qu'il eut tôt fait d'effacer. Il détestait qu'on lise en lui. Et surtout, il avait pris l'habitude d'être fermé. Il libérait rarement ses véritables émotions.

D'abord, Kalem l'appela par son nom. Il savait bien qui il était. Ce n'était pas un simple enlèvement dû au hasard. Allic était prêt à parier aussi que la lettre qu'il avait reçu était un appas. Et comme un débile, il avait foncé dans le piège tête baissée. D'après ses informations, ce n'était pas dans le genre de Kalem et Aless de faire dans le "dès que l'occasion se présentera".

"Oui, c'est bien moi. J'ai gagné quelque chose ? C'est un micro-ondes ou un vélo tout terrain cette fois ? Quoiqu'un mixer m'arrangerait bien, le mien commence à lâcher."

Il souriait doucement, avec son petit air tranquille habituel. Il ne donnerait à Kalem aucune information, ni aucun plaisir. Son ravisseur allait regretter de l'avoir choisi pour cible.
Ensuite, il lui demanda s'il se souvenait de lui. Là, Allic lâcha un petit ricanement.

"Si tu crois que je me souviens de tous mes petits jouets. Ah, encore un à qui j'ai défoncé le cul et qui veut un paiement. Si c'était comme ça, je serai aller voir les putes. Eux, ils me cassent pas les couilles. Enfin... Tu aurais dût te contenter d'un coup de téléphone, une lettre de menaces, tuer mon chien. Ah, c'est vrai que j'ai pas de chien. Là, tu t'es fait chier pour rien."

Bien, bien. Parler autant dégourdissait ses muscles. Sa respiration était facilitée. Il se dépliait.
La suite ? La suite et bien... A vrai dire, Kalem recherchait quelqu'un. Allic fixa la photo avec un regard et une expression tout à fait neutres. Et il fut heureux d'y réussir, parce que sur la photo, il reconnut Julian avec son "vieux pote" Caem... Et en arrière plan la villa Beackerman. Allic avait soudain la bouche très sèche. Il releva quand même la tête vers Kalem et haussa les épaules.

"Désolé, je suis pas marieuse. Démerdes toi tout seul pour tes histoires d'amour."

Bon sang, mais dans quelle merde s'était il fourré ? Pourquoi n'avait il pas écouté Tony ? Mais pourquoi ?! Allic essayait de faire fonctionner son cerveau, pour trouver une idée. Il devait s'échapper. Personne ne savait où il était. Le mafieux se trouvait livré à lui même. Le problème était que son cerveau refusait de coopérer, trop occupé à être shooté.

Oh mais c'est qu'il faisait de l'humour ! Il parlait beaucoup pour quelqu'un de drogué et était vulgaire en plus de ça. Kalem en vint presque à regretter de ne pas lui avoir vidé le chargeur dans la poitrine quelques heures plus tôt. Un jouet ? Si l'un des deux était un jouet, c'était bien son prisonnier, le vampire ne faisait que s'amuser avec, et lorsqu'il en aurait assez, il l'abandonnerait. Il osait le comparer à une pute ? Pourquoi pas, ça ne lui faisait ni chaud ni froid à vrai dire, et puis il n'était pas si loin de la réalité, à la différence qu'une pute couchait pour de l'argent, Kalem le faisait pour des informations et des privilèges. Une pensée sale traversa son esprit, le mafieux avait vraiment beaucoup de chance quelque part, car si il l'avait pu, en ce moment même c'est lui qui aurait le cul défoncé. Il chassa cette idée de sa tête, se concentrant sur sa mission en tant que pion.
Pour l'instant il refusait de parler, mais Kalem restait très détendu, il ne s'inquiétait pas. Il ressortit la photo et regarda le garçon qui se trouvait à côté d'Aless, puis dit d'une voix emplit d'indifférence.

"Julian, c'est ça ? Plutôt mignon je trouve. Il releva les yeux et sourit à Allic, tu as un très bel entourage. Très... Attirant."

Il rangea à nouveau la photo dans sa poche, son petit sourire insupportable toujours là. Se redressant et croisant les bras. Il lui tourna à nouveau le dos et alla caresser la mallette qu'il avait apporté du bout des doigts d'un air pensif, il avait bel et bien gagné un prix, le gros lot même. Mais peut-être n'aurait-il pas à le récupérer, avec un peu de chance.

"Nous ne te voulons rien de mal. Le patron veut juste récupérer un membre qui sait rapporter beaucoup d'argent tel qu'Aless."

Il n'avait fait aucune erreur, le nom de son frère avait été prononcé volontairement et ne lui apporterait aucune information supplémentaire, déjà parce que si il connaissait le nom de Kalem, il connaissait forcément celui d'Aless. Dans tous les cas, il ne lui ferait rien ou presque, il n'hésiterait pas à employer la torture si c'était nécessaire pour lui faire cracher le morceau, il avait ce qu'il fallait pour. Mais il ne tuerait certainement pas Allic, la seule personne à qui il avait envi de tenir tête. Par contre, il serait triste, et fort probable, que ce Julian disparaisse si il ne se montrait pas plus coopératif. Et ça le mafieux devait se douter qu'il y pensait, les deux hommes savaient faire marcher les affaires. Il regarda à nouveau son invité, récupéra la chaise et s'y assit, croisant ses bras sur le dossier et y appuyant son menton, fixant Allic, il parraissait plus vieux que dans ses souvenirs, le stress surement ? Les humains vieillissaient plus vite et mal lorsque leurs nerfs étaient mis trop souvent à l'épreuve, ce qui était le quotidien d'un patron de la mafia. Combien de temps cela faisait-il qu'il faisait ce travail, au moins quatre ans ?

Allic était content de ses réparties, mais Kalem était un dur. Il ne le baffa même pas et se contenta de regarder la photo, avant de lui sortir le nom de Julian. Bon sang ! Allic fronça les sourcils et ne répondit rien, trop occupé à serrer les dents pour ne pas balancer une menace à l'autre, une menace qui pourrait lui être fatal. C'était devenu dangereux. Et Allic ne pouvait pas faire payer aux autres sa propre connerie. Si Kalem n'avait pas mis le doigt sur Julian et son sourire débile, il aurait laissé courir. Mais il connaissait son prénom, donc il était fort probable qu'il sache aussi où le jeune homme avait l'habitude de trainer, à quels endroits il devenait vulnérable. Mais dans ce cas, pourquoi ne pas avoir attrapé Aless ?

Kalem s'éloigna pour faire quelque chose qu'Allic ne pouvait identifier, puis il confirma ses soupçons : Aless était bien l'homme qu'il recherchait. Ou autrement dit, Caem. Enfin, même avant que Kalem ne le dise, c'était plus que des soupçons qu'avait le mafieux. Comme quoi, ses capacités de réflexion n'étaient pas si nulles. Il devrait donc pouvoir établir un plan de fuite. Si au moins il pouvait se détacher... Mais les liens étaient serrés. Et ses muscles mous. Il repartit donc sur ses réflexions, afin d'établir les risques. Et de pouvoir réagir au mieux.
Oui, si Julian trainait souvent avec Caem, comme cela semblait être le cas, pourquoi ne pas avoir récupéré Aless ? C'était donc qu'ils n'en savaient pas tant sur Julian. Pas assez, en tout cas, pour le repérer lorsqu'il allait jouer avec Caem. En revanche, il n'était pas difficile de savoir dans quel lycée il allait. Il était facile de le suivre et d'attendre le moment où il partirait seul après les cours, voir pendant, pour aller dans un café ou un disquaire.
Allic savait où était sa priorité. Julian. Le petit ami d'Ash. Le fils de Grim. Son fiancé. Caem ne représentait rien pour lui et il n'était qu'un nouvel ami. Sa perte ne serait pas tant tragique. Restait un problème : réussir à s'en sortir vivant. Car rien ne le garantissait, même s'il donnait ce qu'il voulait à Kalem. Pas même, surtout pas, la parole de ce dernier.

"Je ne sais pas qui est ce jeune homme sur la photo. Je ne l'ai jamais croisé. Julian a dût le ramener à mon insu. Je ne peux pas t'aider."

Oui, inutile de nier qu'il connaissait Julian. Ca aurait été un mensonge trop dangereux.

"En plus, qu'est ce qui me dit que tu me laissera partir si je t'aide ? C'est un peu hasardeux tu ne trouve pas ? Tu dois savoir que je ne parle pas si facilement. Puisque tu semble connaitre teeellement de choses."

Allic sourit.

"Ah... Mais pas tant que ça. Tu n'es même pas foutu de retrouver ce cher Aless. Pas foutu de maintenir ton coéquipier à tes côtés. Tu me fais pitié. T'as rien d'un leader."

Oui, il l'attaquait sur un point qui, logiquement, devait faire mal. Peu lui importait de se prendre des coups. Tant qu'il gagnait du temps pour les autres. Avec un peu de chances, Grim, mis au courant de sa folie par l'intermédiaire de Tony, retournerait toute la ville pour le retrouver. Et avec un peu de chance, il y arriverait avant la fin de l'année.

Allic s'aventurait sur un terrain dangereux, un terrain que Kalem maitrisait beaucoup mieux que lui, en tout cas pour le moment. La parlote. Il parlait beaucoup trop, peut-être à cause de la drogue, ou alors il n'était pas celui qu'il avait imaginé, c'est-à-dire un homme intelligent. Ou peut être jouait-il la comédie. Mais dans tous les cas le jeune homme ne laissait rien passer.. Bien qu'il soit inutile de le garder ici si il s'avérait qu'Allic soit un abruti. Et ça Kalem en doutait, il n'aurait pas pu devenir aussi important si il était stupide. Et si c'était ça, tant pis. Il jouerait avec, mais pas avec le plaisir auquel il s'attendait. Il ne pouvait pas l'aider ? Très bien. Puisqu'il ne voulait pas l'aider, Kalem allait devoir changer ses plans alors. Il poussa un léger soupire et haussa les épaules.

"C'est dommage, je vais devoir aller demander à Julian en personne alors."

Encore fallait-il qu'il trouve où celui-ci étudiait déjà, et où il trainait. Il pourrait toujours le faire suivre en sortant de la villa, dans plusieurs semaines, voire quelques mois, le temps que ça se tasse. Il ne l'avait encore jamais vu de lui même, simplement grâce à cette photo. Quoi qu'il n'en était pas sur, il était persuadé de l'avoir déjà vu avant ou croisé, mais où ? Il verrait ça plus tard, il n'y avait pas le feu.

Le laisser partir, c'était une évidence, il n'allait pas le laisser croupir ici trop longtemps, il paraissait déjà fatigué, il ne voulait pas accélérer un peu plus le vieillissement de l'humain. Kalem n'aimait pas les vieux et les gens moches, trop pitoyables. Ah et il continuait de le chercher, essayant de le mettre sur les nerfs peut-être, mais c'était peine perdu, il était plus détendu que jamais malgré l'enjeu. Kalem attendit que le mafieux ait terminé son discours et le regarda comme on regarde un enfant en train de pleurer, avec pitié.

"Allic.. Dis moi quel intérêt nous aurions à te garder ou te tuer à part avoir tes hommes sur le dos ? Il redressa la tête, quant à retrouver Aless, il a disparu subitement il y a peu de temps et nous ne l'avons revu qu'une seule fois, cette fois-là c'était chez toi. Nous n'allions quand même pas débarquer comme ça, ça aurait été impoli et mal vu tu ne pense pas ? Et après plus rien. Nous avions donc besoin de quelques informations."

Il se releva encore une fois, son comportement laissait à croire qu'il était nerveux vu qu'il n'arrêtait pas de bouger. Kalem décida de ne pas souligner la dernière pique de son invité, si il disait le contraire à chaque fois, il comprendrait son manège. Et un vulgaire pion serait bien content qu'on le prenne pour un chef.

Mais zut à la fin ! Ce mec était imperturbable. Allic allait donc devoir faire un effort, ses petits tours classiques pour agacer ses ennemis les plus stupides ne fonctionnaient pas. Certes, il savait que Kalem était dangereux et donc intelligent, qu'il réagisse stupidement l'aurait déçu. Oui, il devait bien l'avouer. Cela l'aurait déçu. Mais pour une fois, il aurait aimé être déçu. Sa situation était vraiment trop inconfortable.

Aller voir Julian directement ? Allons bon. C'était tout bonnement stupide. Julian leur donnerait ce qu'ils voulaient. Non ? ... Non, malheureusement non. A en juger par ses réactions en tant de crise, Allic était presque certain que Julian foncerait vers le danger tête baissée.

"Je vois... Tu préférais me torturer moi plutôt qu'un pauvre gamin qui aurait craché le morceau à la première plume ? Tu es un sadique aussi ? Ca tombe bien, moi aussi."

Allic avait gardé la tête baissée, ses cheveux humides tombant devant ses yeux. Il espérait obliger son adversaire à s'intéresser à lui et uniquement à lui. Qu'il oublie Julian. Julian n'était pas utile. Il était un élément que l'on pouvait se permettre d'oublier. C'était ça. Lui, Allic, il n'y avait que lui d'intéressant.

Quel intérêt à ne pas le relâcher ? Et bien, il y en avait tout un paquet. Etait il au courant qu'il détenait le chef de la mafia Modernis ou bien ?
Allic releva la tête, souriant avec arrogance.

"C'est vrai. J'ai des infos. Je crois que c'est inutile de continuer à le nier. Tu m'as l'air d'avoir un minimum de jugeote. Donc tu as dût te renseigner assez pour savoir que je détenais des informations utiles. Je pourrai t'aider... Mais je ne vois pas pourquoi je devrais le faire. C'est donnant donnant chez moi. Et ne me balance pas que si je te réponds, tu me relâcheras. J'ai passé des jours et des nuits dans des coins moins confortables. En plus, il y a cette autre raison qui me pousse à ne pas t'aider."

Il marqua une petite pause et sembla reluquer tout le corps de Kalem. Il remonta à son visage, le fixa pendant deux secondes et lâcha :

"J'ai un grand plaisir à me foutre de ta gueule."

Alors quoi ? Il n'allait pas l'abandonner pour torturer sa famille ? Pas si vite ? Pas avant de l'avoir fait jouir par la torture ?
Allic avait bien une idée, mais cela nécessitait un jeu dangereux et précis. Il se laissa tomber contre le mur avec un petit soupir, haussant le menton, laissant sa sueur goutter. Et se lécha les lèvres.

Chaque réplique d'Allic le faisait sourire un peu plus, il ne se serait pas vraiment défini comme sadique.. Il ne l'était que lorsque c'était nécessaire et n'y prenait aucun plaisir particulier, bon il est vrai qu'il trouvait ça amusant de couper des membres, de bruler la peau avec de l'acide ou d'ouvrir des ventres pour aller y extirper un petit bout d'organe lorsqu'on refusait de parler mais ce n'était pas vraiment sadique... Si ? Bon, il essayerait de faire des efforts pour le mafieux, parce que c'était lui et qu'il n'avait pas pris tous ses outils. Bien sur il n'en avait pas forcément besoin mais faire le travail à la main et abimer ses magnifiques gants en cuir ou les tacher de sang.. Ça aurait été vraiment dommage, il les adorait.

Il poussa un léger soupire et acquiesça à quelque chose que seul lui avait entendu, ça devenait lassant comme situation, pourquoi s'entêtait-il à faire semblant de ne rien savoir alors que Kalem venait de lui dire qu'il savait qu'il savait ? (Vous suivez là ?) Le jeune homme haussa les hommes et alla ouvrir la mallette, il saisit un objet argenté qui ressemblait à une pince et un autre plus impressionnant. Tout en les inspectant il murmura :

"L'être humain a environ 32 dents à l'âge adulte. Bien que tu fasse plus vieux que ton âge je ne pense pas que les tiennes aient commencé à tomber. Hm ?"

Il tourna la tête vers Allic et s'approcha de lui, les deux outils à la main, l'un était fait pour lui bloquer la mâchoire et l'empêcher de fermer la bouche, et l'autre.. On s'en doute. Il s'accroupit en face d'Allic et saisit son menton d'une main ferme, lui plaçant le premier objet dans la bouche. Il lui envoya une petite claque sur la joue et éloigna son visage du sien, gardant toujours une certaine distance. Les effets de la drogue n'étaient pas totalement dissipés, mais il était sur que le mafieux n'était plus anesthésié. Kalem prit ensuite la pince parfaitement propre et planta son regard dans celui du mafieux.

"Vais-je avoir à poser 32 fois la même question ?"

Il le fit relever la tête et inspecta la bouche de celui-ci tout en s'exclamant :

"Oh qu'elles sont belles tes dents de sagesse !"

Kalem approcha la pince et saisit celle qui était au fond à gauche (sa gauche à lui donc la droite d'Allic), il aurait pu tirer d'un coup sec et passer à l'autre, mais comme il avait tout son temps... Et comme Allic le pensait sadique, il ne voulait pas le décevoir. Le garçon décida donc de tirer par accou et irrégulièrement, admirant son œuvre, lorsqu'il l'eut totalement arraché, le nerf reliait toujours la dent à la gencive. Il grimaça, ça allait faire drôlement mal de le couper. Il releva la tête et regarda son invité.

"Tu n'as jamais vu Aless ?"

Et sans prévenir, il pinça le nerf avec force en faisant un grand sourire à Allic. Ah il pouvait se foutre de sa gueule maintenant.

Kalem n'avait pas réagit. Allons bon. Et apparemment, la première phase de son plan d'évasion, pourtant mis au point avec la plus grande attention, avait échoué. Grrr ! Ce mec l'énervait, ça y était. Puisque c'était ainsi, il ne lui ferait pas le plaisir de jouer. Allic allait l'envoyer se faire foutre au plus profond de son trou de balle et tant pis pour les dégâts occasionnés à son égard. On ne le manipulait pas comme ça sans s'en mordre au moins un peu les doigts. Et vu la tournure que prenaient les choses, il ne pourrait bientôt plus mordre les siens.

Kalem venait de revenir à lui avec des instruments de torture qu'Allic connaissait bien. Ouhla, il s'improvisait dentiste.

"Je sais pas, j'ai pas compté. Ce que je sais pour l'instant, c'est que mes dents sont parfaitement saines."

Mais le dentiste Kalem n'en avait strictement rien à foutre. Il devait absolument vérifier par lui même l'état dentaire de son patient, que ce dernier soit d'accord ou non d'ailleurs. Sûrement une connerie du genre "C'est pour votre bien." Les médecins aimaient bien ce genre de phrases toutes faites. Ca leur rapportait un gros chèque pour avoir fait souffrir leur victime, enfin leur patient bien aimé. Des sadiques ces médecins. Surtout les dentistes. Allic adorait les dentistes. Tout petit, il rêvait d'être un dentiste. Il voulu faire part de ses réflexions nostalgiques à Kalem, mais celui ci commençait déjà son inspection et il était impossible au mafieux d'émettre des sons articulés. Il se contenta donc de lancer à son médecin préféré un coup d'œil furieux.

Kalem appréciait ses dents de sagesse. Après l'avoir baffé c'était la moindre des choses de lui faire ce petit compliment. En tout cas, Allic était ravi pour lui. Si la vue de dents de sagesse magnifiques pouvait le contenter... Qu'avait il dit encore ? S'il devait lui poser la question trente deux fois, c'était ça ? Bah... Ce n'était pas de la faute d'Allic si Kalem ne voulait pas le croire. Il n'allait pas mentir pour lui faire plaisir. Oui, bon d'accord.

Une question taraudait Allic pendant qu'il hurlait de douleur, que les larmes coulaient sur ses joues et qu'il se tortillait pour échapper au feu dans sa bouche. Pourquoi vouloir arracher de si belles dents de sagesse ?

Le mafieux laissa la douleur s'estomper un peu, de quoi retrouver ses esprits pour une bonne partie. Il laissait les autres morceaux vadrouiller à droite à gauche selon leur bon vouloir pour le moment. Et hocha lentement la tête, scrutant de son regard furieux (toujours) celui tranquille de Kalem. Ca faisait putain de mal non d'un chien ! Lui il préférait être celui qui tenait la pince. Pas qu'un côté ou l'autre soit mieux, non. C'était une simple question de goût personnel. Mais Kalem ne semblait pas être du genre à prêter ses jouets. Un enfant unique, certainement. Lui, il était pareil. Tout petit déjà...

Donc, oui, il avait vu Aless. Mais il ne voyait pas en quoi ça avancerait Kalem. Il ne pouvait pas lui dire où dans la mesure où il avait la bouche grande ouverte. Bien sûr, il avait la ferme intention de tout lui balancer une fois libre d'entraves. Bien sûr. Allic était un gentil petit gars obéissant.

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